«Limiter les déficiences et restaurer la stabilité musculaire». «Pour le suivi des joueurs blessés, après l'étape de l'avis, du diagnostic du médecin et du travail avec le kiné, l'athlète va commencer l'étape de ré-athlétisation avec le préparateur physique. Cela dépend tout d'abord de la nature de la blessure. Par exemple, pour le cas d'une rupture LCA, en premier lieu, je commence par des tests psychologiques, physiologiques et physiques. Pour la première séance, on fait le bilan anthropométrique (poids, mesure, IMC, %MG et mensuration du diamètre des deux cuisses, saine et opérée, pour faire la comparaison). Puis, il faut faire les tests de posture pour déterminer s'il y a des anomalies posturales ou bien des décalages qui peuvent gêner par la suite le travail qui suivra. Après tout cela, on va passer au test physique en salle statique et dynamique. Pour les tests, je commence par des tests proprioceptifs nipodales sans cible, et, ensuite des tests de type instables sur des coussins. Pour les test physiques, des exercices simples de «squat statique » doivent être opérés. Puis on fait le test de terrain adapté. On peut faire par exemple le test de «buchheit» adapté au footballeur d'ailleurs. C'est un test intermittent pour avoir une idée général sur la condition physique initiale. Ce n'est pas tout. Il faut aussi faire un test isocinétique pour une meilleure évaluation de la rééducation et de la force musculaire atteinte. L'évaluation objective de la force musculaire permet la définition d'une "courbe cible" pour la rééducation». Séquelles et conséquences «Dans le football moderne, la science est indissociable du domaine sportif. Il faut une synchronisation entre les spécialistes de terrain et les spécialistes du domaine scientifique. Les types de tests isocinetiques nous aident à connaître les déficits musculaires entre les différents muscles, et prévenir l'athlète de toute complication et accident musculaire. Dans ce cas précis, l'on doit souligner et mentionner l'action du département de suivi scientifique pour l'optimisation de notre travail aux côtés de Mourad Hambli. Nous avons la chance au CA d'exercer avec un ponte de la préparation physique. Il s'agit du Dr Karim Chammari avec qui le risque de blessure était devenu minime. A cette période-là, les immobilisations après une blessure n'étaient pas longues. Dans notre domaine sportif, tout tient à si peu de choses. Des jambiers qui peuvent se déchirer lors d'étirement à faible vitesse et surtout durant les contractions excentriques. Une augmentation non contrôlée de la masse ou de la force du muscle. Une lésion musculaire mal diagnostiquée. C'est toute l'incertitude et la fragilité du sport qui est ici évoquée. Pour le cas des lésions musculaires majeures; elles constituent 46 à 67% des cas et correspondent à une imagerie médicale mettant en évidence un moignon musculaire. La pratique sportive est stoppée durant au moins 40 jours avec une reprise du jogging en moyenne à 40 jours et une reprise totale du sport, en moyenne, à 60 jours. Il faut respecter tout ce timing. Sauf qu'il existe des cas intermédiaires où il est difficile de prédire la possibilité de reprise sportive. Aussi, et bien que les déchirures au niveau de la cuisse et du mollet soient plus fréquentes, tous les muscles peuvent potentiellement être déchirés et/ou désinsérés, même des muscles apparemment bien protégés (dont par exemple ceux qui animent et contrôlent le globe oculaire). Il y a aussi la physiopathologie qui est une déchirure caractérisée par une atteinte irréversible des fibres musculaires. Elle peut avoir d'éventuelles répercussion sur les liaisons du tendon. Maintenant, si les symptômes sont connus des cas d'espèces, il s'agit typiquement d'une déchirure musculaire qui se manifeste par plusieurs étapes. L'on doit comprendre que le muscle est ici instantanément paralysé. Il ne peut plus être mobilisé par le sportif. Dans les heures ou jours suivants, apparaissent un ou plusieurs hématomes souvent accompagnés de phénomènes de décoloration et d'ecchymoses autour du muscle déchiré ou élongué. Le membre peut gonfler, avec un œdème dont l'importance varie selon la gravité et la localisation de la déchirure et selon la suffusion sanguine secondaire, mais aussi selon la qualité des premiers soins donnés au patient (cryothérapie...). Si le placard œdémateux et inflammatoire suit le trajet d'une veine saphène, il doit faire évoquer une thrombose veineuse superficielle. Les ecchymoses sont plus ou moins importantes et visibles selon l'ampleur, la position et la profondeur de la blessure, et selon l'atteinte du système vasculaire. Ce faisant, la raideur localisée du muscle concerné persiste durant plusieurs semaines, entraînant parfois des séquelles plus durables. Si le sportif veut rapidement revenir sur la scène, l'on doit s'atteler à lui procurer un programme complet. Après « l'interrogatoire » et un bilan clinique, souvent suivis ou accompagnés d'une échographie, la prise en charge doit être précoce (si possible immédiate associant compression immédiate, cryothérapie), puis accompagnée de drainage lymphatique, étirements passifs (puis actifs une fois la période douloureuse passée). Pour bien adapter le traitement à chaque patient, il est important de rapidement évaluer la gravité de la lésion. Par la suite, une régénération musculaire peut se faire à partir des cellules satellites de Mauro. Au final, la médecine du sport doit insister sur la recherche d'un «défect musculaire» signant la déchirure et son degré de gravité. Le tout est de limiter les déficiences (douleurs, perte d'amplitudes articulaires et/ou de force musculaire), vérifier qu'il n'y a pas d'autres dégâts (fracture, rupture de tendon, désinsertion...), et restaurer à terme une bonne "proprioception" et stabilité musculaire».