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Pour une culture d'intégrité et de prévention Le Haut Comité du Contrôle Administratif et Financier signe un protocole d'accord anticorruption avec le gouvernement anglais
Traquer la corruption avec rigueur et fermeté avec les moyens de coercition et les poursuites judiciaires est plus que nécessaire, mais cela reste insuffisant à moyen et long termes tant que cette action n'est pas assortie d'une politique de prévention Un pas important a été franchi dans le domaine de la lutte contre la corruption hier, jeudi 3 août, par le Haut comité du contrôle administratif et financer (Hccaf) présidé par M. Kamel Ayadi. En partenariat avec l'Organisation de la coopération et du développement économique (Ocde) et à travers un financement anglais, un protocole d'accord autour de la coopération dans le domaine de la lutte contre la corruption a été signé à Tunis entre la Hccaf, l'Ocde et le gouvernement britannique en tant que bailleur de fonds. La cérémonie de la signature a eu lieu en présence de M.Kamel Ayadi, président du Hccaf, M. Burt Alistair, secrétaire d'Etat britannique chargé de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, M. Rolf Alter, directeur du département de la gouvernance à l'Organisation de la coopération et du développement économique, l'ambassadrice du Royaume-Uni, Mme Louise de Sousa, et Hédi Mekni, secrétaire général du gouvernement. Hisser l'exercice du métier des instances de contrôle Dans une déclaration à La Presse, M. Ayadi a expliqué que l'initiative conjointe du Hccaf et de l'Ocde d'engager un programme de coopération sur trois ans, en vertu du protocole d'accord signé avec le gouvernement anglais, en tant que bailleur de fonds, ramène aux fondamentaux de l'œuvre de lutte contre la corruption qui doit être fondée sur une bonne politique de prévention. C'est ce qui ressort des bonnes pratiques et des standards internationaux qui privilégient la prévention dans les stratégies globales de lutte contre la corruption. Traquer la corruption avec rigueur et fermeté avec les moyens de coercition et les poursuites judiciaires est plus que nécessaire, mais reste insuffisant à moyen et long termes tant que cette action n'est pas assortie d'une politique de prévention à même de réduire au maximum les chances de survenance des cas de corruption. M. Kamel Ayadi a ajouté que le Hccaf a réussi à persuader le gouvernement anglais en tant que bailleur de fonds et l'Ocde en tant qu'organisme qui fournit l'appui technique du rôle des systèmes de contrôle d'audit et d'inspection dans la diffusion d'une culture d'intégrité et de prévention contre la corruption. Le protocole d'accord qui a été signé va permettre de renforcer les capacités aussi bien du Hccaf que des organes de contrôle et d'inspection en vue de hisser l'exercice du métier de contrôle, d'audit et d'inspection au niveau des standards internationaux. Ce programme s'étale sur trois ans et comprend cinq axes qui visent tous les organes de contrôle et d'inspection. Le choix du Hccaf pour piloter ce programme avec l'Ocde est un signe de confiance dans cette institution suprême et dans ses capacités de réalisation et de conception d'une vision pour réformer le système de contrôle vers plus d'efficience, a-t-il ajouté. Il a tenu à affirmer que cet accord entrera en vigueur à partir du mois de septembre prochain La Tunisie et le Royaume-Uni, une relation bien solide Dans l'un des documents fournis par l'ambassade britannique à cette occasion, Louise de Sousa ne cache pas son engouement pour la Tunisie: «Je suis honorée d'être la première ambassadrice du Royaume-Uni auprès de la Tunisie, un pays en phase de transformation en tant que nouvelle démocratie et apportant la prospérité à ses citoyens, grâce à nos programmes de développement, le Royaume-Uni continuera à soutenir le gouvernement tunisien au service des intérêts du peuple tunisien», confirme-t-elle. Depuis 2010, le Royaume-Uni a entrepris la mise en œuvre de programmes de développement dans notre pays. Le montant de l'assistance du Royaume-Uni s'élève à environ 32 millions de livres sterling, soit l'équivalent d'environ 91 millions de dinars tunisiens, cette somme sera étalée sur trois années, a confirmé de sa part M. Burt Alistair, le secrétaire d'Etat britannique chargé de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Il a mis en valeur les efforts de la Tunisie pour dépasser les douloureux événements de 2015, tout en saluant le travail colossal des forces de police pour sécuriser les touristes. «Aucun pays dans le monde n'est épargné du danger terroriste», a-t-il souligné. Il a conseillé aux citoyens britanniques la visite de la Tunisie après la levée partielle des restrictions de voyage pour la Tunisie et a exprimé sa fierté à l'égard du travail accompli par l'Etat tunisien. Un accord concomitant contre la corruption M. Rolf Alter, directeur du département de la gouvernance à l'Organisation de la coopération et du développement économique (Ocde), a déclaré que le plus important c'est de partager les expériences dans le domaine de la lutte contre la corruption. Le combat contre ce fléau n'est pas une question tunisienne, c'est une question globale. A la fin, tout le monde sera dans un «win-win situation» excepté les corrompus, fait-il observer. Il faut avoir les institutions en place pour vérifier et travailler sur le dossier de la lutte. Il conseille toutefois d'être toujours vigilant. «La corruption ça prend deux pour danser, les gens qui donnent l'argent et ceux qui prennent», explique-t-il en fin connaisseur. Mais ce qui est plus important, c'est de faire partager les autres expériences avec la Tunisie, conclut-il. M.Kamel Ayadi a d'un autre côté déclaré que le financement de cet accord a été sous forme de don, de 4,5 millions de pound, soit l'équivalent de 15 millions de dinars, ajoutant qu'il a été signé à un moment où l'Etat et le gouvernement mènent une campagne contre la corruption, d'où son extrême importance. La guerre contre la corruption ne consiste pas uniquement en la poursuite des corrompus mais aussi et surtout en la mise en place de mécanismes de lutte contre la corruption dans un cadre de prévention. La lutte doit émaner en prime lieu des institutions de l'Etat, confirme le président du Hccaf.