Un «block shot» de Matteus vers la fin a donné le trophée à une ESR qui avait les détails de ceux qui gagnent, contrairement à une USM qui, pour la deuxième année de suite, échoue sur le fil. Au-delà de la consécration de l'ESRadès et du CSPCirculation, cette apothéose de la saison a été une belle fête à vivre. Et contrairement à d'autres sports, la finale de la coupe en basket a été un moment inoubliable. La salle de Radès, délaissée pendant la saison, a été revitalisée et ornée comme on l'aime lors de cette finale. Il y avait plus de 10.000 supporters qui ont enflammé la salle et malgré des dérapages, genre jet de projectiles, on peut dire que c'était assez réussi. La Ftbb a réussi, contrairement aux fédérations de handball et de volley-ball, à profiter de la splendeur de cette salle pour terminer la saison en beauté. L'ESRadès n'a pas déçu son public et a ajouté la coupe au championnat pour un doublé historique. Ce n'était pas si facile que cela, et comme nous l'avons dit avant ce match, la supériorité sur le papier n'avait rien de concret sur le parquet. Un petit écart en faveur des Radésiens pas plus, et une fin de match houleuse et des plus palpitantes : ça s'est joué sur une action que l'on n'oubliera jamais. Il reste 8 secondes à jouer, ce qui n'est pas rien en basket. L'ESR menait 69-67. Les joueurs de l'USM avaient tout le temps de chercher au moins les prolongations ou aussi la victoire sur un panier à trois points. La remise est faite : Julius déborde et consomme tout le temps presque avant de «shooter» sur une position inconfortable, en tombant sur un implacable «block shot » de Matteus qui intercepte et offre la balle à El Mabrouk. Ce denier tue le match grâce à deux lancers. Quelle joie et quel Matteus dans le camp de Radès ! Quelle désillusion du côté de l'USM qui a très mal préparé son schéma offensif. En 8 secondes, des clubs gagnent des titres, et gèrent avec intelligence leur possession. Pour l'USM, les efforts, qu'ils ont faits dans les deux dernières minutes où ils ont bloqué les manœuvres de l'ESR et rattrapé leur retard grâce à Bhouri et Aissaoui, sont tombés à l'eau. Le public monastirien, présent en masse, mord ses doigts parce que son équipe n'a même pas atteint le cerceau et joué sa chance jusqu'au bout. Comme l'année dernière, l'USM a manqué de chance, de savoir et de sang-froid pour gagner, alors que l'ESR, sans être supérieure malgré le risque vers la fin, avait ces détails que seuls les gagneurs ont. La réussite vers la fin ne sourit qu'aux clubs et aux entraîneurs qui savent gagner. Et en coupe, la réussite et surtout la gestion des dernières actions font nettement la différence. Le match a été moyen dans l'ensemble : Tlatli a compté sur son trio de fer, Hdidane, Matteus et Abada, pour donner du tempo offensif, en optant pour des variétés de défense homme à homme avec harcèlement du porteur de la balle et limitation des espaces. Walid El Gharbi, lui, a compté sur les mouvements de ses pointeurs et sur la défense regroupée en donnant beaucoup de champ à un Lahiani qui a sorti un très bon match surtout en attaque avec un Saied pas aussi adroit que l'on connaît. Du tac au tac avec l'ESR qui menait jusqu'à 10 points, mais l'USM de Aissaoui était à l'affût pour réduire l'écart : les efforts en défense de l'USM en bloquant Charles et El Mabrouk (adresse faible dans les trois points) et pour jouer la transition offensive vers Bhouri, Lahiani, Trimech et Julius. Le match pouvait basculer d'un camp à l'autre, mais vers la fin, le savoir gagner de Tlatli et ses joueurs a prévalu. Le doublé de Radès est finalement remporté ; c'était l'objectif des dirigeants qui ont beaucoup investi sur l'effectif et qui ont tout offert à Adel Tlatli. La variété des solutions, le basket en mouvement, la transition et surtout cette force mentale, à l'image de ce «block shot» qui a offert le trophée, sont les fondamentaux du jeu d'une ESR qui même si ses cadres ne sont pas dans un grand jour, il y a toujours quelqu'un qui resurgit et fait la différence comme Matteus. Ce doublé est largement mérité au vu de la saison, mais pour cette finale, l'USM n'avait pas du tout démérité. C'est une équipe qui a joué sa chance jusqu'au bout. Elle a su revenir vers la fin grâce à son efficacité en défense, mais qui a mal géré sa dernière possession de balle. Et à ce niveau, ça ne pardonne pas. Le CSPC meilleur... Dans la finale dames, on attendait un match plus équilibré que celui qu'on a vu. Le CSS n'a pas livré un bon match face à un CSPC omniprésent et plus collectif. Racem Marzouki, qui connaît bien ses ex-joueuses à Sfax, les avaient bien bloquées. Tenzfti, Adsi (qui jouait contre son ex-club) et les Policières avaient mieux géré le 4e quart-temps qui avait concrétisé l'avantage acquis en cours de match. Consécration méritée et assez facile pour un CSPC qui reste toujours un club organisé et soutenu par ses dirigeants. L'ESR et le CSPC ont été les lauréats en coupe cette saison. Ils l'on fait avec panache et peuvent goûter à cette consécration qui fait du bien. Mention aussi aux 6 arbitres et à leur tête Heykel Ksontini, meilleur arbitre incontestablement en Tunisie. Mention également à Malika Binous, une arbitre sérieuse et qui s'est trouvée dans le staff du match CSS-CSPC. Une saison de terminée, une autre va s'ouvrir. Beaucoup d'enseignement à tirer pour les lauréats, mais aussi pour les perdants.