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Le débat est lancé...
EGALITE SUCCESSORALE ET ABROGATION DE LA CIRCULAIRE SUR LE MARIAGE AVEC LES ETRANGERS
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 08 - 2017

Le 13 août 2017 est à graver dans la mémoire des Tunisiens et des Tunisiennes comme une journée historique. Le président Béji Caïd Essebsi invite à un débat national à la mesure de la Révolution de la liberté et de la dignité
Le président Béji Caïd Essebsi reprend l'initiative et se réinstalle comme la source principale et la référence unique des grandes réformes qui vont fonder l'avenir de la Tunisie post-révolution.
Dimanche 13 août, il a décidé de se réapproprier la scène politique nationale en sa qualité d'homme politique qui lance les initiatives qu'il faut au moment où il faut, qui pousse les Tunisiens à réfléchir ensemble sur les sujets qui les divisent encore pour trouver les solutions idoines à ces mêmes sujets que d'aucuns considèrent encore comme tabous et qui, enfin, n'impose rien à ses compatriotes mais les motive pour qu'ils dégagent le meilleur d'eux-mêmes pour leur avenir, l'avenir de leurs enfants et celui de leur pays.
En invitant les Tunisiens à examiner sérieusement et sereinement la possibilité d'instaurer l'égalité successorale (c'est-à-dire l'héritage à parts égales entre l'homme et la femme) et en appelant le ministre de la Justice à abroger dans les plus brefs délais la circulaire ministérielle en date de 1973 relative au mariage des Tunisiennes avec des non-musulmans (dans le sens que ces derniers ne seront plus obligés de fournir un certificat délivré et signé par le mufti de la République prouvant qu'ils se sont convertis à la religion musulmane), le chef de l'Etat a revivifié un débat ou une polémique qui datent de plusieurs décennies, remontant à la date même de la promulgation du Code du statut personnel (CSP) le 13 août 1956. Il repose une question fondamentale à laquelle personne n'est encore parvenu à répondre: pourquoi Bourguiba a-t-il évité d'aborder la question de l'égalité en matière d'héritage alors qu'il avait en 1956 la force, l'aura, le charisme et le soutien des hommes du culte de l'époque pour sauter le pas et faire ce que Kamel Atatürk a imposé en Turquie ?
«Les Tunisiens ont-ils acquis aujourd'hui la maturité requise pour accepter ce que Bourguiba n'a pas eu l'audace de leur imposer ? La situation politique actuelle et l'atmosphère constitutionnelle offerte par la Constitution du 27 janvier 2014, plus particulièrement son article 46 relatif à l'obligation pour l'Etat de concrétiser l'égalité totale entre l'homme et la femme, constituent-elles les facteurs qui ont incité le président Béji Caïd Essebsi à reposer la question et à engager la Tunisie dans un débat d'idées et dans une effervescence intellectuelle qui dureront des mois et des mois avant que la commission chargée de donner forme aux propositions du 13 août 2017 ne rende sa copie et avant que les députés ne prennent possession du projet de loi en question et peut-être le réécrire comme bon leur semblera ou comme l'exigeront aussi les circonstances de 2018 ou début 2019», s'interrogent les observateurs.
Ennahdha temporise, les féministes aux anges
Maintenant, comment les faiseurs de la politique et de l'opinion publique ont-ils réagi aux propositions-conseils de Béji Caïd Essebsi ?
Comme prévu, Ennahdha offre plusieurs sons de cloche. Wassila Zoghlami, membre du bureau exécutif et chef du département femmes nahdhaouies, insiste sur «l'attachement du parti à ce que la femme tunisienne accède comme le veut la Constitution à l'égalité totale avec l'homme». Mais elle tient à souligner : «L'Islam a déjà honoré la femme en lui offrant des droits dont les autres religions l'ont privée».
Rafik Abdessalem, l'un des idéologues attitrés d'Ennahdha et l'un des leaders les plus proches du président du parti Rached Ghannouchi, se contente de débiter des généralités. Il insiste sur «le dialogue et le consensus qu'Ennahdha a choisis comme méthodes d'action» et s'oppose «à toutes les formes d'instrumentalisation idéologique auxquelles vont recourir certaines parties à des desseins électoralistes». Quant à Abdellatif El Mekki, le chef de file des faucons au sein d'Ennahdha, il n'hésite pas à dénoncer les propositions du président de la République, les considérant comme contraires à la Constitution et en contradiction avec l'arsenal juridique national.
Du côté du palais de Carthage, c'est Saïda Garrache, porte-parole de la présidence et l'une des principales conceptrices des propositions présidentielles, qui assure la promotion médiatique du projet de l'égalité successorale et de l'abrogation de la circulaire ministérielle de 1973.
Hier, elle s'est longuement attardée sur Mosaïque FM sur les problèmes rencontrés par les Tunisiennes mariées à des étrangers et a notamment souligné : «Notre décision d'accéder à la modernité et de faire partie du club des nations démocratiques nous oblige à adapter nos législations aux normes internationales. Nous n'avons pas à sélectionner ce qui nous convient parmi les lois internationales et à rejeter ce que nous considérons comme contraires à nos traditions».
Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounès, considère de son côté que «la femme tunisienne a réalisé un nouvel acquis de taille qui vient s'ajouter à la loi portant sur l'éradication de la violence faite aux femmes. Au sein de Machrou Tounès, nous n'avons pas l'habitude de distribuer les satisfecit ou de faire l'éloge de quiconque. Cette fois, nous disons à Si El Béji, merci M. le Président».
Ahlem Belhaj Ali, ancienne présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), rappelle les luttes menées par l'association depuis les années 2000 pour sensibiliser à la légitimité de l'égalité successorales et souligne : «Maintenant, il faut capitaliser et donner une forme juridique aux propositions du chef de l'Etat».


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