On ne se résout jamais à parler de résultat sans se soucier de l'impression forte destinée à valoriser le jeu et tout ce qui en découle... Les matches et les résultats qui en découlent montrent l'ampleur de l'impératif: les équipes qui jouent pour le play-off auraient encore besoin de joueurs, mais aussi de responsables techniques, qui ne se contentent pas seulement d'appréhender leurs besoins en cette phase cruciale de la compétition, mais également de tracer dès maintenant la ligne de conduite nécessaire pour connaître la direction à suivre. Jusque-là, il n'y a pas d'équipe qui s'est réellement détachée dans la course au titre. Le match nul concédé par l'Espérance à Sfax, à permis justement à l'Etoile de revenir à une longueur du leader. Quant au CA, qui a frappé fort contre l'USBG, il est encore à la traîne, mais il n'a pas encore dit son dernier mot. De cette équipe, on peut réellement attendre tout. Le meilleur, comme le pire. La performance sportive n'a vraiment de sens que lorsqu'elle est accompagnée d'une véritable démonstration de réalisme. La plupart des équipes qui jouent actuellement pour la consécration manquent de régularité. Entendez régularité dans les victoires, et pas seulement dans l'aptitude à éviter les défaites. Indépendamment de la formule du championnat, la tradition a de tout temps prouvé que les équipes qui parviennent à s'imposer à la fin sont généralement celles qui cherchent les victoires en dehors de leur base. Qui font un fort bon usage des notions footballistiques. Qui privilégient le jeu aux différentes restrictions tactiques et qui donnent la priorité aux options et aux formules d'attaque. On ne peut être champion de Tunisie sans sortir de l'ordinaire, et encore moins sans bousculer l'ordre établi. Qu'est-ce qui empêche l'Espérance de gagner à Sfax ? Qu'est-ce qui empêche aussi le CSS d'en faire autant à Tunis ? Même chose pour l'ESS et le CA. Des fois, les démons d'un temps révolu se manifestent de nouveau et ces équipes se voient moins fortes que ce qu'elles sont réellement. Visiblement, il leur manque l'aptitude et l'ambition de voir grand et de viser loin. Il leur manque aussi l'efficacité nécessaire même quand ça va mal. Tout cela est de nature à permettre une bien meilleure expression d'ensemble et la multiplication de toutes les phases de jeu abouties. Dans ce qu'elles cherchent, et à travers ce qu'elles sont censées entrevoir et accomplir, le résultat importe-t-il plus que la manière de jouer dans la stratégie et dans le mode d'emploi de ces équipes? A ce sujet, aussi bien les unes que les autres, feront mieux de s'inspirer de l'histoire et des expériences des équipes qui ont marqué le football tunisien. Qu'elles sachent qu'on ne se résout jamais à parler de résultat sans se soucier de cette impression forte destinée à valoriser la possession et l'utilisation de la balle. Le pouvoir de résolution A chaque époque, certes ses exigences, mais nous sommes dans l'obligation de reconnaître que la politique, le modèle et les stratégies préconisés par certaines équipes sont peu innovants et largement en déphasage avec l'évolution du football. La qualité du travail accompli, la nature du jeu exprimé ont plus que jamais besoin d'être valorisées. Il est temps de valoir une vision et un projet de jeu valable, un potentiel suffisamment optimisé. Plus encore : un rendement et un comportement de réflexion et d'inspiration. Mais au-delà de tout jugement et appréciation, il est aujourd'hui indispensable de tirer les enseignements de ce qui a été raté jusque-là, mais aussi de ce qui reste encore à faire. Incontestablement, l'évolution de ces équipes devrait résulter des effets conjugués d'inspirations tactiques appropriées, de modalités et de stratégies bien pensées. Et c'est précisément pour cette raison qu'une équipe comme le CSS aura intérêt à revoir les paramètres de sa vie sportive en termes de certitudes, de convictions et de potentiel humain. D'une certaine culture footballistique, de la durée et de la persévérance. Elle devrait plus que jamais éviter d'être accessible à tel ou tel relâchement. C'est difficile de l'admettre, mais l'équipe sfaxienne ressemble dans sa version actuelle à une équipe plus qu'ordinaire, avec un rendement réduit au strict minimum. Elle n'en fait pas plus, et encore moins mieux. Elle serait même incapable de faire l'essentiel. Qu'elle joue bien ou mal, elle n'arrive plus à s'imposer et complique d'une journée à l'autre ses chances de consécration. Les équipes qui jouent actuellement pour le titre doivent aujourd'hui renverser une trajectoire de plus en plus controversée. Même si ça devrait leur peser des fois, elles peuvent toujours avancer et progresser, se donner plus de responsabilité dans le jeu et dans la manière de gérer les matches. Elles ont, certes, gagné du temps, mais elles n'ont plus d'autres alternatives que la régularité et la persévérance dans le rendement. Cela peut devenir une vocation, dans la mesure où chaque équipe peut épouser tous les styles, jouer tous les rôles. Il s'agit en fait d'un pouvoir de résolution qui est de nature à rendre les choses à leur juste valeur.