Pour Mohamed Koubaa, Directeur Général de l'UBCI, le débat sur le niveau des taux d'intérêt est un leurre. Bien plus que le coût du crédit, c'est la rentabilité des projets qui doit être au cœur des préoccupations des entrepreneurs. Il s'exprimait dans le cadre de l'événement Investi and export solutions organisé les 29 maï 2025 à Tunis. D'entrée, Koubaa a tenu à rectifier une perception courante : « On a l'habitude de voir les banquiers tunisiens comme des trésoriers. Nous ne le sommes pas. Nous sommes des partenaires de projet. » Selon lui, la mission d'une banque est d'accompagner la réussite des investissements, bien au-delà de la simple question des taux. Le DG de l'UBCI a balayé l'argument selon lequel des taux élevés freineraient nécessairement la croissance. « En Turquie, les taux sont à 50 %, mais la croissance dépasse 5 %. Au Japon, les taux sont négatifs depuis 30 ans, et la croissance est nulle. » Pour lui, le vrai indicateur à surveiller est la rentabilité de l'entreprise. « Si votre performance ne dépasse pas le taux monétaire, vous ne créez pas de valeur. Autant laisser l'argent en compte courant. » Koubaa a également insisté sur l'importance des projets durables, notamment dans la transition écologique. « La décarbonisation n'est pas une charge, c'est un investissement stratégique. » Il a encouragé les entreprises à saisir les financements verts (comme les lignes de crédit européennes), tout en améliorant leur gouvernance. « Un projet bien structuré, avec une équipe solide, trouvera toujours des financements. » Reconnaissant les défis du système de garantie en Tunisie, il a appelé à une meilleure culture financière : « Si un crédit est refusé, c'est parfois parce que le projet n'est pas assez convaincant. »