Sa vocation : faire se rencontrer des artistes tunisiens et étrangers et renforcer les disciplines et capacités des artistes et techniciens tunisiens. Pour cela, trois modes d'action : des résidences d'artistes, des workshops, des master-class. A Hammamet, entre ciel et mer, au milieu des agaves et des palmiers, il se passe quelque chose. Dar Eyquem, une superbe demeure des années 30, du temps où Hammamet était le centre d'un certain monde, celui, éclectique, des arts et de l'art de vivre, est en train de devenir un laboratoire artistique, un creuset de créations, un lieu où se rencontrent des artistes venus d'horizons différents, et où s'élabore, en osmose, une nouvelle forme de culture, généreuse, partagée, commune et universelle. La maison a une histoire : celle de maître Eyquem, grand avocat de l'époque, qui dirigeait l'Alliance Française, et recevait déjà le ghota des lettres et des arts. Celle de Simone Eyquem, dont la beauté, l'élégance, et la générosité avaient marqué l'époque et fait de cette maison une demeure ouverte à l'esprit. Mais aussi aux jeunes nationalistes du Néo-Destour durant les années de braise. Celle de Danièle Eyquem, grand reporter qui sillonna le monde, et est aujourd'hui enterrée dans le jardin. Celle de Dominique, sa sœur, qui épousa le célèbre écrivain Patrick Modiano, et reçut, dans ce jardin, sur ces terrasses, le monde des lettres et des arts. Aujourd'hui, cette maison a été confiée à la petite fille, Emmanuelle Boetsch, qui, au lendemain de la révolution, a souhaité faire revivre cet héritage, et rendre à la maison sa vocation de lieu de rencontre et de partage. La rencontre déterminante a été celle de Shiran Ben Abderrazak avec lequel elle a entrepris de transformer les lieux en institution, de finaliser le concept et de pérenniser la vocation culturelle de la demeure. Le but premier de cette initiative pas comme les autres étant de faire se rencontrer des artistes tunisiens et étrangers et de renforcer les disciplines et capacités des artistes et techniciens tunisiens. Pour cela, trois modes d'action : des résidences d'artistes, des workshops, des master-class. Premier projet de la rentrée, un workshop de trois semaines, un travail sur la chorégraphie, la dramaturgie et la vidéo avec Lotfi Achour et Raouf Basti. Puis une résidence d'échange avec le festival d'Aix entre deux quatuors à cordes, l'un tunisien, l'autre français, avec, à l'aboutissement, une création commune. Egalement au programme, une résidence d'écriture pour le cinéma et le théâtre avec Mohamed Kacimi et Fatma Cherif. Autre projet, une chorégraphie d'Eugène Andrin de l'opéra de Monaco qui se propose de créer un spectacle avec huit danseurs. A l'issue de chaque projet, et à la réalisation de chaque spectacle, on ouvrira l'espace aux professionnels, programmateurs et diffuseurs, afin de les inciter à l'inscrire à leur calendrier. Car c'est cela le rôle que veut jouer le Dar Eyquem : être un laboratoire de création En attendant, les projets affluent, Dar Eyquem entame sa nouvelle vie