L'équipe de Tunisie a du cœur. Elle a superbement réagi après sa contre-performance sénégalaise, dominant l'Algérie avec une étonnante maîtrise Stade de Franceville, temps chaud et humide, pelouse en bon état, assistance moyenne. Tunisie bat Algérie (2-1). Score à la mi-temps (0-0). Buts: Mandi contre son camp (50') et Naim Sliti sur penalty (66') pour la Tunisie; Sofiane Hanni 90+1' pour l'Algérie. Arbitrage de Bernard Camille (Seychelles) Avertissements: Maâloul 45' (Tunisie); Guedioura 13', Meftah 30' et Ghoulam 65' (Algérie). Tunisie: Amen Mathlouthi (cap.) (Jeridi 87'), Nagguez, Maâloul, Abdennour, Ben Youssef, Sassi, Ben Amor, Sliti, Khazri (Yaâkoubi), Msakni, Akaichi (Khenissi 78') Algérie: Asselah, Meftah, Mandi (cap.), Bensebaini, Ghoulam, Guedioura (Abeid 90+2'), Bentaleb, Mahrez, Brahimi (Sofiène Hanni 73'), Ghezzal (Bounedjah 69'), Slimani. La Tunisie a pris les trois points du derby maghrébin avec le cœur, les tripes et la générosité. Elle ne partait pas favorite face à l'Algérie constellée de ses vedettes Mahrez, Slimani, Ghezzal...Mais, malgré cinq minutes crispantes de temps additionnel lorsque Slimani servit en retrait Sofiane Hanni qui fusilla Jeridi, ramenant le score à 2-1, elle l'a fait, se relançant parfaitement dans la course aux quarts de finale. Maintenant, les hommes de Henri Kasperczak doivent terminer le boulot dans la sortie décisive de lundi prochain contre le Zimbabwe. Ce 46e derby tuniso-algérien sentait le soufre. Les deux nations ont effectué un départ raté dans cette 31e édition de la coupe d'Afrique des nations. Chacune voulait se racheter et comptait sur ces retrouvailles, trois ans après la victoire tunisienne à la CAN en Afrique du Sud et le but splendide de Msakni. Kasperczak confirme le onze de la deuxième mi-temps contre le Sénégal, avec comme seul changement le retour de Ben Amor à la place de Lahmar. De son côté, Georges Leekens doit parer au forfait du gardien titulaire Rais Mbolhi et de l'attaquant Hilal Soudani. Annoncés incertains, la flèche de Leicester, Islam Slimani, et le latéral gauche de Naples, Faouzi Ghoulam, tiennent finalement leur poste. Dès le départ, le match paraît équilibré et serré. A la bonne entame des Fennecs va succéder un retour en force des Aigles de Carthage. Aymen Mathlouthi, le meilleur Tunisien de cette période initiale, est le premier à se mettre en évidence en opposant une belle claquette au coup franc de Brahimi pour dévier en corner (7'). Il n'a pas eu le temps de reprendre son souffle que le keeper étoilé doit intervenir, d'un joli réflexe, du pied tel un gardien de handball à la déviation de Slimani. Le tandem Mahrez-Slimani crée beaucoup de soucis aux nôtres puisqu'ils partent de la ligne médiane pour combiner, percuter et tenter de profiter des espaces. Le premier fait même l'effort de se replier, couvrir et remonter le ballon. Après un bolide de Guedioura sur lequel Mathlouthi ne prend pas de risques en boxant le cuir (11'), c'est au tour des Aigles de monter en puissance. Et cela commence par un retour de Meftah in extremis sur Akaichi (17'). La tornade algérienne était passée. Il était très important de pouvoir compter sur un gardien en grande forme. Mathlouthi a fait sa part du boulot. Le reste, c'est aux attaquants de le faire maintenant. Le coup franc bien placé de Khazri bute sur le mur (21') avant que l'ailier de Sunderland ne tente sa chance suite à un contre rondement mené par Msakni et Sliti. La Tunisie déroule son jeu collectif à courts échanges avec des accélérations de Sliti, Khazri ou Msakni. Hamdi Nagguez, très actif, un des meilleurs Tunisiens dans cette confrontation centre, mais Akaichi ne réussit pas à ajuster son heading (26'). Msakni, de nouveau Certes, Akaichi est souvent pris en position de hors jeu, mais il est très actif et ouvre des brèches. La seconde période ne pouvait mieux commencer pour les copains de Mathlouthi. Sassi combine avec Msakni côté touche suite à une remise en jeu de Maâloul. Sassi sert Msakni d'une belle touche. Sur le centre du milieu de Lekhwya intervient Mandi qui prend à contre-pied son gardien (1-0, 50'). De la réussite, certes, mais il fallait la provoquer. Après 2013, voilà donc Msakni piéger de nouveau les Algériens qui doivent maudire l'ancien stratège sang et or. Slimani et Abdennour s'accrochent dans les 16,50m tunisiens, mais les Algériens ne réagissent pas comme on pouvait s'y attendre. Ils sont timorés, comme sonnés debout. L'approche est plus intéressante côté tunisien puisque les nôtres allaient vite enfoncer le clou. Cette fois grâce à une véritable offrande de Ghoulam lequel, en voulant remettre de la tête à son gardien suite à un long ballon en profondeur de Msakni renvoie un ballon trop court sur lequel se jette comme un mort de faim Khazri. Intelligemment, ce dernier se place devant le même Ghoulam qui ne trouve pas mieux que de l'accrocher dans la surface. Penalty et avertissement pour le défenseur algérien. Avec sang froid, Naim Sliti prend du plat du pied le gardien adverse à contre pied (2-0, 66'). Plus rien de méchant ne pouvait plus arriver aux nôtres d'autant plus qu'ils sont solidaires, appliqués et rigoureux. La frappe de Msakni est contrée (80'). Puis, un relais Mehrez-Slimani est dévié dans le petit filet (83') de Mathlouthi qui se blesse au mollet et sera remplacé par Jeridi. Malgré le but de Sofiène Hanni dans les arrêts de jeu, le réveil des Fennecs se révélera tardif. L'addition de gros talents n'a pas suffi. Leekens l'a appris à ses dépens. Quant à la Tunisie, elle peut voir venir. Youssef Msakni a été élu par la commission technique de la Confédération africaine homme du match. Il a sonné la charge, la révolte. Il peut aider énormément les Aigles dans la suite de l'aventure. Lundi prochain à 20h00, il faudra chercher la victoire face aux Warriors pour aller dans le grand huit. Le capital confiance se consolide, mais attention au Zimbabwe !