Selon Anouar Maarouf, ministre des Technologies de l'information et de l'Economie numérique, le programme du ministère d'ici 2020 pour l'implémentation de cette vision s'appuie sur quatre orientations stratégiques. La première orientation concerne l'amélioration de l'infrastructure, permettant de connecter toutes les familles tunisiennes à Internet. La deuxième orientation est le développement de l'e-business, étant le moteur de transformation dans les secteurs de la santé et de l'éducation. La troisième orientation se reflète dans le projet Smart Tunisia, étant une offre particulière pour les investisseurs et formule la vision pour un hub régional. La quatrième orientation est l'e-government, avec l'objectif de supprimer les documents papiers dans les administrations tunisiennes. D'ailleurs, M. Maârouf affirme que le ministère a finalisé tout récemment sa stratégie e-gov 2020, formulant une volonté politique pour faire du numérique un moteur pour la croissance. Ecoystème riche Sami Ben Romdhane, vice-président et Technical Fellow pour e-Bay Inc, souligne que la transformation digitale n'est pas un choix, précisant que l'économie numérique est totalement différente de l'économie classique. «Nous n'avons pas le choix d'innover, de penser différemment, de créer un écosystème d'entrepreneurs. Plusieurs jeunes tunisiens sont motivés et engagés dans cette orientation, mais ils sont parfois mal encadrés et soutenus. Nous avons besoin d'une réglementation différente et plus flexible», précise-t-il. M. Khalid Elgibali, président de division à Mastercard, partage cet avis, affirmant qu'il est important de renforcer le cadre réglementaire afin de mieux répondre aux besoins et aux spécificités de l'économie numérique. «Nous pouvons avoir les meilleures idées au monde. Mais il faut aussi avoir le bon cadre réglementaire», souligne-t-il. De son côté, le ministre indique que la Tunisie, outre ses compétences, offre un écosystème et un terrain riche favorable à l'émergence des start-ups. «Tous les jours, il y a des start-ups qui émergent. Nous travaillons pour créer un environnement favorable. Nous travaillons sur un ensemble de textes juridiques qui seront présentés à l'Assemblée des représentants du peuple», affirme M. Maârouf. Il cite le start-up Act, un projet de loi qui traite du statut et de l'environnement des start-ups en Tunisie, le nouveau code du numérique et la loi contre la cybercriminalité. Smart Tunisia L'accent a été mis, également, durant l'atelier sur le projet Smart Tunisia. Il s'agit d'un programme destiné aux entreprises du secteur de l'offshoring, avec pour objectif la création de 50.000 emplois en cinq ans dans les domaines de l'offshoring, du nearshoring et de la colocalisation. Selon le ministère des Technologies de l'information et de l'Economie numérique, il a été conçu dans le cadre d'un Partenariat Public Privé, et répond à une volonté de dynamisation du secteur de l'offshoring, à travers la mise à disposition de mécanismes d'incitations permettant la mise en convergence de l'offre et de la demande d'emploi dans le secteur. Un budget de 500 millions d'euro a été alloué par l'Etat tunisien, sur cinq ans, sous forme d'incitations, pour accompagner les opérateurs internationaux et locaux dans leurs stratégies de croissance et de développement. M. Maârouf indique que Smart Tunisie a été conçu sous la forme d'un package aux entreprises, offrant un cadre d'incitations qui dépasse le cadre générique de la loi d'investissement. «Les investisseurs seront soutenus dans toutes les démarches d'installation», ajoute-t-il. Pour sa part, Alexander Zapolsky, fondateur d'une entreprise opérant dans l'édition des logiciels libres et représentant de l'alliance tuniso-française pour le numérique, a signalé que la Tunisie a tous les atouts pour devenir leader de l'open source et des logiciels libres, qui sont deux éléments importants pour faciliter l'accès aux marchés. Concernant l'alliance tuniso-française pour le numérique, il ajoute qu'elle a permis de créer 70 partenariats. Elle a été lancée en juillet 2013 et a pour objectif de mettre en relation des entreprises françaises et tunisiennes. Elle vise également à attirer des investissements en France et en Tunisie et de créer des synergies entre les entreprises.