«Bouchnak», vous avez sûrement entendu parler de ce nom. Un nom très réputé dans le monde artistique tunisien et souvent associé au grand chant et au tarab. Notre jeune de cette semaine est, certes, du monde de la musique mais pas de celui du tarab. Hamza Bouchnak est un jeune musicien, âgé de 20ans, attendant de voir les portes de Londres s'ouvrir afin d'y étudier le droit international. L'autre face de la médaille est qu'il espère, en même temps, trouver une bonne maison de disques qui adoptera son album. «On a une maquette, mais on ne veut pas la mettre entre les mains de n'importe qui», affirme Hamza qui range bien l'album dans un tiroir, en attendant le bon moment de le sortir. Depuis son plus jeune âge, il s'est imprégné de musique orientale, classique spécifiquement. Cela va de soi, puisqu'il est le fils d'une icône de la chanson en Tunisie, Lotfi Bouchnak, mais d'aucune façon sa copie. La rebellion de ce garçon se perçoit à travers son look, ses cheveux longs mais aussi à travers le choix de son instrument. En effet, Bouchnak fils a choisi la guitare comme instrument et le rock comme passion. La rebellion de Hamza se sent surtout dans ses propos et ses avis sur l'actualité. Malgré son jeune âge, il est bien conscient de tout ce qui se passe autour de lui. Il suit l'actualité culturelle, sociale et politique… il est convaincu que le grand événement international, qui n'est autre que l'Année internationale de la jeunesse, «est un aveux à peine camouflé des adultes de leurs actes passés et des problèmes mondiaux qu'ils ont légués à la jeune génération» et ajoute que «si tu grandis en voyant l'ancienne génération rejeter l'homme de couleur, l'arabe ou le juif… le mal est fait».Et cette position explique bel et bien la musique engagée que Hamza fait. En effet, l'album qu'il a réalisé avec son groupe «The Contrast Sound» comporte des chansons à thème, défendant plusieurs causes dont les enfants du monde, l'Irak, la liberté… 18 titres dont la plupart sont écrits par Hamza. Quant à la musique, on remarque bien qu'il y a eu un effort de composition et une certaine recherche dans le but de créer leur propre identité musicale «tunisienne», comme le souligne notre jeune musicien, avec beaucoup d'insistance. Des instruments comme le nay, le qanoun, la tabla, flirtant avec la clarinette, le violon, le saxophone… ont été ajoutés afin d'apporter cette touche originale à chaque titre. Hamza Bouchnak a commencé à apprendre la musique au lycée, quand il a découvert le rock. Une musique dont il est tombé raide dingue. «Drastic Weird» était le premier groupe amateur dans lequel il a joué, avec lequel il a donné les concerts de fin d'année au lycée et joué à la fête de la musique en 2007. Puis, et depuis deux ans, il a fondé son propre groupe, «The Contrast Sound», avec quelques amis : Amine Barakati (drums), Amine Gharsallah( harmonica), Abdelkader Hakim (guitare basse), Yacine Azaïez (keyboards), Ayoub Rekik, Safouene Kadri (violon) et Nour Bentchiko (chanteuse). C'est avec ces musiciens, tous amateurs et de la même génération, que Hamza a fait l'expérience du studio et de l'enregistrement sous l'encadrement de l'ingénieur de son Mohsen Matri. Ils ont enregistré, bien entendu dans le studio de Lotfi Bouchnak. Ce dernier le leur a offert pour encourager son fils. Que tous les parents d'artistes en herbe suivent l'exemple ! Par ailleurs, Hamza et son groupe ont, par ailleurs, signé la musique du court métrage de son frère et participé à la première édition du festival des groupes amateurs. Ils sont même présents sur le site web «my major company», un site où les internautes peuvent voter pour leur chanson préférée. Go, go, go, les gars! On ne peut que vous souhaiter de la réussite et encore plus de bonne musique!