Par Hamadi Ladjemi Avec 11 points d'avance sur leur poursuivant et adversaire du jour, les Catalans de Barcelone encore invaincus mettent la pression sur les Madrilènes. Le Real de Madrid doit gagner pour sauver le championnat. Sinon... Dans les grandes rencontres, on trouve toujours les mêmes coupables ou acteurs qui marquent la plus grande partie de football de la planète. Messi : La vitesse a peut-être un peu baissé mais la vision est encore plus forte. Maintenant qu'il joue légèrement en retrait, il contrôle mieux le jeu. Ce grand joueur est un milieu offensif et un attaquant. Messi fait ce qu'il veut, il n'a pas besoin de service quand il avance ni de soutien quand il revient initier les attaques. Il fait ce qu'il veut. Je crois qu'on va voir dans un proche avenir un meilleur Messi. En arrivant de loin, il donne plus d'espace à Luis Suarez — à qui Neymar ne semble pas trop manquer — et intelligemment, il commence à remplacer doucement le grand Iniesta de 33 ans. Et pour prouver tout cela, Messi a marqué cette saison 14 buts et 12 tirs sur les bois. Personne n'a autant tiré au monde jusqu'ici 16 tirs cadrés. Ronaldo : C'est Ronaldo, c'est l'explosion, il peut gagner tout seul un match, ce match. 5 buts en ses quatre dernières rencontres. Ses coéquipiers savent le servir, savent l'espace qu'il demande pour finir les actions. Il est encore en forme et dangereux parce que son entraîneur a su lui expliquer qu'à 33 ans, il ne peut plus jouer tous les matches. Il est plus mature, plus patient et par conséquent toujours efficace. Mark Andre ten Stegen : La présence et l'arrogance de ce gardien balle aux pieds, d'où une distribution parfaite, sont dignes d'un grand joueur de champ; ses défenseurs sont toujours à l'aise avec lui. Ce n'est point dû au hasard; jeune, il a commencé comme attaquant. Busquets : Le travail obscur, la plaque tournante du Barça, le type de joueur qui manque à son entraîneur quand il ne joue pas. Le jeu du Barça qui commence par derrière a besoin d'un relayeur intelligent pour dicter le rythme et donner le ballon au mieux placé. Ce n'est pas facile de le faire pendant 90 minutes, Busquets le fait depuis 10 ans aussi bien pour son équipe que pour son pays. Et dire qu'il ne figure pas dans les 50 meilleurs d'Europe. Allez comprendre! Luka Modric : Le seul joueur du Real de Madrid qui a la technique, la vision et surtout le démarquage pour s'infiltrer entre les lignes du Barça et livrer cette passe décisive. C'est l'un des rares joueurs qui ne fait jamais de mauvais matches. Ses accélérations balle au pied sur les quatre premiers mètres font de lui l'un des meilleurs demis du monde. Le moteur de l'équipe. Benzema : Cela fait 9 ans qu'il est attaquant au Real de Madrid, titulaire. Ce n'est pas peu. Le football est parfois ingrat, Benzema continue à faire du bon travail au Real. C'est lui le vrai relayeur, c'est lui qui crée l'espace pour Ronaldo et c'est lui qui revient récupérer le ballon et le ramener dans les zones dangereuses où se trouve souvent Ronaldo. Ronaldo ne vient pas. Et c'est encore lui qui pèse par une présence physique continuelle sur les défenses adverses. Malheureusement, il n'est point apprécié à sa juste valeur parce qu'il ne marque pas assez. Ses déplacements intelligents sans ballon vers la droite préoccupent les défenseurs adverses afin de créer sur la gauche un espace dont profitent Marcelo, Modric et Ronaldo. A droite, il ne laisse jamais le latéral droit Carbajal exposé. Jordi Alba : Quand Dani Alves est parti du Barça à la Juventus, on avait dit que l'équipe serait amoindrie puisque persque toutes les attaques commençaient par lui. Seulement, depuis son départ, une autre force surgit de l'autre côté du terrain. L'arrière gauche est devenu une force reconnue du Barça, surtout après le départ de Neymar qui lui a libéré le couloir gauche. Autrement dit, le danger vient de partout dans ce sommet, même d'une balle arrêtée qui pourrait faire basculer la rencontre. L'autre point historique de cette rencontre : les deux demis défensifs de chacune des équipes vont tout faire pour détruire les attaques... sont Brésiliens : Paulinho et Casemiro. Le monde à l'envers.