«Aucune parcelle du territoire ne sera hors de la souveraineté nationale» Entendu hier par la commission de la sécurité et de la défense autour du degré de préparation de l'armée face aux menaces sur la sécurité nationale, le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, a révélé qu'il a refusé une offre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) relative à un don de 3,5 millions d'euros pour la création d'une "salle d'opération conjointe" dans la région de Gabès. "Je leur ai demandé de nous octroyer uniquement le don, qui servira à créer la salle, mais sans la présence de soldats étrangers, a-t-il déclaré. Pour l'instant, ils réfléchissent encore, mais s'ils réfléchissent c'est qu'au fond, leurs intentions ne sont pas saines à 100%". Selon lui, et contrairement à certaines rumeurs, aucun centimètre du territoire national n'est hors du contrôle souverain de l'Etat tunisien. Il y a quelque temps, des enquêtes avaient révélé l'existence d'un centre de commandement américain de drones. D'ailleurs, le député de l'opposition (Front populaire) lors de son intervention a mis en garde contre la ligne très fine qui existe entre la coopération internationale et l'ingérence. Toutefois, Abdelkrim Zbidi a indiqué que la coopération internationale était nécessaire, voire indispensable, pour la Tunisie. "Il y a de nouveaux défis dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé et certains pays ont plus d'expérience que nous, explique le ministre. Sans cette coopération internationale, nous ne serions pas prêts à affronter les dangers". Le ministre de la Défense a également déclaré que malgré les réussites, la menace terroriste persiste. Selon les informations dont dispose l'armée, les poches de terroristes qui subsistent encore visent à perpétrer des actes contre les forces de l'ordre, les soldats et des intérêts vitaux. "En fait, nous avons depuis quelque temps inversé la tendance, avant c'était eux qui traquaient nos forces, maintenant c'est nous qui les traquons", précise Zbidi. La guerre contre le terrorisme a mobilisé en 2017 près de 45.000 soldats dans 1.000 opérations. Parmi lesquelles celle qui a permis de capturer un dangereux terroriste (Borhène Boulabi) dans la région de Selloum. La capture de Boulabi a contribué à déjouer certains plans macabres. Le terroriste est semble-t-il "bavard" et a livré plusieurs informations pertinentes à nos forces de sécurité. Ces succès successifs de l'armée sont aussi le fruit d'une coopération quotidienne avec les autorités algériennes. Sur un tout autre sujet, le ministre de la Défense a annoncé un nouveau projet de loi relatif à une redéfinition de la conscription, notamment en élargissant la notion de service national. Certaines dispositions prévoient ainsi des affectations à des ministères et des établissements publics dans le cadre d'un service civil. Aujourd'hui, sur les 31.000 convoqués cette année pour le service militaire, seuls 506 ont répondu présent (soit un taux de 1,65%). "C'est très peu !", commente le ministre.