Pluies éparses et vents forts attendus cette nuit sur le nord du pays    Tunisie : Les dattes, deuxième produit agricole d'exportation après l'huile d'olive    Le tout nouveau OPPO A6 Pro : Champion ultime de la durabilité et de la fluidité arrive bientôt en Tunisie    La STB confirme sa solidité financière et sa capacité de création de valeur durable    Tensions Russie – USA : Le prix du baril flambe après l'annonce des sanctions pétrolières    Fiscalité automobile : jusqu'à 50 % du prix d'une voiture en Tunisie est constitué de taxes    Huile d'olive Oueslati de Kairouan : une route thématique dédiée "Oueslati Zit'Tour" sera lancée    LG MAGNIT Active Micro LED dévoilé par LG Electronics    Football-tirage au sort de la phase de groupes des compétitions africaines : la date annoncée    Reinventing the CIO at the Age of AI : la Tunisie accueille la 11e édition du Forum DSI    Les nouvelles orientations de la coopération archéologique tuniso-française    Corée du Nord : un essai de missile suscite l'inquiétude à l'échelle internationale    Tunisie : Inauguration d'une nouvelle unité d'hémodialyse à Aïn Draham    Arab Reading Challenge : les jumelles Bissane et Bilsane Kouka remportent le trophée de la 9e édition    Le film 13 Round de Mohamed Ali Nahdi sélectionné au Festival Black Nights de Tallinn 2025    Ligue 2 – 6e journée : L'US Tataouine sur du velours ?    Aéroport d'Enfidha : une tentative de contrebande d'une pièce archéologique déjouée    Nabeul : célébration, ce samedi, de la journée nationale du paralympisme    45 pays et 6 000 athlètes…Bahreïn lance le plus grand événement sportif asiatique de la jeunesse de 2025    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Les USA veulent imposer des sanctions à la Russie    Le ministre de l'Equipement reçoit une délégation du Fonds koweïtien pour le développement    L'Europe en alerte : la tempête Benjamin frappe dès jeudi    Gafsa : saisie massive de viande de volaille dans un abattoir clandestin    40 morts dans le naufrage d'un bateau de migrants à Mahdia    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    France : Réouverture du musée du Louvre à Paris après le vol d'un butin d'une valeur de plus de 80 millions d'euros    Le Goethe-Institut Tunis propose Deux regards sur l'art contemporain : mémoire, écologie et pratiques curatoriales    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Météo en Tunisie : pluies légères, températures en légère baisse    Roche Tunisie ouvre le dialogue sur le cancer du sein en partenariat avec la STOM et le Ministère de la Santé    L'Espérance de Tunis ouvre la vente des abonnements "Virage" à partir du 22 octobre    Annonce du Mufti : jeudi 23 octobre, début du mois de Joumada Al-Oula 1447    Gabès : Le peuple et l'Etat unis face à la crise    Un nouveau pont entre l'université et la jeunesse : l'IPSI signe avec l'Observatoire National de la Jeunesse    Wushu Kung Fu : la Tunisie décroche 7 médailles au championnat du monde en Chine    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Gabès : un centre anticancer et la relance de l'hôpital universitaire en 2026    Zoubeida khaldi: La petite gazelle de Gaza    La Tunisie dévoile ses nouveaux maillots pour la Coupe arabe et la CAN 2025 !    L'Amiral Mohamed Chedli Cherif : Il aimait tant la mer, il aimait tant l'armée, il aimait tant la Tunisie    Seulement 10 personnes encore détenues à Gabès    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina face aux malheurs de l'histoire    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La vie est belle
Fiction arabe 2017
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 07 - 2017

Que reste-t-il après la boulimie feuilletonesque du mois de Ramadan ?
Plus de 36 feuilletons de production panarabe de tous genres et quelques tunisiens se sont bousculés sur les chaînes en ce mois de Ramadan 2017. Rediffusés sur Youtube et sur des sites spécialisés, la plupart de ces fictions recueillent un nombre important de «vus».
Il faut croire que cette ration de nourriture symbolique, qu'est la fiction, ne se tarit jamais. Plus la vie réelle se complique, plus on s'engage dans cet espace imaginaire du feuilleton. On écoute les complaintes de ces femmes incomprises par leurs hommes ou qui se démènent pour nourrir leurs enfants, comme si nous les prononcions nous-mêmes et que leurs souffrances nous appartiennent. On accompagne «Naima», alias Yousra dans «Al Hissab Yegmaa», dans sa démarche désespérée pour rendre son argent à ce tyran de propriétaire et on lui prodigue des conseils à voix basse, tout en sachant qu'elle ne les suivra pas. Oserait-on voler de l'argent pour résoudre le problème si on était à sa place ? Pourquoi est-on si troublés par ses hésitations ? Naima a beau vivre dans un pays ou un quartier qui n'est pas le nôtre, son dilemme est le nôtre.
On veut croire coûte que coûte à cette histoire invraisemblable de cette femme qui débarque dans un village appelé Al Heyba (d'où le titre de ce feuilleton libanais) pour enterrer son mari, et qui découvre que sa belle-famille est plongée jusqu'au cou dans le commerce des armes. Son angoisse pour son fils qui grandira dans les guérillas et sous les coups de feu, sa colère et son amour naissant pour Jebal cheikh Al Jebal (Taym Hassen) nous appartiennent.
On avale bien ces rebondissements incessants dans la vie d'Amina (Hind Sabri), atteinte d'une leucémie et qui, grâce à l'amour de ses proches, survit à sa maladie. Cet élan vers la fiction, quelles que soient sa qualité et ses fins en queue de poisson, n'exprime rien d'autre que cette soif jamais comblée, de possible.
Comme le dit si bien Thomas Pavel (auteur américain de «l'art de l'éloignement») : «Nous ne sommes pas identiques à notre vie. Notre vrai milieu, notre vraie nourriture est le possible». Nous concevons sans arrêt des plans d'action dont seule une infime partie voit le jour, ajoute-t-il. «Attentifs aux êtres proches ou lointains, nous ne cessons de scanner, silencieusement ou de vive voix, leur existence. Mais ni les projets en l'air ni les commérages ne nous suffisent. Insatiables, nous nous engageons dans les espaces imaginaires, des films, des romans ou des feuilletons».
Bref, dans la fiction télévisuelle surtout, la vie est belle. Car tout finit par s'arranger. Chez les Egyptiens c'est encore mieux. Les méchants (souvent un peu trop méchants) sont punis. On pardonne aux traitres (Al Hissab Yegmaa). Le cancer est vaincu quelle que soit sa gravité (Halawet eddonia) et on n'hésite pas à légitimer le chantage ou le blanchiment d'argent si c'est pour la bonne cause (Ardh Gaw avec Ghada Abderrazek). C'est au bout de 29 épisodes que le scénariste se rappelle que la loi existe. C'est ce qui sauve souvent les meubles, quand c'est la panne sèche d'inspiration. Réenchanter le monde, c'est bien. Pourquoi donc cette suspension volontaire de crédibilité ?
Mais comme disent les anciens : «Le chien aboie et les caravanes passent». Le public se tourne en masse vers ces programmes et les succès d'audience de ces feuilletons représentent une «valeur refuge» pour les grandes chaînes. A quoi bon aboyer ?
Dommage quand même pour ces débuts de récit où la bulle éclate d'un pays comme l'Egypte après des années de dictature et de corruption. On sent, dans certains feuilletons, cette volonté de couper le cordon avec un passé douloureux et d'avancer vers un avenir plus sécurisant. Mais commerce oblige : il faut un happy-end et le temps est compté pour écrire, tourner, et livrer le PAD (prêt à diffuser). Le plus grand producteur de fictions arabes a encore du mal à estomper les limites entre la réalité et la fiction pour permettre une bonne identification.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.