Face à la sourde oreille des membres du soi-disant comité de soutien, la solitude du président étoilé se confirme de jour en jour. Il est clair que la situation qui prévaut actuellement à l'Etoile est loin d'être reluisante sur le double plan sportif et managérial, où crispation, fébrilité voire tension déteignent la vie du club. En effet, outre les résultats et les prestations en deçà des attentes et une transition qui, le moins que l'on puisse dire, tarde à apporter ses fruits, le mode gestionnaire du club sahélien épouse de plus en plus une fragilité, voire une précarité qui commencent à peser lourdement sur la sérénité et, par voie de conséquence, sur les performances et les objectifs pourtant grandissants du club. De plus, ce qui est doublement pénalisant, c'est que ce constat morose commence à s'installer dans la durée et il est en train de prendre une allure cyclique à même de rétrécir les ambitions de l'Etoile, et d'installer doute et crainte auprès des fans du club. L'affaire Léo, la goutte qui a fait déborder le vase ! Tout le monde sait que Dr Ridha Charfeddine est pratiquement le seul pourvoyeur de fonds du club,ce qui renvoie naturellement à un sens incontestable d'engagement et de mérite chez le président étoilé, mais qui constitue paradoxalement l'essence même de cette précarité financière qui commence à avoir une allure galopante déstabilisante pour la vie du club et de ses ambitions tournées fort logiquement vers la grandeur des objectifs et paliers à atteindre. Une telle précarité corroborée par la désaffection, voire la «démission» des donateurs et grandes personnalités proches du club qui ont pratiquement — à deux ou trois exceptions près — cessé de venir en aide à «leur» Etoile, laissant ainsi le premier responsable actuel patauger dans une poignante et étouffante solitude managériale et économique,et cela malgré les appels multiples et incessants de ce dernier à l'adresse des membres de ce «virtuel» comité de soutien. Le dernier en date a eu lieu vendredi dernier quand Dr Ridha Charfeddine avait pris l'initiative d'inviter une cinquantaine de donateurs et de figures de proue du club pour trouver une issue collégiale à la nouvelle affaire encombrante de l'ex-joueur brésilien de l'Etoile — quoique en l'espace de quelques jours — Léo Roberto Markovsky, recruté dans des conditions confuses sous l'ère Hafedh Hmaïed et dont la Fifa vient d'acculer l'Etoile du Sahel à payer la somme colossale de 800 mille dollars au profit de ce joueur. Finalement, et à la grosse déception de Ridha Charfeddine, seules deux figures éminentes, en l'occurrence l'incontournable Othmane Jenayeh et Dr Khaled Nabli, ont répondu présent à cette réunion,suite à laquelle le président étoilé s'est résolu à solliciter les supporters du club pour l'aider à s'acquitter du montant dû au joueur brésilien, faisant comprendre ainsi son grand désespoir de pouvoir compter sur ce pseudo comité de soutien. Certains ont même affirmé que dans ces conditions,on ne peut carrément pas parler de l'existence d'une telle structure. A ce sujet, il se pourrait que certaines figures de proue du club émettent certaines réserves sur le mode managérial ou de communication, adopté par Ridha Charfeddine, mais l'Etoile est au-dessus de tout le monde et que pour servir sa famille qu'est l'ESS, l'on n'a pas besoin d'invitation pour le faire et l'on doit par conséquent laisser de côté cette fausse mégalomanie et cette imaginaire problématique de positionnement au sein de ce grand temple de sport et de valeurs qu'est l'Etoile du Sahel. Et là on se réfère à la réflexion grandement pertinente qui nous a été divulguée par la figure emblématique par excellence du club, à savoir Abdelmajid Chetali : «On aime et on soutient les dirigeants actuels du club,mais ils doivent savoir que l'on vénère et considère beaucoup plus l'Etoile qui est au-dessus de tout le monde».