«Les différences entre le football d'aujourd'hui et celui d'avant sont multiples. La principale à mon avis est la «grinta» et le sentiment d'appartenance envers le club. Avant, on chérissait son club comme on chérit ses parents. Du coup, cet amour voué au club faisait la différence. Maintenant, on peut le constater chez un ou deux joueurs tout au plus dans un club, mais avant tout, les joueurs de tous les clubs étaient envahis par cet amour platonique de leurs couleurs. Aujourd'hui, on a affaire à des mercenaires qui ne pensent qu'à l'argent. Je ne leur en veux pas pour cela, car c'est le professionnalisme qui a fait tourner les têtes et imposé des conditions et des attitudes nouvelles. Mais la chose qui se trouve être la plus édifiante dans notre comparaison est, sans équivoque, le talent des joueurs qui ne nécessite pas beaucoup de «parlote» tellement il est devenu évident notamment au cours des dix dernières années, voire plus en arrière encore. Quand on se rappelle que par le passé toutes les équipes, grandes ou petites, et dans toutes les catégories les grands joueurs pullulaient à profusion. Aujourd'hui, on n'a pas le moindre joueur à propos duquel on peut coller le terme «grand». Je dis cela sans la moindre méchanceté, mais plutôt avec beaucoup de frustration et d'amertume pour notre football. Tout est à repenser à l'échelle nationale pour trouver les solutions susceptibles de procurer à notre football une meilleure image. Je pense que la qualification de notre équipe nationale tombe à pic, dans la mesure où elle aura un impact positif sur nos jeunes et sur nos responsables. Ces derniers se trouveront sûrement motivés pour chercher les bonnes solutions servant à améliorer le sort de notre football. Des moyens respectables sont nécessaires pour aider à «créer» de nouveaux talents comme on le fait un peu partout en Europe, puisqu'il n'y a plus les terrains vagues qui servaient de pépinières autrefois».