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Mongi Bouhlila : ex-président du TCT et président de commission au CA : «Une démarche naturelle et non une tendance» Dossier : Les sportifs tunisiens sont-ils suffisamment impliqués dans les œuvres sociales et caritatives
«Les grandes institutions sportives peuvent s'associer de façon marketing au nom d'un événement de collecte de fonds en faveur des organismes récipiendaires». La vie associative est loin de se résumer à un objectif de performance ou à une exigence de résultats. L'éducation, le fair-play, la solidarité, le don de soi, l'implication, le respect, la vie de groupe sont autant de valeurs à véhiculer et à entretenir. Je me rappelle qu'au titre de premier responsable du Tennis Club Alain-Savary à Mutuelleville, nous nous sommes efforcés de garder cette flamme chez certains jeunes prometteurs, comme l'ont fait nos prédécesseurs, Mondher Ben Ammar et Mehrez Boussayene à titre d'exemple. Idem au CA où les besoins pour les jeunes sont assez conséquents. Accompagner les jeunes dans leur cursus, subvenir à certains besoins, encadrer, inculquer certains préceptes. Le champ du bénévolat est vaste en ce sens. Il englobe le caritatif, les bonnes œuvres et la dimension humaniste du sport. Réaliser des dons et aider son prochain n'ont pas de prix Sauf qu'il faut forcément diversifier les engagements caritatifs et mobiliser les hommes de bonne volonté et les âmes charitables. Différentes formes d'activités peuvent permettre aux clubs de collecter des fonds pour des desseins louables. Il ne s'agit pas seulement de créer des fondations, mais joindre surtout la parole aux actes. A titre d'exemple, les grandes institutions sportives peuvent mettre la main à la pâte en s'associant de façon marketing au nom d'un événement de collecte de fonds en faveur des organismes récipiendaires. La dynamiques peut aussi se décliner en plusieurs axes. Exemple, un club peut signer une convention avec un partenaire et exiger noir sur blanc qu'une des contreparties inscrites dans la convention avec le club soutienne matériellement et financièrement (quote-part) les activités sportives des jeunes de la périphérie avoisinante. Nous sommes en 2017. Les mentalités ont changé et les pratiques aussi. Le sport n'est pas insensible au phénomène. Il faut absolument entretenir des relations économiques de plus en plus importantes avec des organisations caritatives. Mais attention, il serait quelque peu illusoire d'associer intégralement et exclusivement le don aux engagements caritatifs. Il faut privilégier en ce sens une approche micro-sociale qui identifie les besoins sans que personne parmi les plus nécessiteux ne reste en marge. «Pour une approche micro-sociale» Que ce soit sur le plan de l'engagement caritatif ou sur celui de la communication qui lui est rattachée, cela doit à terme déboucher sur l'intégration de l'action caritative dans une stratégie d'association globale, qui mobilise à terme les parties prenantes que cet engagement implique. Vous savez, en matière d'intervention des clubs dans le domaine caritatif, le niveau d'attente est grand. Ces attentes peuvent se concrétiser sous forme de protection sociale des jeunes par les associations sportives, les mécènes des grands clubs... Cela renverrait pour l'essentiel à une sorte de protection à l'initiative individuelle ou à des initiatives collectives. Et c'est dire combien une volonté plus importante d'implication, de communication et de démarche altruiste par les clubs déteindrait sur tout le microcosme social à travers leurs bonnes œuvres. Agir dans le domaine caritatif ne doit pas être une tendance, mais une démarche naturelle. L'évolution y afférente pourrait forcément s'expliquer par les attentes distinctes en matière caritative que la société contemporaine entretient envers le monde associatif et celles qu'elle a envers l'univers marchand. D'ailleurs, si l'on oppose le monde associatif au monde de l'entreprise à ce sujet, l'on note que d'un côté, l'on n'attend aucun engagement d'une organisation ne cherchant pas le profit et ayant des finalités sociales fortes. Et, de l'autre, les entreprises se devraient de plus en plus s'engager socialement, d'où, par exemple, l'obligation qui est faite à certains grands groupes d'indiquer dans leur rapport annuel une série d'informations relatives aux conséquences sociales et environnementales de leurs activités».