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Des mesures pour l'essor de l'industrie cinématographique
Le mensuel de La Presse : 2010, Année du Cinéma
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 10 - 2010

Le 18 août 2010, un Conseil ministériel tenu sous la présidence du Président Zine El Abidine Ben Ali a été consacré au suivi de la concrétisation des volets du programme présidentiel pour le prochain quinquennat. Une série de mesures exceptionnelles ont été prises à la suite de ce Conseil par le Président de la République dans le but d'atteindre les objectifs de la dernière campagne présidentielle dans le volet intitulé‑: «La Tunisie un rayonnement culturel permanent». Parmi cette série de mesures, on notera celles relatives à l'essor de l'industrie cinématographique. Des mesures qui visent en particulier à impliquer le secteur privé, tout en offrant à ce dernier les garanties de la rentabilité et de la pertinence économique grâce à l'élaboration d'une étude stratégique sur l'industrie culturelle. Qu'en pensent les privés et quels sont les dossiers sur lesquels travaille le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine en cette année consacrée au 7e art ?
Lotfi Layouni — Producteur
Des mesures qui représentent nos aspirations
Je pense que les dernières mesures présidentielles en faveur du cinéma répondent pleinement aux attentes des cinéastes. Il faut rappeler que nous avons appelé de tous nos vœux depuis bien longtemps à la création d'un centre national du cinéma dont la mission serait de gérer, réguler et contrôler le secteur cinématographique et audiovisuel, comme nous avons appelé à la création d'une cinémathèque, de multiplexes, au renforcement du rôle de la fédération des ciné-clubs, à répandre la culture cinématographique, à la conservation et à la récupération de nos archives nationales, et à des mesures favorables au développement de la production nationale et des tournages de films étrangers en Tunisie…
Toutes les mesures présidentielles représentent exactement nos aspirations, elles nous soulagent de nos souffrances et effacent notre attente c'est-à-dire notre désespoir, je dis désespoir qui est un grand mot parce qu'après plus de 40 ans de labeur dans ce domaine je n'aimerai pas mourir sans vivre l'existence d'un CNC, sans voir le cinéma tunisien épanoui et distribué internationalement.
Comment je vois l'avenir du cinéma tunisien‑? Je ne peux pas dire qu'il sera radieux car ce serait mentir, mais ce qui est sûr, c'est que ces nouvelles mesures représentent un véritable tournant, prometteur à plus d'un titre pour industrialiser la cinématographie tunisienne, une nouvelle page de l'histoire du cinéma tunisien est en train de s'écrire, à nous de savoir comment l'écrire, comment aussi changer notre manière de faire en s'impliquant à mieux exporter notre image ailleurs de telle manière à intégrer pleinement nos activités cinématographiques dans l'économie nationale et assurer une visibilité et une distribution internationale à nos films par une qualité thématique et artistique qui doit défier la rude concurrence que nous vivons. La Tunisie a besoin plus que jamais d'exporter ses œuvres culturelles, condition incontournable à l'évolution de ce secteur. Maintenant, pour que ce programme présidentiel puisse se réaliser entièrement il faut que les administrations concernées, appelées à réformer notre secteur, s'impliquent avec conviction et abnégation pour donner au contenu de ces mesures le sens souhaité et le cadre juridique adéquat qui lui permettrait d'exister dans les meilleurs délais pour que l'année 2010 se confirme définitivement comme l'année du cinéma.
Mourad Ben Cheikh (scénariste - réalisateur)
Réinventer les structures
En ce moment, une seule image me vient à l'esprit pour décrire la situation du cinéma tunisien. C'est une noble famille, parfois orageuse, d'autres fois solidaire, une grande lignée qui a perdu une grande partie de sa gloire. C'est une famille qui a eu de la réussite, mais qui a très vite dilapidé ses acquis et ne laisse presque rien en héritage à sa descendance. Ce foyer a du mal à gérer la situation et vit des fins de mois très difficiles. Des urgences sont évidentes, il faut retaper la demeure, financer les projets des uns et des autres, mais le marché n'est plus ce qu'il était et l'on a peur d'y laisser des plumes. On se tourne vers le grand-père, on lui demande de faire encore un effort, on veut bien se fixer de nouvelles règles, injecter de nouveaux financements, on rêve de pouvoir renverser la situation. Les idées sont là, on cherche à se donner une assise solide, on se promet de réinventer les structures, de restaurer les fondations, de redorer la façade... il faut maintenant choisir les maîtres d'œuvre.
À mes yeux, c'est la chose qui compte le plus, et je pense que l'injection d'un sang neuf dans cette noble vieille lignée s'impose. Des gens qui ont dirigé ce secteur depuis les années soixante-dix et quatre-vingt, qui sont en grande partie responsables de la situation actuelle, devraient accepter de partager les responsabilités avec les jeunes bâtards de la famille.
Wassila Gobantini, distributrice et exploitante de salles
Réconcilier le public avec les salles obscures
A mon avis les décisions du Président Zine El Abidine Ben Ali du 19 août 2010, au profit du cinéma, sont vitales pour le secteur. Ces décisions prouvent qu'au plus haut sommet de l'Etat on est au courant de nos soucis en tant que professionnels d'une part, et d'autre part, qu'il y a une véritable volonté de développer une industrie ô combien importante pour la culture et pour l'image de la Tunisie dans le monde. Je salue, entre autres, la décision concernant un programme national de projection dans les maisons de la culture et la création de ciné-clubs.
Il s'agit d'une décision capable de réconcilier le public avec le cinéma et de le ramener vers les salles de cinéma. C'est une démarche éminemment importante pour l'avenir du cinéma en Tunisie. La décision concernant un Centre national du cinéma est aussi vitale que les autres. Tous les pays du monde, qui ont enregistré d'énormes progrès dans le domaine cinématographique, ont leur propre CNC. Ce sera un véritable moteur pour le secteur ainsi qu'un nouveau vis-à-vis pour les professionnels tout en gardant le rôle que joue le ministère de la Culture. La création de multiplex est également une solution pour ramener le public dans les salles obscures. Il s'agit d'encourager les investissements et créer de l'emploi mais aussi d'inscrire le 7e Art dans les loisirs et le quotidien des Tunisiens. Le cinéma ainsi que l'industrie culturelle en Tunisie sont en train de vivre un grand tournant.
Noômène Hamrouni(*) :
Cinéma et rayonnement culturel
Les dernières décisions présidentielles visent la création d'une industrie culturelle où tous les maillons de la chaîne sont fonctionnels. En 2010 et à l'occasion de l'année consacrée au cinéma, il y a un volet spécial consacré au 7e art. Cette occasion de mettre le cinéma en avant a été, bien entendu, précédée par une consultation élargie qui a rassemblé un grand nombre de professionnels dans le secteur et qui a débouché sur plusieurs propositions dont les travaux seront finalisés le 10 octobre à Hammamet.
Ces décisions politiques correspondent donc à la promotion de l'industrie culturelle avec un accent particulier sur l'industrie cinématographique dont l'essor comporte des retombées importantes du point de vue du rayonnement culturel du pays.
Les multiplexes, une solution radicale
Parmi les mesures les plus importantes, nous citerons l'étude de faisabilité pour la création d'un Centre national du cinéma. Actuellement, nous sommes en train de réfléchir sur les modalités de fonctionnement de ce centre. Ce centre national permettra de diversifier les sources de financement de la production cinématographique et donnera à coup sûr un nouveau souffle au cinéma tunisien. L'encouragement pour l'investissement dans des multiplexes servira à réconcilier le public avec le cinéma, car il associera les loisirs au 7e art. Il s'agit également de prévoir dans les plans d'aménagement des lots de terrain affectés à la réalisation de multiplexes.
La création d'un nouveau parc de salles de cinéma est très important pour le marché du film. C'est la solution la plus radicale qui va donner du souffle à la production cinématographique.
Actuellement, quelques intentions d'investissement dans ce secteur sont à l'étude.
A l'occasion de l'Année du cinéma, une aide spéciale a été également accordée aux producteurs à part la subvention annuelle dont le montant s'élève à 3,5‑MD. Il s'agit de l'acquisition par le ministère des droits non commerciaux des films tout en laissant une libre exploitation aux producteurs.
Ceci peut créer une nouvelle génération de cinéastes qui produit ses propres films avec ses propres moyens. Cette année, il y a eu également la session spéciale de production de films documentaires où le ministère financera entre dix et douze documentaires.
La numérisation du fonds cinématographique
L'année du cinéma est aussi une mise en valeur particulière des Journées cinématographiques de Carthage. Les moyens nécessaires ont été consacrés pour que cette session soit exceptionnelle. Il y a eu également la reconduction de la mise à niveau des salles, sauf que cette année ce plan va toucher toutes les salles de la République pour la première fois. Et pour renforcer le parc actuel des salles, il y a une aide spéciale accordée à la réouverture des salles. Et pour parler encore de salles, on ajoutera que le ministère est en train de faire la promotion des salles de poche spécialisées dans la diffusion de films en 3D essentiellement pour enfants. Dans ce sens, il y a eu une première expérience réussie à la Cité Ennasr et nous continuons à encadrer d'autres jeunes investisseurs pour étendre l'opération à d'autres gouvernorats tels que Nabeul et Sfax.
Cela dit, il s'agit aussi de protéger le métier de technicien de cinéma qui nécessite une qualification certaine. C'est l'objectif des cartes professionnelles délivrées par le ministère qui assurent également un statut aux techniciens. On espère conclure avec ce statut une convention collective qui n'existe pas encore dans le cinéma.
Cette année sera également celle de la numérisation de notre fonds cinématographique et c'est une décision présidentielle essentielle pour la conservation du patrimoine et sa diffusion. Il s'agit de transposer les supports filmiques «physiques» sur des supports numériques. Cela permettra une meilleure conservation de la mémoire cinématographique, ainsi qu'une meilleure exploitation via les TIC. Cette numérisation s'inscrit d'ailleurs dans le projet d'une cinémathèque nationale à la cité de la culture. Actuellement on a réalisé l'inventaire, le catalogage et le cahier des charges qui va permettre de réaliser cette numérisation et qui démarrera bientôt avec un budget prévu de 2 MD.
Concernant le guichet unique, cette structure qui permet de faciliter les procédures administratives de tournage de films, nous pouvons affirmer que les résultats sont encourageants. Grâce à ce guichet, nous avons pu drainer de grandes productions étrangères comme La soif noire, de Jean-Jacques Annaud.
Et la Tunisie a plusieurs atouts pour séduire encore les grands producteurs de ce monde.
(*) Responsable du bureau d'encadrement des investisseurs‑et du Guichet unique des autorisations de tournage, coordinateur de l'étude stratégique pour le développement des industries culturelles


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