Avec ses 1.7 million de livrets d'épargne, la Poste Tunisienne a réussi au cours de cette année à mobiliser environ 4.000 milliards de millimes L'Etat peine à mobiliser des fonds propres en raison d'une conjoncture interne et externe très défavorable. Les recettes ne suffisent plus à boucler le budget. Du moins dans son volet «ressources propres». L'argent est, pourtant, disponible hors des circuits formels. Le commerce parallèle, l'évasion fiscale, la contrebande, la corruption sont venus à bout de toutes les tentatives visant à rééquilibrer la situation. En attendant de trouver une solution à tous ces problèmes, il est urgent de penser à relancer l'épargne. Auprès des banques, cela va de soi, mais également auprès de la Poste Tunisienne. Celle-ci, est-il besoin de le réaffirmer, jouit de plusieurs atouts. Elle se caractérise, d'abord, par la densité de son réseau. On compte, en effet, plus de 1000 bureaux à travers la République. En outre, elle est plus proche du simple citoyen grâce à l'existence de ses bureaux dans les quartiers ou les villes. En un mot: la Poste demeure, toujours, le pari gagnant. L'autre atout majeur consiste en la possibilité pour tout client de retirer la somme qu'il veut à tout moment dans les bureaux informatisés. Toutes les opérations effectuées sont gratuites. C'est-à-dire qu'elles n'entraînent pas de frais supplémentaires. Quant à ceux qui ne disposent pas encore d'un carnet d'épargne, les formalités pour s'en procurer un sont très simples. 60 ans d'épargne postale En cette période où la Poste fête les 60 ans de l'Epargne postale, il aurait fallu souligner l'évènement et l'utiliser pour mieux faire connaître cet important service. C'est vrai que notre institution nationale n'a pas besoin, aux yeux de certains, d'un tel tapage. Mais il serait toujours bon de rappeler qu'il existe des prestations dont les avantages restent méconnus. Tout le monde s'accorde pour dire que la Poste a connu, au cours de ces dernières années, un développement extraordinaire (le mot n'est pas de trop) et qu'elle est en train de supplanter des institutions bancaires. Son statut actuel limite, gravement, sa liberté d'action et l'empêche de voler de ses propres ailes. C'est en travaillant à lui donner plus de flexibilité qu'on pourra compter sur son rôle dans la redynamisation du secteur de l'économie. La modernisation que ne cessent de connaître les différentes prestations ont amélioré l'image de marque et ont poussé beaucoup de clients à ouvrir des comptes courants pour, notamment, le versement des salaires. Aujourd'hui, le nombre de titulaires de ces comptes avoisine le 1.8 million. D'autre part, la rapidité relative, par rapport à d'autres institutions, lui permet de prétendre jouer un rôle plus poussé dans le redéploiement des prestations financières. L'Etat gagnerait à s'appuyer davantage sur la Poste pour mobiliser l'épargne populaire en lançant une campagne de sensibilisation et de motivation. Le rôle des banques restera, néanmoins, essentiel dans ce contexte. En tout cas, une telle action serait le complément irremplaçable pour aider notre économie à se relever et à se constituer une base solide. Malgré cette conjoncture morose, on remarque que le Tunisien moyen continue de consentir des sacrifices en mettant de côté quelques petites économies en prévision des jours difficiles.