Au-delà de la beauté des lumières projetées, des scènes et des figures, on pouvait lire aussi des mots défilant sur la façade comme «démocratie locale», «élections»... Sur le thème de la démocratie et la prévention des conflits, la communauté internationale a célébré, vendredi 15 septembre, la Journée internationale de la démocratie, JID. Une célébration proposée par les Nations unies. La Tunisie commémore seulement pour la deuxième fois cet événement important qui promeut la paix et la stabilité à travers le monde. Dans le cadre de ces festivités fort timides au niveau institutionnel, faut-il le souligner, l'Institut français de Tunisie, IFT, a ouvert sa cour, vendredi au soir, à un spectacle hybride qui mélange la danse contemporaine, l'acrobatie et la projection de mapping 3 D. Intitulée « El Korsi », la chaise, la présentation incarne l'allégorie de la bataille pour la prise de pouvoir. Présenté à ciel ouvert par une nuit chaude, l'événement nocturne a attiré du monde, dont des enfants, accompagnés de leurs parents, gambadant bruyamment pieds nus sur le gazon, et beaucoup de jeunes. Tout le monde au même niveau Si l'initiative vient de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux, IFES, et de Democracy International, la Confédération Suisse ainsi que le département d'Etat américain ont apporté leur concours financier. Et c'est la troupe de Natural Mystic formée d'acrobates initiés à l'art du cirque qui a présenté ce spectacle ouvert à tous et gratuit. Nicolas Kaczorowski, directeur de l'IFES Tunisie, dont le siège est à Washington, veillait au grain en sa qualité de maître d'œuvre. Il nous explique que la fondation est installée en Tunisie depuis 2011 pour y accompagner la transition démocratique. Le spectacle se lance brusquement à 20h00 tapantes par une musique forte et à travers des faisceaux de lumière lancés sur la façade de l'IFT. Sur un mur blanc se sont mélangés les danseurs et acrobates réels qui dansaient et s'exprimaient et des personnages virtuels et lumineux. L'idée, selon M. Kaczorowski, est de « sublimer l'architecture de la façade et de travailler avec des ombres et des lumières ». Sur l'organisation de l'espace, le directeur de l'IFES ajoute : «Tout le monde, public et artistes, se situe au même niveau, pas de scène surélevée ». L'objectif étant de « célébrer cette journée sous un air de fête, et que les Tunisiens retrouvent l'engouement, en se remémorant que la démocratie avant 2010 était un rêve pour beaucoup », espère-t-il encore. La chorégraphie, réalisée par quatre artistes de la troupe Natural Mystic, utilise différentes techniques et interpelle les limites du spectacle. Au-delà de la beauté des lumières projetées, des scènes et des figures, on pouvait lire aussi des mots défilant sur la façade comme « démocratie locale », « élections », ainsi que des chiffres portant sur les électeurs qui seraient inscrits pour participer au futur scrutin, les Municipales. « El Korsi », une seule chaise apparaissait sur la scène pour disparaître aussitôt, c'est toute la problématique de la conquête du pouvoir abordée en musique, en figures aériennes et en mouvements du corps. Entre la réalité d'un thème concret et quelque part sordide et la beauté du geste, le public semble avoir apprécié.