Des agents de la santé et représentants de syndicats au sein d'établissements hospitaliers dans la région de La Manouba ont dénoncé la multiplication des agressions verbales et physiques lors de l'exercice de leur métier dans les services des urgences ou dans les bureaux d'inscription. Ils ont fait état d'une moyenne de 15 agressions par an, à l'occasion d'une visite effectuée, vendredi, dans la région, par la ministre de la Santé publique, Samira Merai. Les représentants du syndicat relevant de l'Ugtt et de la Fédération régionale de la santé ont dénoncé une situation «précaire» de la santé dans la région, que ce soit au niveau des équipements ou des ressources humaines de ces infrastructures. «Cela a rendu médiocre la qualité des services médicaux et entraîné une mauvaise relation avec les patients», a expliqué le secrétaire régional de la santé et membre de la Fédération générale de la santé, Zouhaïer Nasri. Et d'ajouter que le gouvernorat de La Manouba est constitué, en grande partie, de quartiers populaires qui souffrent de problèmes sociaux spécifiques (violence, consommation de drogue...), ce qui expose le personnel des services des urgences à des agressions verbales et physiques. Les parties syndicales et les représentants de l'Ugtt et de la société civile et des partis ont estimé, lors d'une rencontre avec la ministre de la Santé, que l'agression est un résultat du manque de médecins spécialistes à l'hôpital local de Tébourba. La ministre a déclaré que son département envisage de mobiliser des fonds pour assurer la sécurité au sein des services des urgences, la nuit, dans la plupart des régions, à travers des contrats avec des entreprises privées de sécurité.