Hier, ce fut la délivrance, en premier lieu. L'activité du phosphate a repris à Mdhilla et à Moularès. Mais pas à Métlaoui, le plus grand centre minier, où les sit-inneurs campent sur leur position et le dénouement risque de prendre encore du temps. A Moularès, où l'activité est bloquée depuis près de deux ans, les protestataires ont consenti, de leur propre gré, à libérer les lieux et à permettre ainsi aux agents de redémarrer les moteurs. Les laveries et les sites d'extraction retrouvent vie. Et comme nous l'a confié un jeune sit-inneur, campé sur la voie ferrée : «C'est un message que nous lançons aux autorités, synonyme de notre bonne foi, en espérant un retour de l'ascenseur». Toutefois, il n'y a pas lieu de jubiler, les protestataires bloquent toujours le transport du phosphate vers les unités du GCT. Un ultimatum d'une semaine a été fixé en attendant le feed-back des autorités. A Mdhilla, d'interminables réunions, tenues par le délégué de la région appuyé par la société civile, ont convaincu les plus récalcitrants qui ont fini par céder non sans annoncer un ultimatum de 7 jours. Le blocus est levé sur les sites de Djellabia et Mzinda et les laveries 2 et 3. Même restriction qu'à Moularès, le transport est toujours bloqué par les sit-inneurs. Certes, les bonnes nouvelles ont rendu le sourire aux agents de la CPG (tous grades confondus), mais le plus dur reste à arracher, à savoir le ravitaillement des usines du Groupe chimique. Reste à savoir dans quel camp se trouve la balle, car on craint toujours le retour de manivelle.