Les jeunes furent au rendez-vous pour offrir à la Tunisie un 10e titre continental. De bon augure pour les années à venir. La sélection nationale a enfin mis un terme à la disette qui la poursuit depuis 2014. L'équipe de Tunisie a regoûté au sacre après un passage à vide de quatre années. On se souvient notamment des péripéties de la finale de 2014 en Egypte face au pays hôte et des événements qui en avaient découlé. Un arbitrage maison avec à la clé deux arbitres russes qui ont fait péter les plombs à nos joueurs et même au sélectionneur national de l'époque, Sylvain Nouet. Résultat : des joueurs ont été longuement suspendus, à l'image de Mohamed Sfar et Majed Hamza. Cela a poussé le bureau fédéral à mettre un terme à la collaboration avec Sylvain Nouet, également suspendu pour un an. La suite, on la connaît. Et même si le sept national s'est quand même qualifié aux Jeux olympiques de Rio en 2014, l'équipe n'a pas fait bonne figure et n'a récolté que des déconvenues. Passons. Cette fois, ce fut la bonne. En dépit des aléas et non des moindres, le sept national a su reconquérir le trône continental. Après une entrée en matière laborieuse face respectivement au Cameroun, au Gabon et à l'Algérie ponctuée de deux victoires pas convaincantes et un match nul, nous n'avons découvert le véritable visage de l'équipe de Tunisie qu'en quart de finale contre la RDCongo. Ce jour-là, nous nous sommes remis en question. Nous avons dès lors senti que cette bande de jeunes pouvait aller loin dans cette CAN du Gabon. Cela s'est confirmé face à l'Angola en demi-finale, puis en finale face à l'Egypte. Le gros lot Pourtant, rares étaient ceux qui auraient parié sur cette jeune sélection tunisienne et la voir gravir la première marche du podium. Décimé par les forfaits, le sept national a su vite remonter la pente et se faire respecter. Grâce notamment à cette nouvelle génération de joueurs qui a vite fait de se tremper dans le moule et se faire respecter. Quand on sait que la moitié de l'équipe est restée à la maison, à l'instar de Wael Jallouz, Mosbah Sanaï, Makrem Slama et Abdelhak Ben Salah blessés, Oussama Boughanmi suspendu et Slim Hédoui qui a malheureusement mis un terme à sa carrière internationale. puis, comme un malheur n'arrive jamais seul, une autre mauvaise nouvelle est venu de Libreville, la blessure de Marouane Meggaïz. En dépit de ces mauvais coups du sort, l'équipe de Tunisie a su s'imposer grâce au talent de ses jeunes. Aujourd'hui, c'est une nouvelle vague qui débarque. Les Skander Zaied, Rafik Bacha, Anouar Ben Abdallah, Chafik Boukadida et Achref Saâfi sont les nouveaux timoniers du sept national. L'amalgame entre jeunes et moins jeunes a été vite réussi. La mayonnaise a pris et c'est tant mieux. Les vieux briscards ont contribué à la victoire. Nous citerons Makrem Missaoui, impérial dans les buts, tout comme Majed Hamza. D'ailleurs, les deux portiers de la sélection ont été primés lors de cette CAN. Missaoui l'a été doublement. Une première fois en tant que meilleur joueur du match face à l'Angola et à la fin de la compétition en tant que meilleur gardien de la compétition. La Tunisie a ainsi remporté le gros lot avec un autre titre décerné à Rafik Bacha, élu meilleur ailier gauche de la CAN. Nous pouvons dire aujourd'hui que le handball national a regagné ses lettres de noblesse. Gérona, le bon choix Il ne faut surtout pas oublier l'apport du staff technique dans ce couronnement. Le président de la fédération a fait le bon choix. Le recrutement de l'Espagnol Antonio Gérona est judicieux. Le coach poste depuis le mois de juillet est entré par la grande porte. Tout comme son adjoint, Amor Khedhira. Les deux entraîneurs ont fait leurs preuves là où ils sont passés. Ce titre de champion d'Afrique va les aider à continuer leur travail dans la sérénité. Le titre continental reconquis, il va falloir s'attaquer à un autre sujet. Le sept national doit retrouver ses lettres de noblesse sur le plan mondial. Gérona et son adjoint ont le temps de savourer leur victoire avant de se remettre au travail. L'année 2020 sera celle des défis. Il faudra au sept national gagner un autre titre africain à Tunis et se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo. Avant cela, il y aura le Mondial 2019 en Allemagne et au Danemark.