La place de la femme dans le domaine de la sécurité nationale demeure bien en deçà de son potentiel de combattante et de femme de loi Les travaux de la conférence nationale sur l'instauration d'une feuille de route pour le renforcement de la contribution féminine à la paix, à la sécurité et au développement, ont porté sur trois tables rondes simultanées. La première a été axée sur le thème : «La femme dans les postes de prise de décision et de responsabilité», la deuxième sur le «Le rôle de la femme dans la sécurité, la stabilité et la paix sociale» et la troisième sur le thème : «Des lois discriminatoires vers l'égalité». Présidant la deuxième table ronde, M. Abdallah Ben Abdallah rappelle que la Tunisie s'apprête à établir une feuille de route pour mettre en application une recommandation internationale et honorer ses engagements liés à l'adoption de la résolution 1325. Cette démarche ne peut qu'être participative et intersectorielle, impliquant toutes les parties concernées car cela va de la sécurité de la femme, de toute une société. L'orateur souligne l'impératif de maximiser la sécurité de la femme en la protégeant contre l'influence terroriste, contre la marginalisation ainsi que par la réinsertion des jeunes et des enfants ayant été manipulés par des groupes terroristes, dans la société. «La résolution 1325 exige la protection des femmes avant, pendant et après les conflits armés. Elle appelle à la participation des femmes à l'ensemble des processus constitutionnels et de paix. La Tunisie, poursuit M. Ben Abdallah, s'avère être un contexte marqué par des menaces multiples : extrémisme, banditisme, trafic illicite, violences, le tout nourri par l'absence d'une politique sécuritaire efficiente. D'où l'impératif de protéger les femmes dont la vulnérabilité n'est pas à en douter». D'un autre côté, si l'on examine de près la contribution féminine à la sécurité nationale, l'on s'arrêtera net sur des indicateurs fort timides. En effet, selon M. Ben Abdallah, aucune femme ne peut intégrer les forces de l'armée. La Tunisie, pionnière à l'échelle arabe et africaine en matière de promotion des droits de la femme, ne compte aucune femme état-major. Pis encore : en 2011, les femmes policières actives ne représentaient que 6% de l'effectif de la police. Depuis, ce taux a bien dégringolé. «Certes, le personnel féminin de la sécurité nationale a enregistré une évolution de 10%. Cependant, cette variation concerne essentiellement les services techniques, administratifs et logistiques», précise-t-il. L'orateur a souligné l'impératif, pour le plan-projet, d'intégrer les objectifs et les obligations de la résolution 1325. «Il faut intégrer la notion genre dans toutes les réformes, actualiser les politiques, imposer le principe de parité entre l'homme et la femme et opter pour une approche participative et pour une démarche collective en faveur de la femme et de l'enfance», ajoute-t-il. Il insiste, en outre, sur la nécessité de combler les lacunes entravant la garantie de la protection et de la sécurité des femmes. Aussi, montre-t-il du doigt les défaillances repérées en matière de protection des femmes contre la violence. «Il faut lutter contre l'impunité des agresseurs», recommande-t-il. D'un autre côté, la femme doit avoir son mot à dire pour mieux gérer les conflits, surtout que la Tunisie fait partie de la région Mena et qu'il convient d'œuvrer en faveur et de la femme tunisienne et de celle vivant en Méditerranée et au Moyen-Orient.