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La santé a mal
Point de Mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 02 - 2018


Par Abdelhamid Gmati
La grippe fait des victimes en Tunisie. Et leur nombre est inquiétant au point que l'état d'urgence sanitaire a été déclaré depuis le 11 décembre dernier. C'est le ministre de la Santé, Imed Hammami, qui, le 29 janvier dernier, déclarait que la grippe A (virus H1N1), un danger sous-estimé, «a causé jusqu'à aujourd'hui 60 décès et ce n'est pas fini». Et il ajoute : «Nous sommes actuellement en phase de repli du nombre de contaminés mais ce n'est qu'en mars que l'épidémie sera maîtrisée. Il faut aussi souligner que le fléau est mondial». Mais ce n'est pas seulement à ce niveau que la santé publique a mal.
Les jeunes médecins seront en grève, du 6 au 8 février, dans les services sanitaires des différents établissements hospitaliers publics, à l'exception des services de réanimation et des urgences, ce en signe de protestation contre la non-satisfaction de leurs revendications, dont essentiellement celle relative à la mise en œuvre de l'accord de février 2017. Ils revendiquent aussi la révision des salaires des médecins qui ont exercé pendant une année dans les structures sanitaires publiques dans le cadre du service national les faisant passer de 750 à 1.200 dinars. Et l'Ordre national des médecins annonce que 45% des médecins nouveaux inscrits ont quitté le pays «pour la simple raison qu'ils ne voient aucune issue à leur avenir ni dans le secteur public, ni dans le secteur privé». Le phénomène n'a fait qu'empirer. Selon le secrétaire général de l'Ordre, «on est passé de 9% de jeunes médecins ayant quitté le pays en 2012 à 45% en 2017. D'ailleurs, ce ne sont plus les jeunes qui quittent mais aussi les moins jeunes, des médecins expérimentés, qui se dirigent vers le privé ou vers les pays du Golfe, parce que l'Etat est incapable de les payer convenablement. La découverte d'un nouvel eldorado, les nouvelles perspectives économiques, des carrières prometteuses, une estime de soi, les raisons de l'émigration des médecins sont facilement mesurables. C'est devenu une question récurrente, comme les conditions offertes à l'étranger qui attirent de plus en plus un grand nombre d'entre eux». Le ministre de la Santé, Hammami, a réagi.
Hôpitaux encombrés, personnel épuisé, patients mécontents, médecins agressés, manque d'équipements, pénurie de médicaments sont devenus quotidiens depuis plusieurs années. Le ministre de la Santé, Imed Hammami, a réagi, 29 janvier, exprimant son inquiétude, estimant que «l'Etat n'a pas les moyens aujourd'hui d'empêcher les médecins de prendre le large, notamment les seniors (qui représenteraient 16%)». Il s'agira de se concentrer sur les jeunes en prenant des mesures, comme de contraindre les jeunes médecins à servir au moins 3 ans dans le pays d'origine». Et le ministre d'avouer que son département «ne fonctionne pas correctement».
Au mois de septembre dernier, 400 médecins (chefs de service, maîtres de conférences agrégés et professeurs hospitalo-universitaires) ont lancé, dans une lettre adressée au chef du gouvernement, Youssef Chahed, un cri d'alarme dénonçant la situation catastrophique des hôpitaux tunisiens. Ils ont souligné la crise sans précédent des hôpitaux publics souffrant d'importants problèmes structurels et réclamé la réforme du secteur. Ils ont noté que les insuffisances flagrantes des ressources matérielles et humaines sont à l'origine d'une dégradation vertigineuse des services de soins et des conditions de travail dans les hôpitaux, notamment universitaires. La directrice des services généraux auprès du ministère de la Santé a qualifié de « défaillance majeure la gouvernance actuelle. Elle a évalué un manque de personnel avoisinant les 14.000 postes. Le directeur de l'hôpital de Gabès, Hechmi Lakrech, déclare que «l'hôpital régional de Gabès connaît un manque au niveau des médecins spécialistes, en particulier en imagerie, anesthésie et pédiatrie, ce qui a eu un impact négatif sur la qualité des prestations de santé au sein de l'hôpital». Pour lui, «il faut renforcer, le plus rapidement possible, le cadre médical à l'hôpital, notamment après le départ en 2017 de sept médecins spécialistes en neurochirurgie, pédiatrie et dermatologie. Il s'agit bien de postes vacants qui n'ont pas été remplacés. Le ministère de la Santé avait annoncé, il y a deux mois, l'affectation de 5 médecins assistants à l'hôpital mais jusqu'à présent, ils n'ont pas encore rejoint leurs postes». D'autres hôpitaux souffrent du même manque de spécialistes et d'équipements.
L'ex-ministre de la Santé, Samira Meraï, déclarait en février 2017 que 12 nouveaux hôpitaux devraient prochainement voir le jour en Tunisie et qu'une enveloppe de 1.000 millions de dinars sera consacrée à la réalisation de ce projet. Selon les spécialistes, il existe 174 hôpitaux et 81 cliniques (chiffres de 2011 publiés par le ministère de la Santé en 2013). Des hôpitaux qui manquent d'équipements adéquats permettant aux médecins d'exercer convenablement leur métier. Certains hôpitaux ne disposent même pas d'ambulances. Pour les spécialistes, «l'important, c'est de trouver le personnel médical et paramédical nécessaire pour s'occuper de leur pathologie, les équipements adéquats pour les explorer et assurer leur traitement ainsi que les médicaments indiqués. Constater qu'on a construit un hôpital, souvent avec des crédits étrangers que nous serons amenés à rembourser, sans que cela ne se traduise par une meilleure prise en charge de leur état, ne fera qu'accentuer la frustration de nos concitoyens de ces régions».
La santé a mal. N'y a-t-il pas de spécialistes pour la soulager ?


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