La récente décision de l'administration américaine d'augmenter drastiquement les frais des visas H-1B, destinés aux travailleurs hautement qualifiés, bouleverse le paysage mondial de la mobilité des talents. Annoncée par le président Donald Trump, cette mesure fixe le coût du visa à 100 000 dollars, soit cinquante fois le tarif précédent, provoquant une onde de choc dans la Silicon Valley et une inquiétude majeure parmi les professionnels étrangers, dont de nombreux ingénieurs et chercheurs tunisiens reconnus pour leur excellence à l'international. Selon la BBC, cette décision pourrait redessiner les flux migratoires des travailleurs qualifiés, alors que le Royaume-Uni et le Canada apparaissent comme des alternatives stratégiques pour attirer ces compétences. Londres mise sur son statut de centre financier mondial pour séduire les talents, tandis que Ottawa y voit une opportunité de renforcer son tissu technologique et scientifique. Londres ouvre ses portes aux talents internationaux La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a souligné que le Royaume-Uni souhaite se distinguer des Etats-Unis par une politique attractive envers les talents mondiaux. Lors de l'inauguration du siège londonien de la fintech Revolut, elle a affirmé : « Alors que les Etats-Unis compliquent l'accès aux talents, nous voulons le rendre plus facile au Royaume-Uni ». Le gouvernement britannique prévoit de doubler le nombre de visas de travail qualifiés, passant à environ 18 000 par an, dans le sillage d'un accord technologique bilatéral de 150 milliards de livres sterling avec Washington. Le choix de Revolut, qui investit 3 milliards de livres et prévoit la création de 1 000 emplois à Londres, illustre la volonté de la Grande-Bretagne de devenir une terre d'accueil pour les entreprises technologiques internationales. Canada : une alternative historique pour les professionnels qualifiés De son côté, le Canada tente de tirer parti de la situation. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a souligné que le pays pourrait accueillir certains des chercheurs et ingénieurs détournés par la politique américaine. Des experts canadiens en migration estiment que cette crise représente une opportunité unique pour attirer des centaines de milliers de professionnels à haut revenu et hautement qualifiés, à l'image des précédentes politiques favorisant l'installation de détenteurs de visas H-1B depuis les Etats-Unis. Cependant, des économistes préviennent que le succès n'est pas garanti. Le système canadien connaît des limites structurelles, avec des quotas migratoires réduits et un débat politique intense sur l'emploi des travailleurs étrangers par rapport aux Canadiens. Les compétences tunisiennes, un atout mondial Dans ce contexte, les talents tunisiens se distinguent particulièrement. Ingénieurs, développeurs, chercheurs en intelligence artificielle et spécialistes en nouvelles technologies sont fortement sollicités à l'échelle internationale. Leur réputation d'excellence académique et professionnelle, combinée à leur adaptabilité, fait de la Tunisie un vivier de compétences que Londres, Ottawa ou d'autres hubs mondiaux cherchent à attirer. De nombreuses entreprises américaines, britanniques et canadiennes ont déjà des équipes mixtes intégrant des experts tunisiens pour renforcer leur innovation. Ceci pour dire que cette crise des visas met en lumière la compétition mondiale pour les talents et l'importance d'une politique migratoire cohérente. Les Etats-Unis risquent de perdre une partie de leur capital humain, tandis que le Royaume-Uni et le Canada multiplient les initiatives pour attirer les meilleurs professionnels. Pour les Tunisiens et autres experts internationaux, cette période représente un moment stratégique pour explorer de nouvelles opportunités tout en consolidant leur position sur la scène mondiale.