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Une source d'inquiétude
FTDES — Bilan des suicides et des tentatives de suicide enregistrés en janvier 2018
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 02 - 2018

Parmi les 72 cas recensés, 67 sont de sexe masculin dont 47 âgés entre 26 et 35 ans.
L'Observatoire social tunisien (OST), relevant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes), vient de recenser 72 cas de suicides et de tentatives de suicide, et ce, en janvier 2018. Ces données ont été présentées, lundi dernier, lors d'une conférence de presse organisée dans l'optique de présenter le rapport mensuel des mouvements de protestations individuelles et collectives.
Ce nombre rappelle celui enregistré en janvier 2017 : soit 79 cas. Ce nombre intriguant devrait inciter les parties concernées et la société civile à prendre plus au sérieux ce phénomène. Le suicide représente l'indicateur phare du désespoir et du mal-être des jeunes, des moins jeunes et mêmes des enfants.
Suicide : une décision collective ?
Cette année, le recours au suicide et aux tentatives de suicide en guise de protestations contre une réalité insoutenable a pris une tournure encore plus inquiétante. M. Abdelsattar Sahbani, sociologue et responsable de l'OST, prévient du recours recrudescent aux menaces de suicide collectif. «Les menaces de suicide collectif constituent un indicateur alarmant qui semble prendre de l'ampleur après les événements du 14 janvier 2011. Il doit être pris au sérieux car les menaces peuvent, sitôt, se transformer en tentatives de suicide, ce qui augmenterait significativement le nombre de tentatives de suicide, voire du suicide accompli», prévient-il. En effet, l'OST a recensé une tentative de suicide collectif à Bizerte de trois collégiennes, âgées de 14 ans. Ces enfants avaient ingurgité une substance toxique, conçue pour tuer les rongeurs. Leur mort demeure sans raisons connues. A Gafsa, par contre, cinq jeunes manifestants ont tenté de mettre fin à leurs jours, irrités qu'ils étaient par les résultats du concours de la Société des phosphates de Gafsa et par le refus d'intégration qui leur a été signifié. Deux d'entre eux ont fini par quitter le pays pour chercher des opportunités professionnelles en Algérie. Toujours en janvier 2018, trois jeunes issus du Kef se sont suicidés le même jour : trois suicides individuels qui avaient pour causes le chômage et la précarité. Toujours dans les régions du nord, l'on note une tentative de suicide collectif, commise par trois jeunes, habitant à Ben Arous. Les suicidés avaient, semble-t-il, des casiers judiciaires. A Sidi Bouzid, où a été observé un pic suicidaire en ce premier mois de l'année, une tentative de suicide de deux chômeurs a été enregistrée. Ils faisaient partie des 33 cas de suicides et de tentatives de suicide enregistrés à Sidi Bouzid en un mois.
Ils préfèrent la mort à l'exclusion
Le bilan des suicides et des tentatives de suicide effectués en janvier 2018 montre, outre la recrudescence de ce moyen tragique de protestation, une disparité de genre considérable. Parmi les 72 cas recensés, 67 sont de sexe masculin dont 47 âgés entre 26 et 35 ans. Pour la tranche d'âge de 16 à 25 ans, l'on compte 9 cas dont 8 jeunes hommes.
Il faut dire que le suicide des jeunes hommes en âge d'intégration socioéconomique et de productivité reflète le désespoir d'une jeunesse en mal d'être et en mal de vivre.
L'exclusion de la dynamique économique, la marginalisation sociale qu'endurent les communautés des régions défavorisées, la précarité et l'absence de solutions à même de redonner de l'espoir aux jeunes et de leur promettre un avenir meilleur convergent, toutes, vers la raréfaction des opportunités et des perspectives. Face à un avenir flou, certains quittent le tout pour le tout en optant pour la migration clandestine. D'autres choisissent la mort pour en finir avec leurs souffrances.
Pendaison et immolation : des moyens aux fins irrévocables
Si certains menacent de se suicider ou effectuent des tentatives de suicide en quête d'attention, d'autres sont plus déterminés à mettre fin à leurs jours. Les moyens utilisés à cet effet trahissent cette décision fatale. Le présent bilan montre d'ailleurs que parmi les suicides recensés, 18 ont été accomplis par pendaison et 8 par immolation ; deux moyens qui ont été choisis par des suicidés masculins pour une fin imminente, théâtralisée, voire glorifiée. Des fins qui marquent à jamais la famille, l'entourage, la société et les responsables, suscitant la culpabilité de ne pas avoir réussi à prévenir le tragique et répondre par la favorable aux attentes «vitales» des victimes...
Six enfants
Ce bilan — et à l'instar de tous les bilans précédents — compte, des cas de suicides et de tentatives de suicide d'enfants. En janvier 2018, six mineurs âgés de moins de 15 ans ont péri, soit trois garçons et trois filles. A Béja, deux enfants âgés respectivement de 10 et 13 ans se sont suicidés : le premier, suite à des conflits familiaux. Le deuxième, sans raisons connues. Les deux ont opté pour la pendaison dont le résultat s'avère être, dans la majorité des cas, irrévocable. A Nabeul, un enfant de 14 ans a mis fin à ses jours par pendaison suite au vol de sa moto. L'on note aussi le suicide d'une enfant victime du jeu électronique « Mary et la baleine bleue ».
Notons que le suicide et les tentatives de suicide ont enregistré, lors des deux années 2016/17, des nombres alarmants durant le mois de janvier, soit 72 cette année et 79 l'année précédente, avec un pic de 31 cas à Tozeur en 2017 et 33 à Sidi Bouzid cette année. Imprévisible certes, mais probable, cette forme de protestation contre une situation trop pénible pour être surmontée peut être néanmoins prévenue. Les experts en psychologie et en psychiatrie ne cessent de souligner les signaux émis par les personnes hantées par les idées suicidaires.
Les menaces verbalisées doivent être prises au sérieux par l'entourage proche. Des antécédents psychiatriques seraient parfois à l'origine de ces fins tragiques, d'où l'indispensable recours aux spécialistes pour une prise en charge appropriée.
Cela dit, les grands dossiers socioéconomiques restés en stand by devraient être examinés et résolus pour procurer aux citoyens toutes les chances d'une vie digne d'être vécue.


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