Une adaptation fidèle, certes, mais bien ficelée, bien accordée et juste ! Les élèves de l'établissement italien Istituto Scolastico Italiano "G. B. Hodierna" de Tunisie sont passés, récemment, sur la scène du 4e art de Tunis pour nous présenter leur version (petit opéra) de la fameuse pièce «sophoclienne» «Antigone» sous la direction de Sebastiano Tata et Rosano Scicolone. L'entrée était libre et gratuite, mais le public (familles, proches des élèves et autres Italiens résidant en Tunisie) était à 100% italophone, puisque la pièce était présentée en langue italienne (sans sur-titrage). Près d'une heure de retard avant de voir apparaître Sophie Bouabid (Antigone) et Celine Maieta (Ismène). Les deux jeunes demoiselles ouvrent donc la pièce : Antigone fait part à sa sœur Ismène de son intention de braver l'interdiction émise par le roi Créon (leur grand-oncle) d'accomplir les rites funéraires pour leur frère Polynice — tué par son autre frère Etéocle lors d'une bataille où chaque frère voulait la mort de l'autre pour devenir roi de Thèbes et où chacun d'eux perdit la vie. Antigone risque la mort. Tout en reconnaissant la justesse du geste, la douce et soumise Ismène refuse de la suivre dans cette entreprise («Je cède à la force, je n'ai rien à gagner à me rebeller»). Excellent travail des costumes et de la scénographie, réalisé également par des élèves. Une adaptation fidèle à la tragédie qui représente les caractéristiques de la société grecque du Ve siècle a.J.C. et leurs archétypes qui s'appliquent, d'une certaine manière, toujours à la société moderne. Fidèle certes, mais bien ficelée, bien accordée et juste. Bravo aux autres interprètes, Gianmarco Baldini (Créon), Matteo Lombardi (Hemon), Othmen Antidorni (Tiresias), Anna Rabboni (Euridice), Amira Cherif, Samar Ancona, Youssef Ben Brahim et Matteo Lorenzini.