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PROBLÈME DE GARDIEN DE BUT EN EQUIPE NATIONALE : Il faut marcher sur les pas de Chetali Dossier : Russie 2018 — Le sélectionneur à-t-il réglé le problème du gardien de but?
Qui n'ose rien n'a rien. Il faut respecter ce dicton. Maâloul n'a pas de meilleure alternative pour venir à bout du problème agaçant afférent au poste de gardien de but de notre équipe nationale. Il y a plusieurs adages footballistiques connus de tous, dont celui qui dit que «pour avoir une bonne équipe, il faut avoir un bon gardien». C'est plutôt une vérité qui s'est vérifiée des milliers de fois. Aujourd'hui, notre équipe nationale, grâce à sa qualification à la phase finale de la Coupe du monde, se retrouve propulsée au plus haut niveau parmi le gotha mondial avec tout ce que cela exige comme performance et rendement optimal à afficher devant les ogres du ballon rond à affronter à Moscou cet été. Cette réussite de notre équipe nationale est sans aucun doute l'évènement le plus heureux de ces dernières années en Tunisie. Seulement, tout le monde n'est pas tout à fait optimiste quant au rendement que nos ambassadeurs vont présenter là-bas notamment face à l'Angleterre et la Belgique, deux gros calibres prédestinés à jouer les tout premiers rôles dans la joute la plus prestigieuse du monde. Les appréhensions des supporters du club de Tunisie et des spécialistes sont justifiées pour plusieurs raisons, particulièrement à cause de l'absence d'un bon gardien de but capable de défendre avec brio ses filets face aux redoutables et multiples assauts offensifs des attaquants adverses. Et là où le bât blesse c'est que nos gardiens internationaux qui sont, tous à l'unisson, d'un niveau juste moyen (pour ne pas dire médiocre), passent par une période de baisse de régime qui donne vraiment du souci et pour le coach national et pour nous autres supporters de l'équipe nationale. Aussi, l'on se pose déjà la question : qui gardera les bois de notre équipe nationale en Russie? Nabil Maâloul aura à choisir parmi les trois gardiens les plus expérimentés : Aymen Balbouli, Moëz Ben Chrifia, Farouk Ben Mustapha, en attendant l'éventuel appel à la rescousse d'autres noms. On est là devant un vrai casse-tête difficile à résoudre. Le gardien, poste clé Souvent, c'est de l'apport du keeper et de ses prouesses que se décide l'issue d'un match. Sur le terrain, le gardien de but, grâce à sa vision panoramique du jeu et du mouvement des joueurs et du ballon, est en mesure de diriger ses coéquipiers, surtout les défenseurs. Ses directives, servant à fermer les brèches face aux attaquants adverses, sont souvent déterminantes. C'est donc d'un meneur charismatique qu'il s'agit en premier lieu dans ce poste clé. Les Attouga, Chokri El-Ouaer, Mondher Ben Jaballah, Boubaker Zitouni, Mokhtar Naïli, Kamel Karya et l'on en oublie, étaient des gardiens de but de cette trempe. De plus, du fait que le gardien n'a plus la latitude de toucher tout le temps le ballon avec les mains, il doit, dans plusieurs situations, se transformer en dernier rempart de la défense, contraint de se transformer en joueur de champ. De surcroît et c'est cela le plus important, un bon gardien de but doit avoir une taille supérieure à 1,90 m. Malheureusement, ce point bien précis constituera un handicap de taille pour nos gardiens actuels, surtout devant l'Angleterre et la Belgique qui sont des maîtres du jeu aérien, sachant que Aymen Balbouli et Moez Ben Chrifia ont respectivement 1,83 m et 1,85 m. Farouk Ben Mustapha en a 1,94, mais il vient en troisième position dans la hiérarchie. Peut-on aller loin dans la compétition mondiale avec des gardiens relativement petits de taille et qui passent par une période de petite forme? C'est là toute la question, surtout que la défense constitue le point faible de notre football en général. La leçon de Chetali en 1978 En 1978, lors de la glorieuse première aventure mondialiste de notre équipe nationale, le coach Abdelmajid Chetali nous a réservé un changement de dernière minute en Argentine au poste de gardien de but qui avait étonné tous les Tunisiens. N'avait-il pas laissé le grand Sadok Sassi, alias Attouga, sur le banc de touche tout au long des trois matches disputés par la Tunisie, au grand bonheur de son deuxième gardien Mokhtar Naïli? D'aucuns pensaient que c'était une décision irréfléchie et hasardeuse. Pas du tout car Chetali, en grand entraîneur formé en Allemagne et ayant une carrière glorieuse de footballeur chevronné en Tunisie, savait parfaitement ce qu'il faisait. On peut même dire qu'il avait cette idée en tête bien avant le dernier tour qualificatif pour la phase finale de la Coupe du monde. Pour lui, Attouga était l'homme de la situation sur le plan continental grâce à sa longue expérience et à sa parfaite connaissance des équipes africaines et maghrébines. Mais en atteignant la dimension mondiale, Chetali avait besoin d'autres potentialités exigibles chez un gardien, dont notamment l'agilité et les bons réflexes caractéristiques qui commençaient à faire défaut chez le grand et légendaire Attouga qui avait à l'époque 33 ans. Donc en fin de carrière. Du coup, Naïli était un bon choix puisqu'il n'a guère démérité en réussissant des arrêts inoubliables dans les trois matches historiques livrés par la Tunisie, au Mexique, à la Pologne et à la grande équipe d'Allemagne détentrice du trophée mondial de 1974. Il est vrai qu'à l'époque, les bons gardiens existaient en grand nombre en Tunisie, tout comme les joueurs de champ d'ailleurs, mais aujourd'hui, le gardien de but rêvé pour notre équipe nationale n'a pas encore été déniché. Il faudra donc composer avec les moyens du bord et essayer une autre alchimie : une préparation spéciale et très personnalisée pour nos gardiens de but internationaux. A court de réussite et de forme, nos keepers internationaux pourront se rattraper et recouvrer un bien meilleur niveau grâce à des entraînements physiques et techniques spécifiques et très poussés, notamment en ce qui concerne l'explosivité, la souplesse et aussi le jeu au pied, pendant les trois mois qui restent avant le grand rendez-vous. Encore une fois, le travail scientifique peut s'avérer payant en l'absence du talent inné. On peut également tenter une autre alternative beaucoup plus audacieuse qui consiste à donner une chance aux gardiens prometteurs qui représentent cinquante pour cent de la réussite de leurs équipes actuellement en championnat national, en l'occurrence Ali Kalaï (JSK) et Makrem Bédéri (USM). Maâloul doit oser ce que Chetali avait magistralement osé avant lui. Il n'a rien à perdre et peut-être tout à gagner.