Rien n'est encore joué : si l'Espérance maintient l'espoir de se qualifier en finale, le plus dur reste encore à faire en demi-finale retour face à une équipe égyptienne qui sait voyager "Quelle que soit la composition du onze ahlaoui, c'est un grand d'Afrique que nous affronterons. Ce n'est peut-être pas la même équipe, mais ça reste Al Ahly", déclarait Maher Kanzari avant l'explication au sommet. Staff technique et joueurs ont subi au Caire la loi forte des Ahlaouis. Privé des services de son attaquant fétiche Mohamed Nagy Gedo, le club cairote n'a pas perdu de sa verve. Certes, le premier but signé de la main par Mohamed Fadhel fut contesté, mais au vu de la prestation de Mohamed Aboutrika et ses équipiers, la note aurait pu être plus salée. Pendant près de 70 minutes, les camarades de Oussama Darragi subissaient le jeu de leurs hôtes. La fougue des Cairotes était si forte que les "Sang et Or" ont eu du mal à trouver leurs repères. Michael neutralisé On a beau évoquer avant le match, la baisse de régime d' Al Ahly, que l'équipe est en légère phase de transition, puisque de nouveaux joueurs ont été lancés dans le bain. Mais les cadres sont toujours là à l'instar de Mohamed Aboutrika, Mohamed Baraket, Wael Gomaa, ou encore Houssem Ghaly. Dupe qui croyait qu'Al Ahly pouvait être pris à la gorge. Si les Ahlaouis ont pris l'ascendant pendant 70 minutes, c'est qu'ils se sont bien renseignés sur leurs hôtes du jour. Le fait que le dispositif du jeu "sang et or" était en grande partie orienté sur Michael, c'est que le Nigérian constitue la force de frappe de l'EST. En technicien avisé, Houssem Al Badri, l'entraîneur ahlaoui, a basé une partie de sa stratégie en opérant un marquage sur Eneramo. A chaque fois qu'il touchait la balle, Michael était pris en charge par deux à trois joueurs ahlaouis. En conséquence, l'attaquant "sang et or" a été neutralisé. Il a fallu tout le génie de Darragi, auteur du but, pour redonner espoir aux "Sang et Or". A 2-1, l'espoir est toujours permis. Les Espérantistes auront l'avantage d'évoluer à domicile lors de la manche retour. Mais ça ne suffira pas pour calmer les ardeurs des camarades de Mohamed Aboutrika. Il faudra plus d'un coup de chance pour espérer passer en finale. Les Ahlaouis ont l'expérience nécessaire, notamment en Ligue des champions et que la pression de 60.000 spectateurs complètement acquis à la cause espérantiste ne devrait pas gêner outre mesure. Retour à la case départ. Dans moins de quinze jours, Espérantistes et Ahlaouis se retrouveront au stade de Radès dans une empoignade qui s'annonce serrée et très disputée. Khélifa, Ayari, Eneramo et Korbi devront se montrer plus percutants s'ils aspirent à une qualification en finale. Prendre au dépourvu Al Ahly dès le départ est le scénario idéal. Car si les Ahlaouis parviennent à poser leur jeu, il est difficile de les arrêter. L'envie ne suffira pas Cependant, la prestation des "Sang et Or" pendant les vingt dernières minutes est rassurante. N'empêche, staff technique et joueurs doivent tirer les enseignements de la défaite concédée au Caire. Si l'effectif cairote compte dans ses rangs des joueurs chevronnés à l'échelle africaine, ce n'est pas le cas du groupe espérantiste. A l'exception de Majdi Traoui qui a remporté la finale de la Ligue des champions avec l'Etoile, le reste du groupe a fait son apprentissage lors des tours précédents de la C1. Ce qu'ont vécu Khaled Ayari et ses camarades pendant les tours précédents, n'est rien par rapport à ce qui les attend au retour. L'explication du Caire a été une sorte d'avant-goût de la dure réalité du haut niveau africain. Et si personne ne doute de la volonté des joueurs de porter la couronne africaine, l'envie ne suffira pas. Car il leur faudra beaucoup plus. Une certaine maturité tactique est indispensable pour contrer les ténors d'Al Ahly. Car même Majdi Traoui ne compte pas dans les jambes, assez de matches à l'échelle africaine qu'un bon nombre de joueurs ahlaouis. C'est dire que le facteur expérience comptera également à Radès en faveur des Cairotes. Une dure épreuve Nul doute que les "Sang et Or" seront à rude épreuve dans l'arène de Radès. Le 17 octobre, staff technique et joueurs espérantistes devront composer avec le retour de Mohamed Nagy Gedo. Un joueur à ne plus présenter. Gedo, à lui seul, constituera un danger permanent pour la défense espérantiste. Si le duo axial Hichri-Ben Mansour s'est bien comporté, ce n'est pas le cas du gardien Wassim Naouara dont les sorties hors de sa zone auraient pu coûter très cher à l'équipe. Une application tactique de Naouara est plus que souhaitable. En effet, même s'il a été l'auteur d'une bonne prestation au stade international du Caire, Naouara s'est mal placé sur certaines occasions et la note aurait pu être plus salée. Dans ce genre de match, une erreur qui paraît anodine peut s'avérer fatale. Un but ahlaoui à Radès est susceptible d'anéantir les espoirs espérantistes, car quand la machine ahlaouie est lancée, il est difficile de l'arrêter. L'explication retour à Tunis sera plus difficile à négocier que la manche aller. Les "Sang et Or" ont développé à la fin du match aller, un football qu'on leur reconnaît. Mais les vingt dernières minutes ne leur ont pas suffi pour revenir dans le match. C'est toute une autre approche que les Espérantistes sont appelés à adopter à Radès. S'il y a une palme à décerner au vu du match aller, elle revient à Oussama Darragi qui a su redonner espoir aux siens au moment opportun. Un espoir qu'il faudra exploiter à bon escient. Une qualification en finale est dans les cordes des joueurs. Les "Sang et Or" tiennent leur destin en main. Le 17 octobre, ils joueront sans doute le match de la saison. Mieux, la manche retour de la demi-finale de la Ligue des champions pourrait constituer un tournant dans la carrière des jeunes. Car ce n'est pas tous les jours qu'on dispute la finale de la C1 africaine, avec à la clé une opportunité qui se profile à l'horizon pour disputer le Mondial des clubs.