Le ministre de l'Enseignement supérieur, Slim Khalbous, qui s'exprimait à l'ouverture de ces assises, en présence de plus de 1.200 participants, a indiqué qu'elles représentent «le commencement d'un processus historique qui permettra de réinventer l'Université tunisienne» En réponse au boycott des assises nationales de l'enseignement supérieur par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba), le ministre a appelé à «ne pas prêter attention à ceux qui ont choisi la politique de la chaise vide» Les assises de mise en œuvre de la réforme du système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont démarré, hier, à Hammamet sous le signe « Ensemble, réinventons l'Université tunisienne » avec la participation de représentants de divers établissements universitaires, académiques tunisiens et acteurs associatifs. Les Tunisiens auraient pu s'en féliciter, n'eût été le boycott de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Lequel boycott a laissé, hélas, un goût d'inachevé, s'agissant d'une cause nationale devant mobiliser tous les acteurs, sans exception aucune. L'institution relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a imputé sa décision à une démarche « unilatérale » de l'autorité de tutelle. Que l'on ne se leurre pas, pour autant, sur les priorités de l'heure. La refonte de l'université et l'adaptation aux exigences de l'actualité du pays et d'un monde de plus en plus globalisé demeurent la pierre angulaire de la transformation tunisienne. « Processus historique » Abondant dans ce sens, le ministre de l'Enseignement supérieur, Slim Khalbous, qui s'exprimait à l'ouverture de ces assises en présence de plus de 1.200 participants, a fait état d'un « processus historique » qui ciblera aussi bien l'étudiant que l'enseignant. L'objectif étant, selon lui, de dispenser une formation de qualité à plus forte employabilité et de fournir des conditions favorables pour la recherche scientifique ». Les 26 ateliers de travail prévus dans le cadre de cette manifestation fixeront, en effet, les priorités de la réforme, d'après Khalbous. Les résultats obtenus seront, a-t-il fait observer, le couronnement des efforts de 200 personnes ayant travaillé toute l'année sur les réformes et les solutions susceptibles d'affiner les prestations des établissements universitaires tunisiens. « La réforme commencera lundi et durera 10 ans », s'est-il encore félicité. Se joignant à lui, le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Faouzi Abderrahmane, a ainsi indiqué : « Cette réforme est attendue par tous les Tunisiens. Ce débat stratégique doit prendre l'importance qui lui est due. La question qui se pose pour aller de l'avant est : dans quel monde vivons-nous ? ». La transformation rapide de la société impose, a-t-il poursuivi, d'être à la page des profondes mutations que connaît le monde. « Un monde où nos enfants sont bien intégrés, mais qui dépasse l'ancienne génération. C'est pour eux que nous faisons cette réforme », a-t-il commenté. S'adapter aux objectifs de développement du pays Les intervenants se sont, du reste, accordés sur bien des certitudes, notamment l'évolution de l'état d'esprit de la jeunesse tunisienne et l'inadaptation du système d'enseignement national aux exigences modernes. D'où la nécessité de mieux adapter l'université, son organisation pédagogique et son mode de fonctionnement aux objectifs de développement du pays, mais également aux exigences de la globalisation. En réponse au boycott des assises de cette réforme nationale par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba), Khalbous a appelé à « ne pas prêter attention à ceux qui ont choisi la politique de la chaise vide ». Les enjeux de la réforme de l'université nationale étant, à bien des égards, à la mesure des aspirations de la Tunisie nouvelle. La Tunisie compte 195 établissements publics d'enseignement supérieur et 44 établissements privés et l'effectif total des étudiants a atteint 339.619, d'après les statistiques de 2011-2012 du ministère de l'Enseignement supérieur. Les universités tunisiennes ne sont généralement pas bien classées à l'échelle internationale. Dans un récent classement des meilleures universités au monde pour 2018 par l'institution britannique «The Times Higher Education (THE), seulement deux universités tunisiennes, à savoir, l'Université de Monastir (23e sur 25 africaines) et l'Université de Tunis El Manar (25e sur 25 africaines), ont figuré dans des rangs inférieurs du top 1000 des universités.