Les ‘'Sang et Or''doivent être convaincus du fait qu'ils ne sont pas seulement des joueurs tout juste bons pour jouer. Là où ils sont, ils sont appelés à s'adapter à tous les choix et toutes les options. En un mot, des joueurs capables de gagner partout. Bien des choses auraient dû être changées. Dans la manière de jouer de l'équipe, dans le rendement des joueurs sur le terrain, dans le choix et la répartition des rôles. Jusqu'à nouvel ordre, et en dépit de la qualification au Play-off, l'EST ne donne pas encore l'impression de pouvoir forcer les choses. L'engouement est certes là, les bonnes volontés aussi et surtout, mais les temps ont changé et l'équipe n'a aujourd'hui d'autre choix et d'autre alternative que de s'adapter aux nouvelles contingences. Au lieu de résultat tout court, c'est plutôt la manière et le rendement des joueurs sur le terrain qui sont le plus visés et qui ont besoin d'être valorisés. Ça serait une réflexion d'origine un peu plus inspirée, un peu plus illuminée, un peu plus authentiquement espérantiste sur fond d'impératif qui fleure l'exception footballistique De tout temps, la manière de jouer de l'EST ne prenait réellement forme que lorsque les joueurs parviennent à s'exprimer dans le registre qui leur convient le plus et le mieux. Une équipe, une vraie, invite à penser et pas seulement à juger. Elle se mérite plus qu'elle ne se revendique. En dépit des résultats qui ne reflètent pas les ambitions d'un club comme l'Espérance, on sait que Ammar Souayah s'efforce tant bien que mal à favoriser une meilleure expression d'ensemble. Rendre l'équipe plus attirante, plus captivante, plus perfectible. Mais tout ce qu'il entreprend est fortement lié aux dispositions des joueurs sur lesquels son choix est porté. Il n'en demeure pas moins que l'important dans tout cela est que lui et ses joueurs puissent continuer à travailler dans la sérénité tout en étant moins traqués. Le souhait le plus ardent est que l'on parle plus de l'équipe et moins de l'entraîneur. Dans le monde souhaité autour de Souayah, tous les joueurs doivent s'y retrouver. Ils sont censés être convaincus des raisons de ses choix. De son impact. De son apport. Bien dans le temps, bien dans le match. Bien dans la peau aussi. Et trop tournés les uns vers les autres. L'objectif est, en effet, d'offrir quelque chose de qualité optimale qui permettra à l'équipe de progresser, tant individuellement que collectivement. Gagner partout Au-delà de l'obligation de résultats, les joueurs sont appelés à bien gérer une situation qui risque d'être déterminante pour l'avenir de l'équipe, surtout les matches décisifs qui sont sujets à beaucoup de pression et qui nécessitent la présence d'un groupe remué, toujours bien disposé et bien carré. Au-delà des impératifs au quotidien, le mérite auquel devrait penser aujourd'hui l'Espérance, c'est la régularité dans le rendement. C'est une véritable vocation, dans la mesure où l'équipe peut épouser tous les styles, jouer tous les rôles. Football total et efficacité à toute épreuve. Il s'agit à ne point douter d'un véritable pouvoir de résolution qui est de nature à rendre les choses à leur juste valeur et à leur place réelle, sans pour autant les conditionner outre mesure. Cela peut défier de nombreuses logiques. Mais pas celle d'une équipe comme l'Espérance, sensible à la solidarité et à la solidité de ses joueurs et de son entourage. Cela ne manque pas aussi de rappeler une vérité: beaucoup plus que les corps, ce sont les esprits qui ont besoin d'être libérés. L'exemple du but encaissé en fin de match et dans lequel la responsabilité individuelle est engagée, est très significatif. Si les jambes traînent, c'est bien parce que les esprits sont ‘'affectés''. Les joueurs espérantistes doivent être convaincus du fait qu'ils ne sont pas seulement des joueurs tout juste bons pour jouer. Là où ils sont, ils sont appelés à s'adapter à tous les choix, à toutes les considérations tactiques. En un mot, des joueurs capables de gagner partout. Il y a pourtant un paradoxe: parfois, les difficultés permettent d'avancer. Et l'EST, seule équipe jusque-là qualifiée au play off, ne devrait pas céder aux aléas d'un football aux exigences de plus en plus contraignantes. C'est pourquoi elle est tenue aujourd'hui à jouer pour gagner, mais aussi pour convaincre. Le résultat n'importe pas plus que la manière de jouer. A ce sujet, les joueurs doivent s'inspirer de l'histoire et des expériences de ceux qui les ont précédés. On ne se résout jamais à parler de résultat sans se soucier de cette impression forte destinée à valoriser la possession et l'utilisation de la balle. La vie et l'intelligence du vécu survivront à tout. L'EST devrait découvrir de nouvelles prérogatives, et certainement de nouvelles priorités. Cela peut offrir aux joueurs et à leur entraîneur de nouveaux trajets de pensées et de stratégies, de nouveaux trajets de parcours. Les alternatives et les solutions devraient être destinées à améliorer le fond de jeu. ... Ces derniers temps, l'équipe a un peu lâché ses fondamentaux et commis l'énorme erreur de penser que l'impératif du résultat entraîne des obligations dans le jeu. Il faut dire que tout ce qui nuit au jeu résulte des effets conjugués d'inspirations insuffisantes. A l'Espérance, comme dans toute autre équipe qui s'identifie aux titres et aux consécrations, le système ne saurait être plus important que la stratégie pure. Jouer pour gagner, jouer pour s'épanouir, l'équipe en connaît déjà les bases. Ne serait-ce que pour éviter de sombrer dans un jeu qui tend à s'uniformiser. L'efficacité devrait aussi être en marche car l'évolution est synonyme des effets conjugués d'inspirations tactiques appropriées, de modalités et de stratégies bien pensées et bien réfléchies. Et c'est précisément pour cette raison que les joueurs auront intérêt à revoir les paramètres de leur vie sportive en termes de certitudes, de convictions et de potentiel à la fois individuel et collectif. D'une certaine culture footballistique, de la durée et de la persévérance. L'équipe devrait ainsi éviter d'être accessible à tel ou tel relâchement. A un football de bas étage...