Les deux équipes pouvaient mieux faire,mais l'enjeu a fini par réduire la marge de manœuvre des acteurs. Il est clair que dans cette phase décisive et à trois journées de la fin du championnat où le moindre point vaudra son pesant d'or au décompte final, il ne faut pas s'attendre à une qualité de jeu remarquable et des enchaînements de belle facture. On raisonne pragmatisme et résultat comptable, parce qu'au final on ne retient que les points, classement et titres remportés et non pas performance footballistique. De ce fait, l'opposition ESS-CSS de dimanche dernier n'a pas dérogé à ce constat, puisque les considérations tactiques et la peur de perdre hantaient les esprits ; avec néanmoins une détermination plus accentuée de la part des Etoilés qui étaient nettement plus intéressés par le résultat final. Pour ce faire, le coach du club sahélien, Hubert Velud, étant conscient de la nécessité d'imposer l'assise de son équipe au niveau de la ligne médiane et surtout du répertoire technique indéniable et de la rapidité du trio étranger du CSS à savoir Niang, Sokari et N'doye, s'est résolu à adopter une nouveauté tactique pas très convaincante. En effet, adoptant un 4-2-3-1 insolite, avec notamment Wajdi Kechrida comme second porteur d'eau à côté de B. Amor et Lahmar en position plus avancée que d'habitude sur la partie gauche de la ligne médiane en remplacement de Bangoura laissé sur le banc, le technicien français a voulu certes limiter la marge de manœuvre du trio africain du CSS, mais a fini par faire perdre à la formation sahélienne son allant et ses mécanismes en phase offensive. D'ailleurs, le jeu étoilé n'a repris son cachet habituel qu'après l'incorporation de l'international guinéen qui a apporté sa touche habituelle en matière de percussion et de vélocité. Pour sa part, Wajdi Kechrida— retenez-bien ce nom — qui sera de l'avis des fins connaisseurs du ballon rond l'un des grands espoirs du football tunisien, a été particulièrement étincelant faisant rappeler aux spectateurs attentifs du sommet de dimanche un certain Riadh Bouazizi, par sa générosité, son omniprésence et sa couverture permanente sur tous les recoins du terrain. Il a été tout simplement le meilleur «Rouge et Blanc». D'ailleurs, son remplacement a été dicté par des considérations tactiques et non pas pour insuffisance de rendement, afin de conférer à l'équipe plus de solutions sur le plan offensif par l'injection de Bouazza. Acosta fougueux mais indiscipliné L'attaquant brésilien a été l'un des Etoilés les plus en vue, dimanche, confirmant ainsi sa forme du moment, où il a lourdement pesé sur l'arrière-garde adverse par ses appels de balle incessants, sa mobilité, et son rôle tactique de remiseur. Cependant, non seulement il a été l'auteur de plusieurs ratages devant les buts, mais il s'est permis de prendre tout seul la décision de tirer le second pénalty sifflé — injustement faut-il l'avouer — en faveur de son équipe, devant l'étonnement de ses coéquipiers notamment Hamza Lahmar, premier tireur de penalties de l'Etoile. Un geste qui dénote la grande détermination de Diogo Acosta à contribuer à la victoire de ses coéquipiers, certes, mais renvoie à une indiscipline injustifié, voire déplacée qui aurait pu porter préjudice à son équipe. D'ailleurs, le staff technique de l'Etoile n'a pas apprécié une telle attitude de la part de son attaquant brésilien qui jouit d'un soutien inconditionnel de ses coéquipiers. Une telle initiative aurait pu être tolérée dans un autre contexte plus serein, exempt de tout enjeu, mais dans celui du match décisif de dimanche dernier, cela relève tout bonnement de l'indiscipline criarde qui impose une réaction de la part des dirigeants et du staff technique du club sahélien. Ils ont dit : Balbouli « Ce qui est réconfortant, c'est à n'en point douter le fair-play qui a régné tout au long de la rencontre. On a su glaner les trois points de la rencontre en attendant le match décisif contre le CA. On aurait pu corser le score. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour remporter les trois prochains matches face respectivement au CA, l'ESM et l'EST pour conserver notre titre ». Maher Hannachi « On aurait pu mieux faire, mais de petits détails ont conditionné le sort du match. Dans ce genre de rencontre, on ne peut pas se créer beaucoup d'occasions, malheureusement, la concrétisation nous a fait défaut».