Alors que la loi de finances 2017 prévoit un gel des prix des produits de base, le montant des subventions dédiées aux produits de base restera aux alentours de 1.600 millions de dinars à l'instar de 2016. La subvention sur le sucre a été levée pour les industriels. L'intervention de la Caisse générale de compensation (CGC) pour subventionner les produits de base s'élevait en 2014 à quelque 1650 millions de dinars et en 2015 à 1549 millions de dinars. La moyenne de la subvention de l'Etat aux produits alimentaires de base s'élève à 45% du rabais moyen pondéré du prix de revient de ces produits. Tout en rappelant que cette subvention a été levée sur la tomate concentrée depuis 2014, certains autres produits connaissent un changement dans la structure de la subvention à l'instar du sucre dont la subvention aux industriels vient d'être levée. Les besoins en sucre s'élèvent à 338 mille tonnes dont 182 mille tonnes destinées aux ménages et 156 milles tonnes aux industriels. L'Etat compte conditionner 60 mille tonnes des 182 destinées aux ménages pour la vente dans les grandes surfaces avec un prix avoisinant les coûts réels. Selon des experts, si l'Etat n'adopte pas des mesures de correction, la subvention serait de l'ordre de 226 millions de dinars. Pour l'huile végétale subventionnée, qui demeure le monopole de l'office national de l'huile, le montant de la subvention s'élève à 280 millions de dinars. Jusqu'à 2010, la moyenne de quantité de cette huile était de 154 mille tonnes annuellement, en 2013 elle a atteint 190 mille tonnes, et en 2014 l'Etat a réduit le quota d'huile afin d'atteindre 150 mille tonnes seulement. Cela a été fait à travers la répartition des quotas sur les 40 raffineries existantes qui ne font que de la mise en bouteille. Actuellement, le prix de revient est de 2200 millimes le litre et celui de la vente au public est de 900. Mais la législation n'est pas suffisamment répressive contre les industriels qui utilisent l'huile subventionnée ce qui a favorisé le trafic de cette huile soit par les industriels ou les contrebandiers qui l'exportent en Libye et en Algérie. Cela a provoqué une pénurie de l'huile subventionnée. De leur côté, certaines raffineries assurent leur production dans des conditions d'hygiène épouvantables, comme le confirment des experts qui appellent à ce que l'Etat impose des normes relatives à l'hygiène, HCCP, ainsi que les normes ISO de qualité et autres, outre l'intensification du contrôle. Pour ce qui est du conditionnement de l'huile végétale en plastique, l'organisation de la défense du consommateur et les spécialistes de la santé et de l'hygiène ont confirmé que c'est une décision qui augmentera le coût outre la dégradation des conditions hygiéniques en passant du verre au plastique. Et si l'on est d'accord sur l'importance de la subvention des produits agroalimentaires, l'on appelle à ce que la maîtrise des circuits de distribution soit optimale pour limiter le monopole et garantir l'accès du consommateur final aux produits subventionnés. Des défaillances structurelles qui ne peuvent que fausser les efforts nationaux dont l'objectif est de réconforter les couches sociales démunies...