La saison estivale tire à sa fin et le problème des occupations temporaires du domaine maritime demeure complet. Cafetiers et restaurateurs continuent à occuper le terrain en toute impunité. L'espace réservé au public est, depuis des semaines, envahi par des vacanciers qui ont installé leurs tentes pour camper jour et nuit sur la plage et passer des vacances peu chères au bord de la mer. Or, ils ne laissent aucune chance aux autres estivants de planter leurs parasols. Les vacanciers à qui on a promis des «vacances en sécurité» n'ont pas eu droit, comme prévu, à une ambulance, affectée sur place en permanence pour parer à toute éventualité.... Comme chaque été, le village de Ghar El Meleh souffre outre mesure de l'extraordinaire ruée sur la belle plage de sable doré de ce patelin située au nord et qui attire chaque année des dizaine de milliers d'estivants venus profiter de l'eau limpide et turquoise. L'affluence de véhicules bondés atteint son top pendant les week-ends. Avant d'accéder à cette plage, il faut traverser le souk hebdomadaire et se faufiler entre les cageots de tomates et de pommes de terre longeant la chaussée. En avançant sur deux ou trois files, ces voitures bloquent celles qui viennent en sens inverse. Bonjour la cacophonie de klaxons, les télescopages, les carambolages et aussi les querelles, l'échange de tous les noms d'oiseaux et parfois l'exhibition des biceps entre conducteurs sortant de leurs gonds et mis dans un état second, par l'attente dans la canicule et l'empressement de se jeter dans l'eau fraîche de Sidi Ali El Mekki. Armés jusqu'aux dents ! A l'arrivée au fameux terminus, les férus de Ghar El Meleh ne sont pas au bout de leurs peines. Puisque, la plupart d'entre eux ne sont guère près à mettre le paquet et s'installer chez les restaurateurs et cafetiers à grands frais... Ils se dirigent tout droit, armés de leurs parasols et de leurs glacières pleines à craquer de divers mets frais et d'eau minérale glacée pour s'installer dans le périmètre de la palge supposé être exclusivement réservé au public. Mais voilà que ces espaces sont occupés par d'innombrables tentes, plantées nuits et jours et recouvertes de linges multicolores, donnant l'allure d'un bidonville. Où est donc l'ambulance? Cet été, la commission locale multipartite chargée de la bonne organisation dans le village a préparé la saison estivale sous le slogan : «Pour des vacances en sécurité!» Mais voilà que les 18 maîtres nageurs disséminés à travers le littoral de Sidi Ali El Mekki ne sont pas dotés du minimum d'accessoires de secours. Heureusement qu'on leur a affecté un «zodiac» leur permettant d'intervenir avec diligence en cas de noyade... Par contre, une promesse n'a pas été tenue, à savoir celle d'affecter en permanence une ambulance sur la plage de Sidi Ali El Mekki, une ambulance pour une intervention rapide en cas d'éventualité. Car pendant les week-ends, la population de Ghar El Meleh se multiplie parfois par dix et presque tous les Tunisiens prennent le cap de ce point de baignade. Etant la plage la plus propre et la plus agréable et surtout la plus proche de la capitale. Le mécontentement est toujours là ! D'ailleurs mercredi soir, la présence d'une ambulance à l'instant «T» à Ghar El Meleh aurait pu sauver la vie d'un malheureux citoyen circulant à bord de son vélo-moteur. La victime a été percutée de plein fouet par une estafette qui a tôt fait de prendre la poudre d'escampette après l'accident... Il a fallu attendre plus d'une heure pour que l'ambulance affectée d'Utique pointe à l'horizon pour prendre en charge l'infortuné, à ramasser à la petite cuillère. D'ailleurs cela n'a pas manqué de susciter l'indignation et la colère de la population locale à cause de l'absence d'une ambulance, non encore affectée, comme promis, à la plage des mille et une incuries. De même, les habitants ont manifesté leur mécontentement contre, l'intention officielle de régulariser la situation d'un grand nombre d'occupants d'espaces du domaine maritime. Or, ces occupants étant jugés, pour la plupart, tout simplement indésirables par les familles respectables à la recherche d'une ambiance sereine. Calmer le jeu L'un des représentants de l'Apal nous a confié que pas moins de 118 restaurateurs et cafetiers opèrent à Sidi Ali El Mekki d'une manière illégale. Au niveau du gouvernorat, on entend renvoyer la solution de ce problème, source de controverses d'ici au mois de septembre . Histoire de calmer le jeu et d'éviter de surchauffer l'atmosphère à Sidi Ali El Mekki en plein été. Ce qui semble très sage. D'autant que la saison estivale tire à sa fin. La plage d'abord, tant pis pour le village! Cela dit, il semble que le problème de l'occupation temporaire du domaine public demeure un casse-tête chinois pour tous tant qu'on n'aura pas accordé la responsabilité exclusive à qui de droit, c'est-à-dire à l'Apal. Car la multiplicité des intervenants n'a fait jusqu'ici que compliquer la situation et troubler la fête des vacanciers. Enfin, l'on ne saurait clore sans déplorer la pénurie de pain à Ghar El Meleh chaque week-end. Puisque les deux uniques boulangeries de la ville virent le produit de toutes les fournées de bon matin vers la plage de Sidi Ali El Mekki. Et tous les samedis et dimanches, du matin jusqu'au soir, on ne trouve aucune baguette dans tous les points de vente. Et l'on se rabat alors sur la galette de tabouna dont le prix grimpe à l'allure du mercure...