Quels pourraient être les faits les plus marquants de cette saison sportive qui a été vécue par les différentes parties prenantes comme...exceptionnelle ? Mais...les exceptions ne sont malheureusement pas, toutes, porteuses des seules bonnes nouvelles et performances. Les événements, depuis le coup d'envoi, ont donné raison à ceux qui éprouvaient beaucoup d'a priori et de craintes. Les a priori sont nés des agissements passés, qui ont influé sur le bon déroulement des compétitions, et les craintes de l'entêtement de personnes complètement enfermées dans leurs bulles et qui ne sont jamais parvenues à se hisser au niveau de leurs responsabilités. Au point de soupçonner des relents de régionalisme et de haine que nous pensions bannis à jamais. Ces réactions ont fait le jeu des fauteurs de troubles pour pousser à la désobéissance et à l'émeute. Ce n'est pas cela le football, encore moins le sport. L'élimination de l'Equipe Nationale, au terme d'une prestation quelconque pour ne pas dire indigne et décevante, c'est la nouvelle formule des compétitions, qui a fini par doucher les plus optimistes. Au fur et à mesure que « le championnat », en Ligues une et deux, avançait, les craintes se révélèrent justifiées. Les contestations se multipliaient et public, joueurs, dirigeants et opinion publique ressentaient le poids d'une véritable chape de plomb qui, de semaine en semaine, s'abattait et enfonçait tout ce beau monde en pleine inconnue. Il y avait même ceux qui étaient pour l'arrêt de cette compétition qui, au lieu de resserrer les liens les distendaient, en poussant à l'irréparable. Et nous eûmes droit à des scènes qui tranchaient avec ce que nous étions habitués à vivre : des hommes que nous considérions au-dessus de la mêlée, se battaient ou se comportaient comme de véritables chiffonniers. Et encore, cette corporation a toutes les raisons d'être fière pour ce qu'elle fait au profit de la nature et de l'environnement. Sans le minimum de respect pour une éthique sportive de plus en plus bafouée, les « spectacles » désolants de nos stades dévastés, de nos pseudo-dirigeants qui donnaient le parfait exemple du contraire de ce que devrait faire un homme censé encadrer pour former, éduquer, censé être l'exemple et le recours, le sport était bien malmené. En dépit de tout ce qu'on voudra dire et faire, ces péripéties ne seront pas oubliées de si tôt. Pour couronner le tout, une déclaration parue sur les colonnes de l'un de nos confrères est venue donner un début de réponse à cette situation rocambolesque. Elle confirmait ce que pensaient de notre compétition ceux qui, jadis, nous citaient en exemple. L'ex-arbitre international Ben Hassana, qui s'est retiré des affaires, dégoûté, découragé, ayant perdu toute raison de croire en un changement positif, a préféré claquer la porte. Cet homme passionné est parti, comme d'autres d'ailleurs, en pleine force de l'âge, a tout simplement reconnu que la situation du football tunisien et particulièrement le domaine de l'arbitrage, était « complètement mis sous la coupe du président de la FTF, a enregistré le départ ou la mise à l'écart des arbitres les plus méritants ». Une grave accusation certes, mais qui émane d'un homme qui jouissait de la confiance et du respect de la majorité des équipes. Les événements lui ont donné raison et ce qui le confirme davantage, c'est bien cette formule que la FTF a miraculeusement trouvée à l'occasion de la « finale » du championnat : un arbitrage à cinq, qui lui a permis de s'en tirer et de sauver les apparences. A se demander pourquoi n'a-t-on pas appliqué cette formule pour toutes les autres rencontres à enjeu, aussi bien en Ligue une que deux. Pourquoi a-t-on négligé en connaissance de cause, ou en toute bonne foi (?), cet aspect, pour précipiter la dévalorisation d'un organe dirigeant qui souffrait déjà de bien des carences ? Pourquoi a-t-on attendu ces incidents pour prouver qu'il n'y avait aucune ingérence ou manipulation ? Pourquoi n'a-t-on pas pris les précautions qui s'imposaient pour éviter ces débordements en agissant pour éloigner toute suspicion ? Il est d'ailleurs temps, dans ce même ordre d'idée, de s'y prendre, au vu de ce qui s'est passé cette saison et pour mettre un terme sinon limiter les risques, pour appliquer les décisions de la Fifa qui a décidé d'adopter l'arbitrage assisté par des caméras. Au moins là, il sera difficile de manipuler un arbitre et ses assistants, car les torts seront immédiatement redressés par « l'œil » froid, vigilant, implacable et ...neutre d'une caméra qui ne se laissera pas intimider par les menaces et qui passera outre les consignes données, pour satisfaire les uns et brimer en toute impunité les autres. Toutes ces questions ne connaîtront jamais de réponse, mais dans cette ambiance minée par la méfiance et les arrière-pensées, justifiées ou non, il sera difficile de regagner la confiance des différentes parties prenantes, d'un football en nette perte de vitesse. La raclée infligée en direct à un entraîneur a fini par enfoncer le clou et ni les sanctions, ni les mesures que l'on prendra pour essayer de reprendre la situation en main, ne pourront cicatriser les plaies d'un homme meurtri, d'une famille outragée, d'un sport en pleine décadence. Retenons quand même, pour terminer, sur une note positive, la prestation du nouveau champion qui a récolté les fruits de sa stabilité, de son travail en profondeur et de sa vision prospective. C'est la seule chose à retenir d'une saison à oublier.