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La création, c'est aussi l'affaire de l'Etat
Groupe tunisien des politiques culturelles
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 01 - 2017

Notre culture est largement façonnée par quelques hommes et femmes. Mais en raison de son importance dans les enjeux actuels du pays, il est plus que jamais urgent de concevoir un devoir d'intervention des autorités dans l'art et la création. Un groupe de la société civile est né pour participer à la mise en place d'une politique culturelle.
Avant et après la révolution, combien de réunions, de séminaires et de «consultations nationales» ont eu lieu, et combien de feuilles ont été noircies de recommandations pour une politique culturelle tunisienne. La conception d'un devoir d'intervention des autorités dans l'art et la création varie selon les tendances et les enjeux politiques, les ministres, leur personnalité et leurs humeurs. Comme si l'avenir d'un pays dont l'histoire remonte à des millénaires ne dépend que d'une seule personne. Et, malgré tous les beaux discours, la culture n'a jamais eu de place dans les priorités politiques.
Mais la société civile, elle, est décidée à ne pas baisser les bras. Elle défend la constitution d'une culture nationale, la diversité culturelle, la sauvegarde du patrimoine, l'industrialisation de l'art et non sa marchandisation, et fait la différence entre la culture savante et des arts populaires.
Dans sa volonté de s'affirmer face au fanatisme religieux, elle réfléchit à la meilleure façon de protéger le patrimoine artistique et par extension d'encourager ce qui le deviendra.
Parmi les défenseurs d'une politique culturelle tunisienne, il existe un groupe constitué d'artistes, critiques, journalistes et acteurs culturels dont Habib Belhedi (animateur culturel), Cyrine Gannoun comédienne et directrice du Théâtre El Hamra), Nawel Skandrani (danseuse chorégraphe), Mounir Baaziz (cinéaste), Lobna Saidi ( experte dans l'organisation de la société civile), Ahmed Hermassi (président de l'association U-product) et Sabrine Amor (étudiante en arts plastiques)...
Au départ, ils n'étaient que deux (H. Belhedi et C. Gannoun) membres du Groupe arabe des politiques culturelles, un programme d'Al Mawred Al Thakafy (Culture source), organisme culturel créé en 2004 et qui cherche à soutenir la créativité artistique dans la région arabe et à encourager les échanges culturels entre intellectuels et artistes dans la région et à l'étranger. L'objectif du programme est de mener de tels efforts et de stimuler le dialogue sur la politique culturelle entre les différents pays arabes par le biais de la recherche, de publications, de groupes de discussion et de conférences régionales.
Comme certains programmes d'Al Mawred, ce groupe arabe se détachera de l'organisme et fonctionnera à partir de l'année 2018 d'une manière indépendante.
Le duo tunisien, quant à lui, a fait plusieurs formations avec des experts étrangers, notamment en matière de gestion culturelle et de mise en place de stratégies de conception. Se sentant enfin prêt et disponible, il a constitué le groupe tunisien des politiques culturelles, entamant ainsi son indépendance vis-à-vis de Culture source. Le groupe a commencé par traiter le dossier du statut de l'artiste, suite au projet proposé par le ministère de la Culture au mois d'août 2016, et qui, selon H. Belhedi, ne répondait pas aux besoins de l'artiste sur le plan social et dans sa relation avec l'autorité de tutelle. Des réunions ont eu lieu durant trois mois, en présence de 115 acteurs culturels dont des représentants de syndicats et d'associations, des freelance, et des fonctionnaires du ministère de la Culture. Un livre a été édité, contenant la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, le point sur la législation et l'infrastructure culturelle en Tunisie, datant de l'indépendance jusqu'à l'année 2015. Le dernier chapitre du livre a été consacré au statut de l'artiste, comparaison entre la proposition du ministère et celle de la société civile.
Le 22 décembre 2016, le groupe a tenu une autre réunion pour élaborer le programme de 2017-2018 qu'il a bien voulu nous communiquer. L'ordre du jour concernait l'édition d'une série de publications regroupant les lois sur la culture depuis la création du ministère des Affaires culturelles jusqu'au 31/12/2016, la part de la culture dans les financements publics et les financements complémentaires, la restructuration du ministère de la Culture, le Conseil Supérieur de la Culture et les conseils locaux et régionaux, la planification culturelle et les marchés national et international, les secteurs culturels, les dossiers et la coopération internationale, le Congrès national pour l'action et le Mapping Culturel.
Les grands chantiers
Afin d'actualiser et d'améliorer la législation culturelle, il est nécessaire de connaître l'ensemble du cadre légal sur la culture et les lois qui ont été promulguées depuis la création du ministère de la Culture. Ainsi, il a été décidé d'éditer une série de publications qui regroupe ces lois liées à la culture et au secteur culturel.
Le deuxième grand chantier concerne le mécénat culturel, et ce texte de loi restée lettre morte depuis 2014 et qui stipule que les dotations accordées sont déductibles des impôts. Il s'agira donc de la mise en œuvre de cet acquis intéressant, qui demande encore un grand travail de sensibilisation, de création d'opportunités et de mise en réseau. Un programme intitulé Capital culture et création sera lancé très bientôt, dont l'objectif est de rapprocher les hommes d'affaires des artistes. L'idéal, selon notre interlocuteur H. Belhedi, est d'arriver à trouver du financement pour 30 créations artistiques par an. Le groupe tunisien des politiques culturelles lancera un appel à candidature pour 15 projets au premier semestre et 15 autres au deuxième semestre. Il s'agira donc de créer un espace d'échange et de networking qui permet de rapprocher le monde des affaires de la création et la culture. Le groupe remet également en question le budget consacré à la création. Celui-ci est toujours aussi dérisoire, et il est, semble-t-il, lié au système de fonctionnement du ministère, à son organigramme et à cet esprit bureaucratique. D'ailleurs, les membres du groupe pensent qu'une restructuration du ministère, plus efficiente, qui externalise les services de logistique et autres, s'impose. Cette nouvelle structuration l'orienterait plus vers son rôle stratégique de mise en place des politiques culturelles et le rendrait plus transparent et redevable, surtout en matière d'aide à la production.
«C'est scandaleux de constater que le budget consacré à la création est le même que celui dont bénéficie le parc auto du ministère de la Culture !» s'écrie H.Belhedi. Et de continuer : «Il faut trouver le budget adéquat pour financer la création, la décentralisation, créer l'unité de la distribution artistique, travailler réellement sur la proximité et employer les ressortissants des écoles de l'art et des professionnels formés sur le tas.
Ainsi, le groupe proposera un projet de budget du ministère de la Culture qui mettra en avant l'aide à la production et la promotion de la création culturelle alignée avec les objectifs de l'employabilité et de la création de valeur dans ce secteur extrêmement prometteur. On organisera une réunion avec des experts qui maîtrisent ces dispositifs de financements afin de formuler une meilleure proposition à l'autorité de tutelle».


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