Cinq décès, dont un bébé de deux mois. Le vaccin antigrippal est disponible en quantité suffisante, soit un approvisionnement de 300 mille doses dont 5.000 sont destinées au personnel de la santé La propagation soutenue du virus AH1N1 correspond à une prévalence nationale de l'ordre de 6,5%. Ce virus responsable de la grippe saisonnière a mis fin aux jours de cinq concitoyens, dont quatre femmes âgées de 32 à 38 ans et un bébé âgé de seulement deux mois. Face à cette situation qui n'est point épidémique — du moins pour le moment, le ministre de la Santé, M. Imed Hammami, a tenu, hier au siège du ministère, un point de presse pour éclairer le public sur ce virus et sur les précautions à prendre, désormais, afin de stopper sa propagation et éviter l'épidémie. Le ministre a donné, également, un aperçu sur la stratégie de surveillance instaurée à cet effet. Le ministre a indiqué que les cinq cas de décès enregistrés incitent à fournir plus d'efforts afin d'éviter l'épidémie. «Nous misons beaucoup sur la vulgarisation de l'information sur le virus AH1N1, lequel est responsable des cas de décès enregistrés. Nous avons, d'ailleurs, mis une place une cellule de crise, qui fait partie d'une stratégie de surveillance et de prévention de la grippe saisonnière», a-t-il indiqué. Et d'ajouter que le ministère vient de communiquer ses recommandations, dont la vaccination des éventuels pèlerins qui partiront prochainement pour les Lieux Saints pour la Omra. Ces Tunisiens sont vivement appelés à se faire vacciner contre la grippe et ce, deux semaines avant leur voyage. L'objectif étant de bien les armer contre ce virus. «Un contrôle strict et infaillible sera assuré au niveau des aéroports», a-t-il prévenu. Le recours à la vaccination antigrippale demeure le principal moyen de prévention pour freiner sensiblement la transmission et la prolifération dudit virus. Aussi, le personnel de la santé, les femmes enceintes, les séniors, les malades chroniques — y compris les enfants — et les voyageurs doivent-ils nécessairement renforcer leur immunité contre la grippe via le vaccin. «Le virus AH1N1 s'avère redoutable, cette année, ce qui nous appelle à faire preuve de plus de vigilance. Nous avons, en effet, créé une cellule de crise pour mieux agencer nos efforts et maîtriser la situation», a-t-il ajouté. Et de préciser que le vaccin antigrippal est disponible en quantité suffisante, soit un approvisionnement de 300 mille doses dont 5.000 sont destinées au personnel de la santé. Eviter l'épidémie, maîtriser la situation De son côté, Mme Nabiha Falfoul, directrice générale de la santé, a rappelé l'aspect cyclique du virus AH1N1, lequel reprend d'une manière annuelle ou biannuelle. «Ce virus est très facile à transmettre. Ses symptômes ne diffèrent aucunement de ceux d'une grippe saisonnière conventionnelle. Néanmoins, son pic épidémique coïncide, généralement, avec les températures les plus basses de la saison hivernale. Cela dit, la prévention est de mise. Une fois diagnostiqué, un traitement approprié devrait être entamé dès les premières 48 heures», a-t-elle indiqué. Prenant la parole à son tour, Mme Sonia Bechikh, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé, a présenté un exposé sur l'état des lieux de la grippe saisonnière pour l'année 2017/ 2018. Elle a rappelé qu'en 2009/2010, le nombre de décès causés par le virus AH1N1 était de l'ordre de 29 cas. Cette année, et depuis le lancement de la stratégie de surveillance, de suivi et de lutte contre la prolifération du virus en date du 1er octobre, les établissements de la santé ont pu assurer 20.595 consultations pour syndrome grippal sur un total de 317.729 consultations ; soit une prévalence de l'ordre de 6,5%. Notons que 154 cas ont été hospitalisés pour insuffisance respiratoire aiguë sévère, laquelle constitue d'ailleurs l'un des principaux symptômes typiques trahissant l'atteinte par le virus AH1N1. Quelque 227 prélèvements virologiques ont été réalisés dont 39 se sont avérés positifs dont 27 cas d'atteintes par le virus AH1N1, soit un taux de 17,2%. La secrétaire d'Etat a insisté sur le volet préventif et sur le rôle des malades dans la lutte contre la propagation du virus. Elle a avancé les gestes qui sauvent, notamment l'utilisation des mouchoirs jetables, le lavage fréquent des mains et l'aération de la maison pendant une demi-heure par jour. Pour les malades, il convient de porter des masques afin d'éviter au mieux la transmission du virus. «La vaccination demeure le meilleur moyen de prévention contre la grippe saisonnière. Elle est recommandée, en outre, pour les femmes enceintes et ce, à n'importe quel stade de la grossesse. Pour les enfants souffrant de maladies chroniques, le vaccin doit être prescrit à une demi-dose», a-t-elle souligné. Et d'ajouter que le ministère compte aussi bien sur le secteur public que celui privé pour diffuser l'information et sensibiliser le public quant aux précautions à prendre.