Image by Pixabay D'après le Henley Private Wealth Migration Report 2025, seuls trois pays africains devraient enregistrer un afflux net de personnes disposant d'un patrimoine supérieur à un million de dollars : le Maroc, l'île Maurice et les Seychelles. Au niveau mondial, ce type de mobilité reste dominé par des destinations comme l'Australie, les Emirats arabes unis ou encore Singapour — des pays qui offrent à la fois sécurité, fiscalité attractive et perspectives économiques. En Afrique, le Maroc devance même l'Afrique du Sud, longtemps considérée comme la première destination continentale pour les hauts revenus. Plusieurs facteurs expliquent cette montée en puissance marocaine : un climat d'affaires jugé de plus en plus stable, des réformes économiques mises en œuvre depuis plus d'une décennie, une infrastructure modernisée, notamment dans les grandes métropoles, ainsi qu'une politique fiscale compétitive. Des villes comme Casablanca, avec son statut de hub financier, et Marrakech, prisée pour sa qualité de vie, attirent aussi bien des fortunes locales que des investisseurs internationaux. Le Africa Wealth Report 2025 confirme cette dynamique, en plaçant le Maroc dans le top 5 des pays africains comptant le plus de millionnaires, avec environ 6 800 individus possédant un actif net supérieur à un million de dollars. Et la Tunisie dans tout ça ? C'est l'absence remarquée de la Tunisie dans ce classement qui suscite l'interrogation. Ni mentionnée comme pays de destination, ni dans les flux de départ, elle semble absente des radars internationaux sur la mobilité de la richesse. En 2013, le pays comptait pourtant plus de 6 500 millionnaires selon certaines estimations aujourd'hui dépassées. Alors que le Maroc s'est imposé dans les classements de cabinets comme New World Wealth (partenaire de Henley & Partners), la Tunisie n'y figure plus, faute de données économiques fiables et accessibles. Un déficit de transparence statistique et une communication institutionnelle peu offensive sur l'attractivité du pays pourraient expliquer cette mise à l'écart. Dans un contexte international de concurrence pour les talents et les capitaux, l'image compte autant que les indicateurs. Pour se repositionner, le pays pourrait investir dans la modernisation de son appareil statistique, améliorer son climat des affaires, et renouer le dialogue avec les investisseurs internationaux. Car au-delà de la simple présence dans un classement, ce sont les capacités d'attraction, de rétention et de projection économique qui détermineront le rôle que les pays joueront dans l'économie mondiale de demain.