Férid Abbès, Kamel Idir, Mohamed Ali El Mabrouk, Kamel Néji, Abdesslem Younsi, des candidats «virtuels» avec des coulisses chaudes et une volonté de trouver une liste et des candidats «consensuels». Encore le flou ! La page Slim Riahi est théoriquement tournée : c'est une époque rentrée dans l'histoire cette fois et pas question de refaire les mêmes plans des démissions précédentes. Cette fois, le départ de Slim Riahi est irrévocable quoiqu'il n'ait pas encore délivré des états financiers qui relatent exactement la situation financière du club, dont, entre autres, le solde de la trésorerie, le montant des dettes envers les joueurs et les fournisseurs. Pour les éventuels candidats, cette action les met en garde pour se présenter. Mais en fait, ce n'est pas, à notre avis, une envie de brouiller les cartes par S. Riahi, mais c'est probablement lié à «l'arrangement politique» qu'il a conclu et en vertu duquel il a enfin accepté de lâcher le CA. Il joue contre le temps et bouge en fonction de l'évolution de son affaire et des mesures prises contre lui. Normalement, et même si un report de l'assemblée élective est presque certain, la clarification et la diffusion des informations financières devraient être faites avant la date définitive des élections. Maintenant, le CA vit une période très sensible, celle des manœuvres électorales et des conflits à distance et par personnes interposées. Grève des joueurs (surmontée c'est vrai, après, entre autres, le rôle surprenant de Wadï Jary !), entraîneur limogé d'une façon «immorale» (avec le concours de la DTN à la FTF qui a découvert après la démission de Riahi que Marco Simone et son staff n'ont pas de diplômes pour entraîner dans notre championnat), un autre entraîneur, Chiheb Ellili, limogé en été et qui fait tout pour retrouver son poste mais qui n'a aucun vis-à-vis (Riahi et Dridi ont quitté les lieux)... C'est cela le vécu et le triste quotidien du CA que personne n'essaie de changer. On passe trop de temps à manœuvrer dans les coulisses, à approcher les personnes pour se présenter aux élections, à faire des alliances parfois contre nature pour barrer la route à un adversaire, mais rien ne se fait pour préparer l'équipe de foot à bien aborder la reprise du championnat. Cinq candidats possibles, mais... Les tractations électorales qui se font depuis l'annonce de la démission de Riahi tournent en grande partie autour de Hammadi Bousbï. L'homme, écarté par Riahi, a réuni à deux reprises des ex-présidents pour présenter une liste et des candidats pour les élections. Le clan emmené par H. Bousbï est le plus puissant dans le giron clubiste. Il est formé d'anciens présidents comme H. Ben Ammar et F. Abbès, mais aussi d'ex-dirigeants qui réussissent dans le milieu des affaires et de l'économie, à l'image de Kamel Néji et Mohamed Ali El Mabrouk. La tentative de faire renaître le comité des sages sous une autre forme, mais avec la même mentalité de mainmise, est bien visible dans le soi-disant projet de création d'un comité de soutien financier pour le prochain bureau élu. Les candidats? Ils sont plusieurs à être soutenus par H. Bousbï qui devra «choisir» son candidat et tête de liste en milieu de semaine prochaine. D'après nos sources, ils sont quatre à être candidats au poste de président et qui appartiennent au groupe du fameux comité des sages. D'abord Kamel Idir, président de 2005 à 2010, et qui demeure disponible et expérimenté, mais qui n'a aucun poids financier et qui va dépendre des parrains et bailleurs de fonds. Ensuite, on a les noms de Mohamed Ali El Mabrouk, homme d'affaires connu et qui peut assurer une assise financière stable au CA grâce au sponsoring mais qui n'a aucune expérience de dirigeant sportif au club, et Kamel Néji, un directeur connu dans le secteur bancaire et qui était responsable de la commission financière des temps de F. Abbès. Il n'y pas que ce trio candidat pour le poste de président et qui ont le soutien de H. Bousbï. On parle d'une possible candidature de Férid Abbès qui n'a pas décliné cette proposition et qui pourrait être l'homme qui emmène tous les candidats cités avant dans une liste blindée. Abbès a déjà présidé le CA deux fois en 89 et puis en 2000 pour deux mandats bien gérés mais avec à la fin une sortie douloureuse. Le cinquième candidat pour former une liste est Abdssalam Younsi, qui a travaillé beaucoup avec Slim Riahi avant de lâcher à cause de l'ex-président clubiste. Younsi assure dans les coulisses qu'il peut apporter un soutien financier et honorer les engagements envers les joueurs. Sera-t-il appuyé par des bailleurs de fonds et par des ex-dirigeants qui n'appartiennent pas au groupe de Hammadi Bousbï? Le peuple clubiste On ne va pas réinventer la roue. Le CA a les mêmes problèmes depuis le décès de Ridha Azzabi. Il y a toujours un conflit entre les présidents et les clans. Au CA, on peut compter au moins une centaine de dirigeants, de bailleurs de fonds et d'experts qui peuvent diriger les affaires du club. Et si vous ajoutez à cela des dizaines de cadres, d'hommes d'affaires en Tunisie et à l'étranger, vous aurez un potentiel humain extraordinaire en termes de compétences. Le problème, c'est qu'il n'y a pas un projet clair, une institution et des structures qui permettant une bonne gouvernance et une gestion saine de tout ce beau monde. Contrairement à l'EST ou l'ESS, qui ont les mêmes conflits et problèmes, le CA vit les crises d'une manière polémique à cause d'un public déchaîné et des dirigeants qui se livrent des batailles acharnées. Aujourd'hui et après le passage raté de Slim Riahi qui a beaucoup donné dans les deux premières années avant de rentrer dans sa bulle de décisions ratées, le CA a besoin d'un candidat à la présidence qui soit fort, charismatique et surtout indépendant financièrement. Les projets de restructuration du club existent depuis une vingtaine d'années. Certainement que l'époque a changé avec des supporters jeunes passionnés qui communiquent sur les réseaux sociaux, mais qu'est-ce qu'un nouveau projet de création d'un comité de soutien ou de bureau directeur peut faire s'il n'y a pas un leader et un groupe de dirigeants qui peuvent insuffler du sang neuf et des idées pour sortir le club de sa piteuse situation ? Le CA n'a pas besoin, après Slim Riahi, «d'un père spirituel», ni de bailleurs de fonds qui ont la manimise sur celui qui gère, il n'a pas besoin de populisme, ni de slogan. Il a besoin d'une structure stable qui redresse la barre. Les réflexes du passé, la dépendance envers des personnes, le verrouillage du club autour des ex-présidents, tout cela est dépassé par les événements. Le «peuple clubiste» a fourni 800.000 dinars en seulement deux matches en coupe de la CAF ! C'est cela le vrai potentiel que celui qui va venir par les urnes doit comprendre !