Le retour en force du débat sur la nouvelle date des municipales s'explique par le fait que sur le plan purement réglementaire, il ne reste plus que quatre jours (soit le 18 décembre) pour que l'on soit définitivement fixé sur la volonté du Président de la République Béji Caïd Essebsi de maintenir la date du 25 mars Maintenant que la crise au sein de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a été dépassée dans le sens que les membres du Conseil de l'instance ont accepté de coopérer avec leur président, Mohamed Tlili Mansri, et au moment où la date des élections législatives partielles en Allemagne approche à grands pas, s'est invitée au dialogue national, ces derniers jours, une problématique d'une grande importance : la date du 25 mars 2018 prévue pour les élections municipales sera-t-elle respectée ou les partis de la «nouvelle Troïka» (Ennahdha, Nida Tounès et l'UPL) réussiront-ils à les faire reporter à une nouvelle date qui pourrait se situer vers la deuxième semaine ou la troisième semaine de mai prochain, soit deux mois de plus que le rendez-vous fixé auparavant par l'Isie, mais sans être avalisé par les partis politiques, notamment les plus influents ? Et le retour en force du débat sur la nouvelle date des municipales s'explique par le fait que sur le plan purement réglementaire, il ne reste plus que quatre jours (soit le 18 décembre) pour que l'on soit définitivement fixé sur la volonté du président de la République Béji Caïd Essebsi de maintenir la date du 25 mars pour que les Tunisiens élisent leurs prochains maires et conseillers municipaux, les premiers après la Révolution de la liberté et de la dignité, ou sur sa décision de répondre aux désirs de ceux qui prônent le report au mois de mai prochain comme si deux mois de retardement pouvaient changer miraculeusement la donne et leur permettre de gagner largement le scrutin. En effet, au cas où le président de la République ne ferait pas publier au plus tard le 18 décembre le décret présidentiel convoquant les électeurs aux municipales pour la journée du dimanche 25 mars prochain, les Tunisiens et les Tunisiennes doivent comprendre que les élections auront lieu en mai 2018. Pour le moment, le président de la République n'a pas encore pris une décision définitive. Il attend, semble-t-il, que les partis politiques et l'Isie parviennent à une date consensuelle. Et cette fameuse date consensuelle, c'est-à-dire un rendez-vous que les partis de la nouvelle Troïka considèrent comme le plus profitable à leurs objectifs, est bien la pomme de discorde qui sépare les pessimistes des optimistes : ceux qui sont d'avis que les conditions idéales à la tenue d'élections démocratiques et intègres peuvent être assurées d'ici le 25 mars 2018, d'une part, et ceux qui, d'autre part, vont plus loin en soutenant que même si les municipales sont reportées à fin mai prochain, elles n'aboutiront pas démocratiquement, dans la mesure où le prochain code des collectivités locales sur la base duquel les Tunisiens éliront leurs futurs conseils municipaux ne sera pas adopté par le Parlement dans les délais, outre la non-instance des tribunaux administratifs dans les régions, une opération très complexe, dans la mesure où les élections municipales perdraient toute signification et crédibilité au cas où elles se dérouleraient en l'absence de ces tribunaux appelés à gérer les litiges électoraux. La nouvelle Troïka joue ses dernières cartes Et la rencontre tant attendue entre les partis politiques prônant le report ou s'attachant à la date du 25 mars 2018 et les membres du Conseil de l'Isie de mettre les points sur les i et de révéler les positions des uns et des autres. Ainsi, les représentants de Nida Tounès, d'Ennahdha et de l'Union patriotique libre considèrent-ils que «le climat politique général n'est pas propice à la tenue des élections municipales dans les meilleures conditions possibles. Toutefois, nous sommes prêts. Seulement, nous sommes pour le report jusqu'à mai prochain dans le but de faire en sorte que les garanties nécessaires (tribunaux administratifs régionaux et peut-être l'adoption en dernière minute du Code des collectivités locales) soient assurées». La nouvelle position de cette nouvelle coalition a été prise lors de la dernière réunion de concertation tripartite tenue au siège du mouvement Ennahdha, réunion au cours de laquelle les nahdhaouis ont fait part de leur acceptation de reporter les municipales à une date au-delà du 25 mars 2018. Quant aux autres partis comme Al Badil, Machrou Tounès, la Tunisie d'abord, Al Massar, Afek Tounès, Al Jomhouri, Al Moubadara, Al Moustaqbel, ils ne veulent pas du rendez-vous du 25 mars 2018. Ils exigent la mise en place d'une feuille de route selon une approche participative qui donne la voix à tous les partis politiques. Reste la position de l'Isie. On y assure que le Conseil de l'instance reste maître de ses décisions et que c'est à lui que revient le dernier mot pour déterminer la date à laquelle seront convoqués les électeurs.