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Le cinéma de l'Afrique noire vit des moments difficiles
L'ENTRETIEN DU LUNDI: Mohamed Challouf, cinéaste, responsable du 50e anniversaire des JCC
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 11 - 2016

Responsable du cinquantième anniversaire des JCC et du colloque «Patrimoine cinématographique en péril». Mohamed Challouf, cinéaste et auteur du film «A l'ombre du Baobab», a bien voulu nous accorder cet entretien.
Votre film «A l'ombre du Baobab» est l'un des longs métrages qui raconte la mémoire de ce festival qui a aujourd'hui 50 ans... vous étiez également très proche de Tahar Cheriaâ, comment évaluez-vous ce cinquantenaire ?
Il faut dire qu'on a fourni beaucoup d'effort pour inviter en Tunisie plusieurs cinéastes qui ont contribué à la réputation et au prestige de ce festival. Ce sont des cinéastes arabes et africains de talent et qui font leurs débuts en quelque sorte au JCC. Cela dit je pense que nous n'avons pas réussi à atteindre notre objectif, parce que cette année, le festival a organisé beaucoup de choses à la fois dans sa programmation et pour cela, il fallait mettre la logistique et les compétences nécessaires pour gérer ce trop-plein d'événements au sein d'une même manifestation. Il y a eu des choses intéressantes, comme les projections dans les prisons, et il y a eu des choses qui avaient un rapport moindre avec le festival. Sur un autre plan je pense qu'on n'a pas pu bien accueillir nos invités de ce cinquantième anniversaire surtout les pionniers de ce festival... On les a vraiment fait souffrir à cause d'une désorganisation, car toute l'équipe chargée de travailler sur la célébration du cinquantième anniversaire s'est trouvée face à la gestion d'autres problèmes. Lors des prochaines années, il faut penser à mieux gérer ce festival par un administrateur et les gens qui connaissent le cinéma, comme les réalisateurs, producteurs ou associations, peuvent travailler avec lui. Je ne dis pas que toute cette session est à blâmer, mais je pense qu'elle a été victime d'une surcharge d'événements qui a fait craquer même l'équipe d'organisation. Une équipe qui a travaillé dans des conditions très difficiles.
D'après cette session, que pensez-vous de l'évolution du cinéma arabe et africain ?
Je pense que le cinéma africain souffre d'un manque de production. Il y a peu de longs métrages et beaucoup de courts. Il se peut qu'on n'a pas fait assez d'effort pour aller chercher les films auprès des cinéastes. Je regrette cette année qu'on n'a pas eu le film de Ousmene William Mbaye, Tanit d'or du meilleur documentaire en 2012 (président Dia) et qui a fait un nouveau film extraordinaire qui est programmé en Afrique du Sud, mais la commission est souveraine... C‘est quelqu'un qui sait écrire la mémoire africaine avec des archives occidentales. Ne pas avoir parmi nous William Mbaye est une faille et peut-être j'y suis pour quelque chose car je ne suis peut-être pas intervenu au moment opportun. Quant au cinéma arabe, je pense qu'il se porte bien, mais c'est l'Afrique noire qui est en train de vivre des moments difficiles.
Vous êtes responsable du colloque «Patrimoine cinématographique en péril». Ne pensez-vous pas que la Tunisie a accusé beaucoup de retard avant de penser à la restauration de ses films ?
Effectivement, on a accumulé 20 ans de retard, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Si la Tunisie a la volonté politique et qu'elle sait choisir les bons partenaires (pas ceux qui font de la coopération pour la vitrine) on y arrivera. La cinémathèque royale de Belgique, dont le directeur est italien, est un centre très important de restauration de films. Il vient de nous livrer la copie restaurée de «Baliseurs du Désert». C'est un petit pas qu'on vient de réaliser et il est très important que ce festival pense à sa mémoire et présente des films restaurés. Cette année, et grâce à nos amis algériens, on a restauré le fameux film de Merzak Allouache «Omar Gatlatou» pour le 40e anniversaire de sa sortie. C'est le genre d'actions importantes qu'on peut réaliser pour le cinéma arabe et africain. À mon avis il faut essayer de faire de ce festival un lieu de rencontre et de réflexion, un événement pour montrer aux nouvelles générations notre patrimoine. Il faut que les jeunes, vivant dans un pays qui n'a pas de cinémathèque, profitent au moins des JCC pour voir les trésors cachés du cinéma africain et arabe.
Un mot sur ce colloque
C'est à mon sens, l'action la plus importante de ce cinquantième anniversaire des JCC... Cette journée de la mémoire est à marquer d'une pierre blanche. Moi, je ne suis pas un amateur des ouvertures en grande pompe avec strass et paillettes, ça ne m'intéresse vraiment pas. Par contre, ce colloque est une réflexion sur notre patrimoine cinématographique et tant qu'on ne pense pas à ce patrimoine, on ne peut pas avancer. Il est très urgent d'organiser ce colloque parce que nous ne faisons rien pour sauvegarder notre mémoire cinématographique.
La présence aujourd'hui au palais des Congrès de plusieurs invités spécialistes dans le domaine de la restauration des films aussi bien du nord que du sud est très importante pour le cinéma arabe et africain. Aujourd'hui nous sommes en train de faire bouger les choses dans le cadre de la Fiaf, surtout dans la rive nord de la Méditerranée afin de sensibiliser davantage les responsables sur la nécessité de sauver ce patrimoine. Sur un autre plan nous sommes en train de travailler aussi sur le changement d'objectif des JCC.
Quel est cet objectif ?
Notre objectif est de revenir à ce festival d'auteur où la chose la plus importante est le film d'auteur. Comme je vous l'ai dit, les «mascarades» des ouvertures auxquelles je ne participe jamais ne m'intéressent pas ! Tahar Cheriaâ a lancé ce festival afin que les auteurs soient au centre de cette manifestation.
Aujourd'hui, les JCC ne sont qu'une vitrine et dans mon dernier film : «A l'ombre du Baobab» sur Tahar Cheriaâ, je transmets cette déception du fondateur des JCC qui dit : «Je n'aurais jamais pensé qu'un pays comme la Tunisie prendrait le concept de la culture comme un loisir et pas comme un fondement pour créer le nouvel homme tunisien éclairé, tel que nous l'avons imaginé après l'Indépendance».
Êtes-vous optimiste quant au retour de ce festival à ses sources ?
Je suis plutôt pessimiste dans ce sens et je suis en train de vivre des difficultés énormes par rapport au programme de ce 50e anniversaire, parce que je trouve qu'il n'y a pas d'attention particulière de la part du festival pour cette partie du programme. Même si on m'a donné la possibilité de réaliser des choses, il y a certains côtés qui restent paralysants. Je viens par exemple de vivre une situation dramatique : le réalisateur tunisien Khaled Seddik, qui n'est pas revenu en Tunisie depuis 20 ans et auquel on rend hommage à travers ses films «Le Faucon», «bess ya bahr» à l'occasion de ce cinquantième anniversaire, a repris l'avion pour le Japon à travers Milan parce qu'il y a eu un problème d'accueil à l'aéroport Tunis Carthage.
C'est un problème de logistique de la part du festival : son nom n'a pas été inscrit dans la liste des arrivées... Pourtant, et pour soutenir le festival, il a tenu à payer lui-même son billet d'avion Japon-Tunis. Pour moi, c'est une défaite pour l'esprit du cinquantième anniversaire. C'est la défaite des fondateurs et des pionniers de ce festival.
Il faut savoir si on veut continuer dans l'esprit du cinéma arabo-africain et les cinémas du sud ou si on veut aller dans d'autres directions. Si on choisit la deuxième solution il faut qu'on l'annonce et, dans ce cas, je ne veux plus donner ma contribution au festival, mais y assister comme spectateur pour les films.


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