Débat au Citet sur la mise à niveau environnementale, comme clé de voûte De Rio de Janeiro à Paris, soit presque un quart de siècle déjà, la Conférence des parties à la convention des Nations unies sur les changements climatiques est organisée, pour la première fois, dans un pays maghrébin, le Maroc. C'est à Marrakech, où se tient actuellement la COP 22 sur le climat, dont l'ouverture a eu lieu, lundi dernier, et à laquelle plus de 200 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus. Ce n'est, en fait, que le dernier round en date d'un combat communautaire acharné contre les plus pollueurs de la Terre. Un rendez-vous international, certes, de grande envergure, mais aussi crucial, du moment où le réchauffement planétaire demeure un danger universel bien réel. Soit 2° degrés de plus d'ici quelques décennies, annonçant une chaleur apocalyptique, jugent les experts. Le Citet au rendez-vous A l'ouverture de la COP 22 à Marrakech, dont les travaux se poursuivront jusqu'au 18 de ce mois, nos responsables de l'environnement ont, semble-t-il, brillé par leur absence. Alors qu'écologistes et climatologues ont les yeux rivés sur le déroulement de la manifestation, le département de M. Riadh Mouakher, ministre de l'Environnement et des Affaires locales, donne l'impression qu'il s'agit d'un non-événement. Sauf que le Citet (Centre international des technologies de l'environnement de Tunis), comme l'une de ses structures publiques autonomes, n'a pas manqué de marquer le coup. Il a tenu, dans ses locaux un débat sur « la mise à niveau environnementale (MNE), mécanismes et efficacité ». Justement, il s'agit là d'un programme-phare, étroitement lié aux techniques d'adaptation aux changements climatiques. D'ailleurs, il y a bien longtemps qu'un tel programme s'occupe à mettre tout à la disposition des entreprises (expertise, soutien et accompagnement). A preuve, le Citet a dû y mettre du sien, mais sans voir autant d'entreprises économiques y adhérer. On en compte presque 200, ce qui est jugé insignifiant par rapport à un dense tissu industriel national constitué de quelque 5 mille PME. D'emblée, Mme Amel Jrad, directrice générale du Citet, a voulu recentrer le débat, faisant le lien avec l'événement en cours à Marrakech. Ainsi, Mme Imen Souayah, chef de service chargée de la gestion environnementale à la direction de soutien aux entreprises (Citet), s'est étalée, projection à l'appui, sur ce programme de MNE, dans ses moindres détails. Sans pour autant oublier de dégager son apport dans la lutte contre les aléas du climat. En fait, diagnostic écologique, écolabel tunisien, gestion environnementale profitable (GEP), production propre, sont autant d'éléments clés d'un système de management environnemental ISO 14001. Fonds de dépollution, crédits bancaires, primes accordées aux hôteliers constituent bel et bien les mécanismes de son financement. M. Iyadh Labben, ex-président de l'Association tunisienne des changements climatiques, présentée sous l'acronyme « 2C2D », n'a fait que rappeler les impacts socioéconomiques et politiques du phénomène. Les alternatives sont évidentes : savoir bien s'adapter au dérèglement climatique. C'est d'ailleurs ce qu'a confirmé Salaheddine Mezouar, président de la COP 22, en soulignant que « nous changeons de paradigme vers une économie sobre en carbone qui nécessite des flux de finance climat importants à destination des pays les plus vulnérables », à l'ouverture de la COP 22, ce rendez-vous qualifié par la secrétaire exécutive de la Ccnucc de passage à l'action vers la mise en vigueur de l'accord de Paris. En effet, outre les sept milliards d'habitants que compte l'humanité, vivant actuellement au rythme saccadé d'un écosystème naturel quasiment bouleversé, à coups d'intempéries, de sécheresse et de dérèglement climatique indubitable, les générations futures sembleraient en payer les frais. Et bien qu'il y ait une convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), adoptée suite au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, puis ratifiée par de nombreux pays parties, les engagements environnementaux n'ont malheureusement pas été honorés à grande échelle. Jusqu'alors, ce défi, pourtant reconnu de taille et décisif, se voit, plus souvent, être renvoyé aux calendes grecques. Et les appels d'urgence lancés à répétition par une société civile internationale, portée sur la force de pression aux gouvernements, n'ont pas suscité un écho favorable. Le monde industrialisé, dans sa majorité écrasante, ne l'entend pas de cette oreille. D'ailleurs, le protocole de Kyoto n'a pas été, alors, suivi d'effet. Les recommandations qui en sont issues visant, principalement, la réduction des émissions des gaz à effet de serre, ont été catégoriquement rejetées par nos « maîtres » de la pollution. En l'occurrence les Etats-Unis et la Chine. Ces deux Etats, alors membres de la Ccnucc, ont failli, sans scrupule, à leurs responsabilités sociétales, mettant en échec tout un processus de négociations sur la mère nature. Il a fallu, donc, attendre la COP 21, organisée, en grande pompe, fin 2015, à Paris, pour voir un pacte mondial finalement avalisé sur le climat. Cinq mois plus tard, en avril 2016, ce document avait mobilisé, volontairement, cent parties signataires, lors d'une cérémonie solennelle au siège des Nations unies à New York. La Tunisie en fait, bien entendu, partie. Mais, jusque-là, on ne la voit pas déterminée à s'inscrire dans la durée.