Rien n'est irrémédiablement compromis. Au contraire, les quatre ténors tunisiens gardent toutes leurs chances pour séduire le continent Une épidémie de matches nuls : voilà ce sur quoi a débouché la quatrième journée de la phase des poules des Coupes d'Afrique des clubs pour les représentants tunisiens. Trois parités en tout. Et on a failli en avoir quatre, n'eût été le coup de tonnerre signé par le Clubiste Imed Meniaoui. Lequel choisit donc un timing assassin, la quatrième et avant-dernière minute du temps additionnel pour faire chavirer de bonheur le tout-stade de Radès. Sa demi-volée du gauche a fait mouche, renvoyant les Fussistes de Rabat à leurs chères études. Grosse performance, grandes conséquences : cette victoire à la Pyrrhus permet aux gars de Bab Jedid de prendre le train d'une poule «A» qui ne veut larguer sur le quai aucun de ses pensionnaires, prenant un malin plaisir à les placer à la même hauteur après un peu plus du mi-parcours. Celui qui veut passer aux quarts sans devoir rien ni au hasard ni à un coup de main d'une tierce partie doit engranger quatre points dans les deux dernières journées. C'est le cas du CA, par exemple, une victoire à domicile face au KCAA (Ouganda) lors de la 6e journée et un nul à Port-Harcourt devant Rivers United (Nigeria) la prochaine ronde. Ou moins probablement l'inverse. En tout cas, les hommes de Chiheb Ellili doivent une fière chandelle à Meniaoui, le buteur de la providence immédiatement récompensé. En effet, aux dernières nouvelles, l'ancien feu-follet de l'Etoile Sportive de Métlaoui, jusque-là annoncé sur le départ (le plus probablement chez le nouveau promu, le Club Olympique de Médenine), va pouvoir rempiler avec le CA. De toute façon, un tir groupé des quatre mousquetaires du foot national passe par le réveil tant attendu des copains de Sabeur Khelifa qui manquera à l'appel (deuxième avertissement suspensif), le 1er juillet prochain au Nigeria. Il faut dire qu'ils se trouvent dans la situation la moins enviable, comparaison faite aux trois autres représentants tunisiens. Pour espérer s'extirper d'un groupe pourtant très moyen, ils doivent venir à bout des deux cendrillons, Kampala Council Authority et Rivers United. Cela va se jouer l'espace de la première semaine du mois prochain quand les «Rouge et Blanc» auront toute la latitude de se concentrer sur ce seul objectif après en avoir terminé avec leurs obligations locales. Les clubs soudanais bannis ? Si le CA a réussi à s'imposer à la dernière minute, en revanche, l'ESS a été accrochée dans les derniers instants dans la fournaise de Khartoum par Al Hilal coaché par une vieille connaissance du public tunisien, Nabil Kouki. En réalité, le but d'Al Bechir ne fait que repousser la qualification du champion d'Afrique 2007 qui dispose toujours d'une assez confortable marge de manœuvre sur le tandem soudanais et sur Ferroviario. On voit mal les copains de Rami Bédoui, buteur d'un soir, caler dans les derniers hectomètres d'autant plus qu'ils vont récupérer beaucoup de joueurs. Et qu'au pire des cas, ils pourraient bénéficier d'une éventuelle suspension décrétée par la Fédération internationale à l'endroit du football soudanais suite à la désignation des autorités politiques de ce pays d'un président fédéral, ce qui, on l'imagine, n'est jamais du goût de l'instance faîtière du football international. Cette suspension, les deux clubs versés dans la poule A. Al Hilal et Al Merreikh en feraient les frais, ouvrant la voie devant l'ESS et Ferroviario du Mozambique pour rejoindre le Grand Huit. Saturation Dans le cas de l'autre représentant en Ligue des champions, mercredi soir à Radès, c'était «silence radio»! Cela devait tôt ou tard arriver : l'Espérance Sportive de Tunis arrive peut-être à un stade de saturation extrême accentué par le recours en sélection nationale à une ossature «sang et or». Le style prôné par Faouzi Benzarti, soit un pressing obsessionnel à base d'une incroyable débauche d'énergie tout-terrain, n'est pas fait pour conserver un capital de fraîcheur, loin de là! Et cela va continuer cet été. Pas de répit pour les copains de Taha Yassine Khenissi qui vont remettre cela dans la deuxième moitié du mois de juillet au pays du Nil à l'occasion du championnat arabe des clubs champions. Devant le tenant de la LCA, le club de Bab Souika a manqué de jus et du coup de reins nécessaires pour faire la différence. Pour engranger les deux ou trois points nécessaires au passage du tour, Faouzi Benzarti devra-t-il se résoudre à opérer un turnover? On le voit mal sacrifier à cette solution pour une raison bien évidente : les 13 à 15 titulaires potentiels ne l'ont que rarement déçu. Le CSS n'a rien perdu Autre nul, une sorte d'unique horizon infligé aux clubs tunisiens : celui ramené par le Club Sfaxien d'un stade de Rustenberg sonnant le creux. Face à un rival plutôt modeste, le club noir et blanc aurait pu forcer la décision, même s'il dut longtemps courir derrière le nul. Conséquence : l'ensemble coaché par Anis Boujelbane est le seul parmi le quatuor tunisien engagé en Afrique à ne pas occuper la première place. Il compte un point de retard sur le Mouloudia Club d'Alger, sans que cela remette vraiment en cause la qualification. Certes, il n'y a encore aucun qualifié aux quarts, mais aucun éliminé non plus parmi nos représentants. Débarrassées de la fatigue engendrée par les compétitions locales ou encore par les échéances du onze national, totalement concentrées sur le seul sujet continental, les quatre grosses cylindrées peuvent raisonnablement finir le boulot dans les deux dernières journées de la phase de groupes. Mais la vigilance est de rigueur...