Seul pays à aligner ses quatre représentants en phase des poules, la Tunisie réussit le grand chelem. Mais le chemin est encore bien long En bons gestionnaires du circuit continental, les quatre mousquetaires tunisiens ont réussi le dernier week-end un tir groupé. Malgré quelques difficultés inhérentes à la qualité plutôt certaine des clients invités au tour des poules où on ne retrouve généralement guère le premier venu, malgré aussi la phase transitoire que traverse un des membres de la bande des quatre, à savoir le Club Sportif Sfaxien, qui épingla d'ailleurs la victoire la plus difficile et peut-être la moins convaincante, il n'y a eu donc aucune fausse note. Rien que les trois points qui leur permettent de s'installer en tête de leur poule, de faire le plein de confiance et de marquer leur territoire. Mais n'allons pas plus vite que la musique. Ce n'est pas une bonne raison pour sacrifier à l'euphorie ou croire que le plus dur est fait d'autant plus que nos quatre représentants ont tous évolué à domicile et bénéficié du statut de club local. La prochaine journée, les 23 et 24 mai, va les mettre à l'épreuve de longs et exténuants safaris qui arrivent, de surcroît, quelques jours à peine après la dernière journée du play-off. Et qui vont les conduire en dehors de la zone nord-africaine, à part le Club Sfaxien qui se déplacera à Alger pour animer un derby face au Mouloudia, le 23 mai (22h00). C'est ainsi que l'Espérance de Tunis ira défier les Ethiopiens de Saint-Georges, à Addis-Abeba, en pleine altitude, que l'Etoile du Sahel se déplacera à Oum Dormane où l'attendent de pied ferme les Soudanais d'Al Merreikh, alors que le Club Africain se déplacera en Ouganda pour croiser le fer avec Kampala City Council. Un duel étoilo-soudanais Le score le plus impressionnant a été l'œuvre de l'Etoile Sportive du Sahel qui a étrillé une bien modeste formation mozambicaine de Ferroviario de Beira, qui n'a rien à voir avec Ferroviario de Maputo, beaucoup plus habitué des compétitions continentales. La défaite (0-5) et la prestation bien modeste du club cheminot de la ville de Beira, située à 7.200 km au nord-est de la capitale Maputo, et chef-lieu de la province de Sofala donnent à croire que la lutte pour les deux précieux sésames va se circonscrire entre le champion de Tunisie 2017 et les deux frères ennemis de la capitale soudanaise Khartoum. Sauf en cas d'intervention de la Fifa pour suspendre la fédération soudanaise pour insubordination vis-à-vis de ses directives inhérentes à la date à laquelle doivent être tenues les élections du nouveau bureau fédéral. Et on sait que l'instance faîtière du football international ne transige jamais là-dessus en n'hésitant pas un seul instant à sanctionner. La victoire de l'Espérance Sportive de Tunis a été beaucoup plus difficile et plus longue à se dessiner face à une solide formation congolaise de l'ASVita Club. On peut même écrire sans risque de se tromper que cet avant-goût de la double confrontation Tunisie-République démocratique du Congo des 28 août et 2 septembre prochains, décisive pour la qualification au Mondial Russie 2018, constitue le meilleur examen possible dans un groupe «C» fort relevé où les Ethiopiens de Saint-Georges, tenus pour être le maillon faible d'une poule très homogène, ont réussi la gageure de ramener le nul (1-1) du déplacement chez le tenant sud-africain, Mamelodi Sundowns. Il y a par conséquent de bonnes raisons pour les «Sang et Or» de s'attendre à tout, en Abyssinie, sauf à une promenade de santé. Rivers, des rivages inhospitaliers Le nivellement paraît être encore plus prononcé en coupe de la Confédération où ni le quadruple vainqueur de l'épreuve, le Club Sportif Sfaxien, ni le Club Africain n'étaient parvenus à empocher un succès facile, loin s'en faut ! Dimanche, à Radès, après avoir sorti une première période du tonnerre et pris un avantage conséquent (2-0), le CA a même été drôlement bousculé par les Nigérians de Rivers United. Qu'en serait-il si Ogbo n'avait pas envoyé son penalty décrété à une dizaine de minutes de la fin dans les tribunes de Radès? A 3-2, le match aurait pris une autre tournure, le club de Bab Jedid risquant de payer cash la grave baisse de régime physique qui lui fit terminer le match sur les rotules, ou presque. Chiheb Ellili doit travailler sur cet important aspect de la fraîcheur. Heureusement pour lui que ses hommes ont d'ores et déjà composté le billet de la Coupe de la CAF, la troisième place ne pouvant plus leur échapper. Jeudi prochain, on peut donc s'attendre à ce que le coach «rouge et blanc» fasse souffler ses joueurs cadres à l'occasion du déplacement à Métlaoui pour le baisser de rideau du play-off. Car, moins d'une semaine plus tard, ce sera le déplacement en Ouganda, puis, dans la foulée, le week-end suivant, la demi-finale de la Coupe de Tunisie, à Hammam-Lif. En tout cas, ce ne sera pas très simple à gérer... Costa porteur d'espoirs Paradoxalement, c'est le plus grand spécialiste de la coupe de la Confédération, non seulement en Tunisie, mais à travers tout le continent, qui a donné le plus de frayeurs à ses fans. Face à un ensemble swazilandais de Mbabane Swallows qui n'a jamais défrayé la chronique de l'actualité africaine, les «Noir et Blanc» l'ont vraiment échappé belle. Rarement on les a vus à ce point à la peine. La fin de règne de l'Argentin Nestor Clausen se révèle poussive, cahoteuse et bâclée. Du genre «chant du cygne». Forcément, les supporters «noir et blanc» doivent se dire : «Vivement le mandat Jorge Costa!». Le Portugais est comme toujours porteur d'espoirs. Après la réception de Ben Guerdane, jeudi prochain, pour la clôture du play-off, il sera, mardi prochain, à l'épreuve du Mouloudia d'Alger avant de recevoir le 3 juin les Sud-Africains de Platinum Stars. Pour une entrée en matière, l'ancien sélectionneur du Gabon ne pouvait imaginer une entame d'exercice en Tunisie plus compliquée. Dépité par les derniers résultats, le public sfaxien risque de se montrer impatient et de ne pas sacrifier aux fameux délais de grâce.