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Les horloges de la Maison-Blanche
les chroniques du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 09 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane
Qui aurait pensé qu'un jour c'est l'heure qu'il est à Bagdad, Islamabad, Kaboul, Sanaâ et Téhéran qui sera affichée dans les horloges de la Maison-Blanche, après avoir longtemps affiché celles relatives aux fuseaux horaires de Londres, Moscou, Paris et Tokyo ? Des journalistes habitués à arpenter les couloirs du centre du pouvoir de l'empire américain l'ont constaté et n'ont pas manqué de relever le désintérêt croissant qu'affiche Washington vis-à-vis de «la vieille Europe».
Les horloges de la Maison-Blanche n'affichent pas seulement l'heure dans les foyers de tension où les Etats-Unis se sont laissé imprudemment entraîner, mais elles affichent également, pour qui sait lire correctement l'heure qu'il est et le temps qu'il fait, le virement stratégique d'un pays qui, pendant trois siècles, a fait de l'Europe le centre de son intérêt, ce qui était dans la logique des choses, étant lui-même une ex-croissance européenne à l'autre bout de l'océan Atlantique.
Aujourd'hui, les Etats-Unis sont si absorbés par les troubles qui sévissent au Moyen-Orient, au Golfe, en Afghanistan et au Pakistan qu'ils n'ont plus le temps d'accorder la moindre attention à l'Europe. Le flot quotidien de mauvaises informations relatant les dégâts occasionnés par les attentats-suicide est tel qu'il est parfaitement normal que les fonctionnaires de la Maison-Blanche, du département d'Etat et du Pentagone raccordent leurs horloges avec les fuseaux horaires de l'Afghanistan, du Pakistan, de l'Irak, du Yémen ou encore de l'Iran.
Pourtant, ce ne sont pas les appels du pied en provenance de l'Europe qui manquent. La France qui, pendant un demi-siècle, a eu des relations plutôt difficiles avec les Etats-Unis, est, depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence, aux petits soins de Washington. Sarkozy est le président le plus pro-américain et le plus atlantiste que les Français aient jamais élu. Il a sauté sur beaucoup d'occasions pour faire l'éloge de la puissance américaine, lui exprimer son admiration et défendre les choix de Washington, y compris les plus contestables.
Les déclarations d'amour enflammées du numéro un français envers l'ami américain n'ont pas eu l'effet escompté par Nicolas Sarkozy. Pire encore, lors du voyage d'Obama en France, en juin 2009, celui-ci a préféré aller dîner avec sa famille dans un restaurant des beaux quartiers parisiens, après avoir décliné une invitation à dîner à l'Elysée.
Le cas de la Grande-Bretagne est plus significatif encore. Il n'y a pas si longtemps, Britanniques et Américains célébraient à tout bout de champ «la relation spéciale» liant les deux pays et les deux peuples. Les relations se sont nettement distendues à cause des problèmes entre les deux armées et les deux classes politiques causés par les guerres d'Irak et d'Afghanistan, surtout après la disparition de la scène de George W. Bush et de Tony Blair. Il y a quelques semaines, le nouveau Premier ministre britannique, David Cameron, s'est rendu à Washington pour tenter de donner un nouveau souffle à «la relation spéciale». Peine perdue. Obama a de si nombreux chats à fouetter qu'il n'a visiblement pas le temps de se pencher sur la tiédeur inhabituelle qui caractérise les relations entre Londres et Washington. Aujourd'hui, cette «relation spéciale rencontre de réelles difficultés», comme l'a souligné un expert européen, Julian Lindley-French, de l'académie militaire des Pays-Bas.
Les Américains devraient considérer avec quelque nostalgie le bon vieux temps quand les horloges de la Maison-Blanche étaient raccordées aux fuseaux horaires de Londres, Paris et Moscou. C'était le bon vieux temps en effet, car, même au plus fort de la guerre froide, les Etats-Unis ne s'étaient jamais trouvés dans une si mauvaise posture qu'aujourd'hui. Même au plus fort de la guerre du Vietnam, ils ne s'étaient jamais senti désorientés et saignés à blanc financièrement et militairement comme ils le sont aujourd'hui par les guerres insensées d'Irak et d'Afghanistan.
Les Etats-Unis se trouvent aujourd'hui dans la situation peu enviable d'un pays qui n'a plus de temps à consacrer à ses amis parce qu'il est mobilisé 24 heures sur 24 pour faire face à ses ennemis. Parce que tout son temps et toute son énergie sont absorbés par des batailles perdues les unes après les autres.
Le problème, c'est que les Etats-Unis semblent toujours réticents à accepter l'idée que leurs ennemis ne se sont pas réveillés un jour pour dire : «Voilà, nous sommes maintenant les ennemis des Américains parce que nous détestons leur liberté, leur démocratie et leur mode de vie», comme l'a soutenu malhonnêtement George W. Bush. Les Etats-Unis ont créé leurs propres ennemis par les politiques erronées suivies depuis la chute du Mur de Berlin, et surtout depuis les attentats du 11-Septembre.
Ces deux événements qui ont bouleversé le cours de l'histoire auraient pu être exploités par la puissance américaine pour combattre les vraies forces du mal qui sont l'injustice, la cupidité, l'arrogance et l'ignorance, et contribuer à créer un monde où prédominent la coopération et la confiance. Mais pour cela, il aurait fallu de grands hommes à la Maison-Blanche en 1989 et en 2001 pour influer sur le cours de l'histoire et lui éviter les turbulences vertigineuses que l'on est en train de vivre. Au lieu des grands hommes nécessaires pour gérer ces deux séismes majeurs, l'Amérique a eu la malchance de confier la gestion des conséquences de la chute du Mur de Berlin à Bush père en 1989 et des attentats du 11-Septembre à Bush fils en 2001. Une famille d'incompétents qui ne croule pas sous les honneurs pour services rendus à la patrie.
H.B.R.


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