Dix-sept objectifs pour un futur durable. Une exposition sur «la recherche au service du développement» se tient jusqu'à aujourd'hui à la Cité des Sciences de Tunis. Organisée par l'Institut de recherche pour le développement (IRD) qui fête ses 60 ans en Tunisie, le vernissage a eu lieu la semaine dernière, en présence de l'ambassadeur de France, M. Patrick Poivre d'Arvor, et de M. Jean-Marc Châtaigner, directeur de l'IRD. Cette exposition s'est essentiellement articulée autour de cartographies et de graphiques affichant les récentes statistiques du rapport de l'ONU sur le développement humain autour des principales thématiques de la pauvreté, des inégalités sociales, des ressources en eau ainsi que sur l'impact des changements climatiques sur l'environnement dans le monde. 17 Objectifs de développement durable (ODD) ont été fixés et devront être concrétisés à l'horizon 2030. L'exposition, qui a été organisée par l'IRD, apporte un éclairage sur le rôle que devrait jouer la recherche pour pouvoir relever ce défi. 17 Objectifs pour le développement durable Adoptés en 2015, les 17 ODD relèvent d'un seul et même enjeu, celui de changer les comportements au sein des sociétés modernes afin de vivre dans un climat respectueux de l'environnement . La société civile est, en effet, amenée à jouer un rôle de premier plan dans l'atteinte de ces objectifs à l'horizon 2030 : produire des connaissances et des données fiables, proposer des solutions innovantes, évaluer les progrès enregistrés, mais aussi favoriser une lecture distanciée des ODD. La recherche scientifique et l'innovation sont essentielles pour les pays en développement, particulièrement vulnérables et confrontés à de multiples défis, locaux et globaux (impacts du changement climatique, crises financières, pandémies...). A travers 22 panneaux, figures, graphiques et, photos à l'appui, cette exposition, réalisée par l'IRD, illustre, pour le grand public, la contribution essentielle de la recherche pour la promotion du développement durable à travers les dix-sept objectifs présentés. Essentielle pour les pays en développement, la recherche est, en effet, amenée à jouer un rôle de premier plan dans l'atteinte de ces objectifs à l'horizon 2030 : produire des connaissances et des données fiables, proposer des solutions innovantes, évaluer les progrès enregistrés, mais aussi favoriser une lecture distanciée des ODD. Cinq de ces objectifs ciblent l'éradication de la pauvreté, du moins l'extrême pauvreté, mais aussi de la famine, l'instauration d'une bonne santé et un meilleur bien-être adossés à une éducation de qualité et à l'égalité entre les sexes. Un autre volet concerne le progrès économique à travers cinq autres ODD : eau propre et assainissement, énergie propre, durable et disponible à un coût abordable, travail décent et croissance économique, industrie, innovation et infrastructure-inégalités réduites. Afrique, mon doux souci A la lecture des données statistiques affichées sur les panneaux, on apprend que la pauvreté a été réduite de plus de moitié dans le monde entre 1990 et 2015 avec la bonne performance du Pérou, ancien pays pauvre d'Amérique latine qui enregistre 10% de pauvreté multidimensionnelle (personne privée de plus d'un tiers de service de base de santé ou d'éducation...), contrairement au Mali ou à l'Ethiopie où les taux de pauvreté alarmants atteignent 76% et 86%... Près de 800 millions de personnes sont chroniquement sous-alimentées, autrement dit ne bénéficient pas d'apports alimentaires énergétiques suffisants pour mener une vie saine et active. L'Afrique englobe 20% d'entre eux avec 232 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim. Plus de 2 milliards de personnes souffrent de malnutrition et les femmes et les jeunes enfants en sont les premières victimes. S'agissant de l'éducation, des progrès majeurs ont été accomplis, en particulier pour les filles, mais les inégalités perdurent. L'analphabétisme touche davantage les femmes que les hommes dans certains pays d'Afrique sachant que le taux d'alphabétisation a évolué favorablement passant de 76% en 1990 à 85% dans le monde en 2013. Pour l'IRD, seul ce modèle de développement permet de concevoir des solutions adaptées aux défis auxquels les hommes et la planète font face continuellement : l'accès à l'éducation et à la santé, la lutte contre la pauvreté et les inégalités,la protection de l'environnement, le développement durable et les crises humanitaires et politiques.