Débarquant à Alexandrie dans la peau d'un conquérant, la formation étoilée s'est écroulée sur la pelouse de Borj Al Arab Tout le monde s'attendait à ce que la mission des Etoilés ne serait pas de tout repos à Alexandrie, et qu'Al Ahly comme d'habitude serait difficile à manier dans son fief, sachant que pour l'ESS, il faudrait cravacher dur et jouer avec intelligence pour espérer éliminer le club cairote sur ses terres. Les observateurs les plus avertis étaient persuadés de la difficulté de la tâche de Hamza Lahmar et ses camarades au match retour, mais personne ne s'attendait à ce que l'Etoile du Sahel soit humiliée de la sorte. De mémoire, jamais l'Etoile du Sahel n'a été malmenée dans une compétition africaine. Dimanche soir, le contraste était flagrant entre l'équipe qui est allée chercher le titre continental en 2007 sur la pelouse même du stade du Caire et la formation qui a foulé avant-hier soir le terrain central du stade de Borj Al Arab. La bande à Hubert Velud était dépourvue de son âme, méconnaissable et vulnérable à l'image d'un Aymen Mathlouthi dépassé par les évènements. A chaque fois qu'il encaissait un but, le premier gardien de l'Etoile et de l'équipe nationale paraissait perplexe, donnant l'impression qu'il ne comprenait pas vraiment grand-chose à ce qui se passait autour de lui. A 33 ans, le portier étoilé n'arrivait plus, depuis quelque temps déjà, à suivre le rythme des grands matches, aussi bien avec son club qu'en équipe nationale. Une baisse de forme manifeste au vu du nombre de buts qu'il a encaissés, notamment devant Al Ahly : 7 buts en tout si on compte le match aller. Trop de buts encaissés pour le premier gardien du pays. Aymen Mathlouthi doit penser sérieusement à revoir intégralement sa copie. En tout cas, il a intérêt à se remettre en question. Car pour un gardien de but, avoir 33 ans ce n'est pas encore l'âge de prendre sa retraite. Au contraire, c'est l'âge de maturité où un gardien de but est censé être au summum de sa carrière, car appuyé par le poids de l'expérience. Hubert Velud, un coach hors sujet Par moments, on a du mal à comprendre les attitudes des entraîneurs, particulièrement lors des grands matches. Alors qu'on est censé ne pas changer une équipe qui gagne, le technicien étoilé a opéré trois changements par rapport au match aller. Boughattas, Lahmar et Acosta ont pris la place de Konaté, Msakni et Maraï pour le résultat qu'on sait. Bref, pour un technicien étranger censé apporter une plus-value et mener son équipe jusqu'au bout de l'épreuve continentale, Hubert Velud a démontré contre Al Ahly ses limites en matière de coaching. Car à aucun moment, l'Etoile n'a donné l'impression de vouloir se rebiffer, même si elle a inscrit deux buts, histoire de quitter la compétition continentale avec les honneurs. Pour l'histoire, c'est la deuxième fois que Huberd Velud se montre passif tactiquement et se fait malmener dans un match où un titre est en jeu. Une première fois lors de la finale du championnat la saison dernière contre l'Espérance de Tunis et avant-hier soir face à Al Alhly d'Egypte. En conclusion, l'Etoile a quitté la C1 africaine par la petite porte. Le plus mauvais match, jamais disputé par l'équipe du Sahel de toute son histoire. Malmenés dans tous les sens par la formation cairote, les Etoilés doivent sérieusement revoir leur copie et se faire une raison à l'instar de tous les autres clubs tunisiens qui furent cette année engagés en Coupes africaines : notre football est loin du compte.