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Regard sur des évènements à méditer
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 12 - 2016


Par Abou Khalil *
La justice transitionnelle peut-elle constituer un processus de construction d'un monde meilleur ?
La justice transitionnelle, telle que comprise par certains et dont les séances d'auditions publiques ont commencé le 17 novembre dernier, a déçu bon nombre de nos concitoyens. En effet, les premières victimes qui ont témoigné, surtout les dames, nous ont donné l'impression qu'elles ont fourni de gros efforts pour avoir appris par cœur les déclarations qu'elles ont restituées assez correctement. D'ailleurs, comment cette vieille dame peut-elle faire la différence entre un tribunal militaire, en dépréciant son action, et préférer la justice transitionnelle, ces deux mots, non usités fréquemment et qu'elle a prononcés, sans commettre d'erreur, à plusieurs reprises ? Aussi, doit-on rappeler que ces témoignages ne doivent être, en aucun cas et pour qu'ils soient spontanés et objectifs, ni orientés, ni guidés, encore moins dirigés.
Par contre, nous avons beaucoup apprécié le témoignage, remarquable et émouvant, de M. Samy Braham qui a été non seulement d'une dignité exceptionnelle mais encore d'une pédagogie de très grande valeur et qui a touché tous nos compatriotes. Je le félicite pour son courage, pour sa mémoire, toujours intacte et vivace, pour sa vertu et son esprit magnanime. Par contre, le témoignage du concitoyen qui a parlé, le deuxième jour, de ce qui s'est passé à Tazerka, comme viols et exactions des troupes françaises a été, quoique pénible et historique, hors sujet car les violeurs et tortionnaires étaient des colonialistes et non des Tunisiens. Pourquoi et dans quel but l'a-t-on laissé dire cela ? Et ce fut un dérapage flagrant. D'autre part, le lieu choisi pour ces audiences n'était nullement indiqué à pareille manifestation alors que nous disposons de plusieurs locaux mieux adaptés à cet évènement aussi solennel qu'historique.
Cependant, tous les Tunisiens souhaitent être informés des excès, des abus, des injustices et surtout des tortures subis par certains de nos concitoyens par les auxiliaires de la 1ère République pour que pareils actes d'agression et d'atteinte aux droits et à la dignité humaine ne se répètent plus. Nous devons bien veiller à ce que l'on ne dévie pas de cette ligne de conduite.
Ne jamais oublier nos grands patriotes
La Tunisie, notre pays, a perdu, tout dernièrement, un grand militant qui a beaucoup servi la patrie lorsque le colonialisme était au summum de ses atrocités et de ses sévices. Compagnon de Bourguiba depuis les années quarante, il a tissé, en France, que ce soit à gauche ou à droite, une toile de connaissances qu'il utilisait à bon escient et à chaque fois que de besoin. Grâce à son sens politique très développé, il a créé et maintenu des relations soutenues avec le Général de Gaulle bien avant le rappel de ce dernier au pouvoir en 1958 et à chaque fois que la France commettait, en Tunisie, des exactions et des barbaries, il l'en informait et obtenait son soutien et son appui. Ayant assumé plusieurs fonctions ministérielles et ayant excellé en tant que ministre des Affaires étrangères, il a été d'un grand courage et d'une audace remarquée en signant, en 1961, alors que Bourguiba était dans sa puissance et dans sa splendeur, un article anti-Bourguiba sur «le pouvoir personnel», sur les colonnes de l'hebdomadaire «Afrique Action» devenu, tout de suite après, «Jeune Afrique» qui lui a valu une disgrâce durant de nombreuses années. Ce grand militant est feu Mohamed Masmoudi, décédé le 7 novembre 2016 presque dans l'incognito. Que Dieu Tout-Puissant l'accueille dans Son éternel Paradis. C'est dommage que notre pays, dont l'Instance vérité et dignité, actuellement en pleine action, essaie, par les auditions des victimes et si possible des fauteurs, d'arriver à une totale réconciliation entre ceux-ci et ceux-là, n'a pas encore institué des traditions pour rendre hommage aux plus illustres de ses Fils qui l'ont, aux heures les plus sombres et les plus difficiles de son histoire, remarquablement servi, et ne leur rend pas, le jour «J» le dernier hommage qu'ils méritent. Dommage aussi que ses camarades et ses compagnons, héritiers des partis destouriens dont quelques-uns occupent, aujourd'hui, de hautes fonctions, ne se soient pas, convenablement, impliqués, en cette douloureuse circonstance. Devant ses héros, la Tunisie ne peut et ne doit demeurer indifférente, et une certaine reconnaissance à ses grands hommes n'est pas une faveur mais un devoir. Dommage qu'à ce propos, nous ayons la mémoire courte et nous n'accordions pas à nos morts, comme l'a si bien dit l'immortel Aboulkacem Echabbi, la reconnaissance qu'ils méritent !
D'ailleurs, et à ce propos, le reproche qu'on peut faire aux nombreux partis politiques, qui se déclarent être d'obédience destourienne, est d'avoir raté l'occasion de se retrouver autour de ce lion, l'un des derniers compagnons de Bourguiba en vue de le saluer, une dernière fois. Ils auraient pu, aussi, exploiter cet évènement pour, d'une part, tirer la révérence à ce grand militant et, d'autre part, essayer de consolider leurs relations en vue d'initier la création du front destourien dont la Tunisie a, plus que jamais, besoin et qui continuera l'œuvre de Bourguiba, celle du progrès, du développement, de l'union et de l'amour pour la patrie. Mais pour y parvenir et réussir ce défi, il faudrait que chacun d'eux se démette, sincèrement, de son ego.
Finances publiques : des erreurs avérées fatales
Notre pays connaît, à présent et depuis 2012, de graves difficultés financières. Personne ne nous en a donné les véritables raisons. Lorsqu'on avançait le fait que cela était dû à l'injection de plusieurs dizaines de milliers de partisans dans la fonction publique, les anciens responsables, appartenant, essentiellement, à la Troïka, démentaient cette information avec la plus grande vigueur. Voilà que ces derniers jours, le ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, dont je salue le courage et la franchise, qualités dues au fait qu'il soit apolitique, a présidé à Zarzis, une conférence régionale des gouvernorats du sud. Au cours de cette conférence, il déclara qu'un accord sera conclu avec l'Ugtt en vue d'un éventuel redéploiement des 200.000 personnes recrutées, selon ses propos, dans la fonction publique depuis 2011 et ce, pour alléger la pression exercée sur l'administration. La vérité a, enfin, était révélée et toutes les vérités sont bonnes à dire. Nous comprenons, maintenant, pourquoi le budget de l'Etat qui était de 19 mille milliards en 2010 a été porté, en 2012, à 29 mille milliards sans avoir veillé à équilibrer les recettes et les dépenses et c'est ce qui nous oblige, depuis, à nous endetter chaque année. C'est aussi la cause de toutes les difficultés financières que connaît, aujourd'hui, le pays et qu'il traînera durant de nombreuses années. C'est aussi l'œuvre remarquable du «meilleur gouvernement» que la Tunisie indépendante ait jamais eu durant les soixante dernières années!
Bien connaître l'Histoire de notre pays pour ne pas minimiser ses potentialités, pourtant sources de grand orgueil
D'autre part, j'ai vu, tout dernièrement, sur le plateau de télévision d'une chaîne qu'on dit de grande audience, une discussion sur un thème national au cours de laquelle l'animatrice avait invité le ministre des Affaires étrangères qui revenait de Marrakech où il a assisté à la COP 22. Avant de commencer à poser ses questions, l'animatrice avait poussé un soupir d'admiration en disant à peu près : «Ah ! quelle chance a eue le Maroc en organisant une conférence internationale de cette ampleur et, quand est-ce que la Tunisie, à son tour, fera de même?» En entendant cette exclamation, j'ai été doublement déçu : d'abord, par le silence du ministre qui n'a pas réagi et ensuite par la lacune ou la méconnaissance de l'animatrice qui a oublié que du 16 au 18 novembre 2005, depuis déjà onze ans, notre pays, la Tunisie, l'héritière de Carthage et de Kairouan, a organisé la 2e phase du Sommet mondial sur la société de l'information qui a rassemblé 45 chefs d'Etat et de gouvernement, 190 ministres et 30.000 délégués des pays participants, la 1ère phase ayant eu lieu à Genève du 10 au 12 décembre 2003. D'ailleurs, je rappellerai à notre charmante animatrice les trois témoignages suivants que j'ai puisés des nombreuses déclarations rapportées par le document édité au lendemain de la clôture de cet évènement historique par le comité d'organisation du Sommet, présidé par M. Habib Ammar :
1- M. Fernando Da Piedade Dias Dos Santos
Premier ministre de la République d'Angola
«Au nom de Monsieur le Président de la République d'Angola, Son Excellence José Eduardo Dos Santos, que je représente ici, au nom de la délégation qui m'accompagne et en mon nom propre, je voudrais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour remercier et féliciter Son Excellence Monsieur le Président de la République de Tunisie, de la chaleur humaine et de la sympathie avec lesquelles nous avons été accueillis, les excellentes conditions qui nous ont été réservées, et surtout la fraternité et l'hospitalité légendaires du peuple de Tunisie.
A tous ceux et à toutes celles qui s'y sont consacrés des mois durant, qui ont investi leurs connaissances, surmonté des difficultés, et su nous offrir cette occasion de réflexion et d'action, je présente les remerciements les plus sincères du gouvernement angolais.»
2- M. John H. Marburger
Conseiller scientifique du Président américain et directeur du Bureau de politique scientifique et technologique
«La Tunisie mérite d'être félicitée pour l'organisation de ce sommet. Vraiment j'ai été très impressionné par l'organisation assurée par le gouvernement tunisien pour ce sommet. Je pense que ce sommet est un succès. Les exposants sont très intéressants; ils nous ont montré de nouveaux progrès technologiques en matière d'applications. Pour ce qui est du sommet, je pense, également, que c'est une réussite que d'avoir rassemblé tout ce monde et nous avons déjà des résultats positifs qui constituent une base à partir de laquelle nous pouvons avancer.»
3- M. Valentin Mbougueng,
Président de la Ligue internationale des journalistes pour l'Afrique (Lijaf)
«Nous sommes fiers de la tenue de ce Sommet en Tunisie. Avant, on disait que les pays africains sont incapables d'organiser un sommet ou une manifestation mondiale. La tenue de ce Sommet avec plus de 20 mille participants, c'est-à-dire le plus grand Sommet dans l'histoire des Nations unies, a démontré le contraire. Nous en sommes donc très fiers. Je tiens aussi à remercier les Tunisiens pour l'accueil chaleureux.
Merci à la Tunisie pour avoir honoré tout le continent africain.»
J'espère ainsi, avoir rafraîchi, un tant soit peu, la mémoire de notre charmante animatrice en lui rappelant, qu'on doit assumer notre histoire, avec ses bons et ses mauvais côtés, d'une part, et que d'autre part, les compétences tunisiennes sont capables d'organiser pareil rassemblement et relever tout genre de défi. Qu'elle n'oublie jamais que notre pays a été, depuis des siècles, le précurseur des pays africains et musulmans quant à l'abolition de l'esclavage, à la dotation du pays d'une Constitution, à la création d'un syndicat, à la lutte pour l'indépendance et à la promulgation d'un Code du statut personnel, unique dans le monde musulman !
Notre pays, fier de son passé glorieux, confiant en son avenir radieux, possède toutes les qualités pour se relever des contraintes qu'il rencontre aujourd'hui. Grâce à son génie créateur et à ses grandes capacités, et malgré les difficultés conjoncturelles, il reprendra la place qui est la sienne parmi les pays en développement et lèvera haut le flambeau de Carthage et de Kairouan qui flottera au firmament. Que notre animatrice ne prétende, surtout pas, que la Tunisie n'a rien réussi durant ces soixante dernières années et que tout ce qui a été fait est noir et négatif, et qu'elle se souvienne que si elle est là où elle se trouve, c'est grâce à l'Ecole de Bourguiba et qu'elle médite cette vérité incontestable : lorsque Bourguiba est arrivé au pouvoir, notre pays ne comptait que... huit lycées ; quand il l'a quitté, en 1987, pour les raisons que nous connaissons, il en a laissé mille. Et comme on le dit si bien «l'arbre ne cache jamais la forêt», chère Madame.
Patriotes et nationalistes, vous devez être les plus forts
De même, lorsqu'à partir de 2011, et surtout après les élections de l'ANC, le parti majoritaire a commencé à faire part de ses intentions quant à l'avenir et au devenir de notre pays, tous les Tunisiens, patriotes et nationalistes, ont applaudi l'initiative de l'un des disciples du grand Bourguiba, M. Béji Caïd Essebsi, relative à la création d'un parti politique dans le but d'assurer un certain équilibre bénéfique et salvateur pour le pays. Et voilà qu'une multitude de cadres parmi l'élite et appartenant à toutes les tendances, à toutes les obédiences et sensibilités politiques, de gauche, de droite, destourien, rcdiste, etc.... ont accouru, de toutes parts, pour renforcer ce parti, qui prendra le nom, quelque temps plus tard, de Nida Tounès. Cet engouement a fait que ce parti remportât et l'élection législative et l'élection présidentielle. C'est alors, et très rapidement, que les ambitions des uns et les prétentions des autres ont fait trembler les fondements de ce parti qui commença à vaciller et il n'a pas fallu beaucoup de temps pour qu'il se divise en deux clans, ce qui a été la cause de son blocage et de la déception des Tunisiens et de leur incertitude quant à la survie de ce parti tellement l'égoïsme des uns et les prétentions et ambitions des autres ont déçu la majorité des militants et de tous les patriotes. Ce qui est incompréhensible, c'est l'immobilisme et le manque de réaction du fondateur du parti quant à la situation à laquelle son parti est arrivé et dont le sauvetage semble peu probable vu la défection et la déception de nombreux partisans. Et pourtant, la solution était très simple. Le fondateur aurait dû mettre en congé les deux protagonistes qui ont été à la base de cette gabegie et le parti aurait continué sans ambages son parcours. Je pense que maintenant, il est un peu trop tard et même si le Nida se maintiendra, grâce au militantisme de certaines bonnes volontés, il n'aura plus les mêmes influence, attraction et ascendant qu'il a eus lors de sa formation. Quel gâchis, quelle confusion, quel désordre et quel dommage !
L'Etat doit être plus autoritaire et le citoyen plus solidaire et plus responsable
Dans deux mois, six longues années se seront écoulées depuis le changement intervenu dans notre pays le 14 janvier 2011. Et quand on fait un survol rapide sur cette période, on constate que nous avons manqué de rigueur, de courage, de détermination en laissant faire certains de nos concitoyens prendre en otage le développement et la marche en avant du pays par des sit-in (phosphate, Petrofac, enseignants, hôpital de Sfax, barrages de routes, spoliation des terres domaniales, etc.) et ainsi nous avons passé tout ce temps-là à palabrer avec eux sans avoir utilisé les moyens autorisés par la loi pour permettre au pays d'avancer et d'essayer de réaliser certaines des nombreuses promesses faites, et tout cela en continuant à faire face au terrorisme. Ces actions irresponsables et non civiques se sont tellement répétées, sans réaction autoritaire de l'Etat, que celui-ci semble perdre beaucoup de son autorité et de son prestige. D'autre part, lorsqu'on connaît les difficultés financières du pays, et lorsqu'on sait que le FMI a posé des conditions pour continuer à nous prêter de l'argent à un taux, relativement, bas par rapport au marché libre ( 1,5%), et lorsque malgré tout cela on s'obstine à réclamer les augmentations promises et on n'accepte pas d'accorder au gouvernement donc au pays, un sursis de neuf ou dix mois, et l'on accepte qu'on emprunte au marché libre même à 8 ou à 10% d'intérêt, l'on se demande quel patriotisme et quel nationalisme a engendrés cette révolution !! De même, exploitant la bonne volonté du gouvernement qui s'est engagé à régler tous les problèmes par le dialogue, l'on commence à en abuser à tel point qu'on essaie d'imposer un certain corporatisme qui veut prescrire ses idées et même faire accepter son injustice fiscale ! Où allons-nous, messieurs ? Ce pays est aussi le vôtre, à ce que l'on sache, n'est-ce-pas ?
Aussi, essayons de demeurer fidèles à nos valeurs, fiers de notre histoire millénaire, reconnaissants envers nos grands hommes, soucieux de l'intérêt national, solidaires avec notre peuple en aimant ce pays qui nous a tant donné !
Que Dieu veille et protège la Tunisie éternelle.
(*) Ancien gouverneur


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