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Epoustouflante féérie et show renversant !
Le Cirque Mana à Carthage
Publié dans Le Temps le 08 - 08 - 2010

Mine de rien, la Compagnie des Farfadais Mana a failli remplir les gradins de Carthage, vendredi soir ! Près de 8000 spectateurs ont suivi ce spectacle différent certes et inattendu mais encore plus enchanteur que ceux des cirques classiques. Les familles qui ont accompagné leurs enfants à cette soirée se sont en tout cas laissé surprendre par cette féérie époustouflante et par ce show renversant.
Des numéros de clowns, il n'y en eut guère ! On ne vit pas non plus de dresseurs de tigres ni de jeux avec les phoques ou les singes. En revanche, les Farfadais de Mana nous comblèrent de prouesses acrobatiques réalisées par des équilibristes et des contorsionnistes étonnamment agiles et extrêmement souples. Le spectacle prit souvent des allures de défilé carnavalesque, par moments aussi on nous fit introduire dans l'univers des jeux vidéo les plus futuristes, mais les mouvements harmonieux et audacieux exécutés par les membres de la troupe témoignaient d'une grande maîtrise technique et d'une vision hautement esthétique de l'art du cirque.
Une beauté nouvelle pour nos enfants
Construite autour d'un canevas simple de conte merveilleux ou de dessin animé opposant les forces du Bien à celles du Mal, la féérie se présente comme une succession de tableaux très colorés et extrêmement vivants conçus à la fois comme scènes de divertissement et comme séquences d'émerveillement artistique. Les costumes impressionnants et toujours changeants des acteurs, les manœuvres spectaculaires de la machinerie, le monde fantasmagorique que suggéraient les gadgets gigantesques, la surprenante élasticité des corps en mouvement et l'animation quasi onirique de la scène par les jeux astucieux de lumières et de couleurs ; tous ces éléments conjugués aux airs entraînants qui accompagnaient chaque numéro et aux renvois multiples aux mythologies et mythes universels enchantèrent l'assistance. En vérité, ce sont les spectateurs adultes qui furent les plus sensibles à cette nouvelle beauté. Les enfants, eux, éprouvèrent quelques émotions fortes au début, lorsqu'ils retrouvèrent des figures et des silhouettes du monde virtuel qui leur sont devenues familières. Mais nous les avons sentis quelque peu déçus par la suite ; un peu à cause de la relative monotonie de ce spectacle qui repose essentiellement sur les prouesses acrobatiques, et un peu aussi parce qu'ils espéraient un spectacle plus ordinaire avec des numéros beaucoup moins recherchés. Et surtout plus drôles ! Or, ce n'était pas du tout dans l'intention des Farfadais du Cirque Mana de faire rire nos petits anges ! Leur principal objectif était d'émerveiller, de surprendre, de susciter des émotions proches de celles qu'on éprouve après avoir lu un chef d'œuvre littéraire, après avoir regardé un bon film ou devant une toile de maître. Peut-être que c'était trop demander à nos enfants qui rentrèrent tout de même satisfaits de leur soirée !
B.B.H.
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Les à-côtés
*Le spectacle commença avec un quart d'heure de retard et dura 75 minutes.
*Les journalistes brillèrent par leur absence. Le chauffeur du bus qui leur est réservé par le Ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine fit l'aller et le retour seul à bord de son véhicule. Il faut dire qu'à Hammamet, il y avait le concert du chanteur canadien Garou ! Nous avons par ailleurs appris que la conférence de presse de la compagnie Mana ne put avoir lieu à la date et à l'heure prévues. On nous promit un bref point de presse à la fin de la soirée de vendredi ; mais finalement et sans doute à cause de l'absence des journalistes, on y a renoncé !
*L'entrée au spectacle du cirque Mana était gratuite pour les enfants de moins de 6 ans. Mais, vu le nombre considérable des teenagers qui n'avaient pas payé leurs places, il est certain que les organisateurs durent vendredi dernier se montrer plus indulgents avec le public que la veille à l'occasion du concert de Ramazotti.
*Vers la fin de la soirée, un groupe de fans de Chokri Bouzaiane investit une partie des gradins. Ces jeunes arboraient tous sur leurs tee-shirts des inscriptions publicitaires pour le concert de leur chanteur préféré, prévu pour le lendemain (samedi 7 août 2010).


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