Aujourd'hui, jeudi 8 mars, le monde fête la journée internationale de la Femme pour dire non à la ségrégation antiféminine, à la violence à l'égard de la femme, au harcèlement sous toutes ses formes, plus particulièrement sexuel, que subissent nos filles, nos sœurs et nos femmes et aussi pour que se mobilisent toutes les forces démocratiques afin de mettre un terme définitif à l'exclusion et à la marginalisation dont souffrent encore plusieurs millions de femmes à travers la planète, y compris dans les pays les plus ancrés dans la démocratie, la liberté et la participation Aujourd'hui, Hrayer Tounès, les femmes qui ont opposé un niet catégorique à ce qu'elles soient les complémentaires de l'homme comme le voulaient les membres de l'Assemblée nationale constituante (ANC) en août 2012. Elles sont descendues dans la rue pour montrer qu'elles sont en réalité des citoyennes et demie refusant toute forme de tutelle. Elles continuent le combat avec le même enthousiasme et la même veille, afin que la femme tunisienne accède à un nouveau palier d'émancipation et d'affranchissement digne de la place qu'elle occupe désormais au sein de la société et du rôle agissant qu'elle a joué dans la révolution de la liberté et de la dignité et plus particulièrement dans son opposition farouche aux forces obscurantistes qui ont cherché et cherchent toujours vainement à confisquer la révolution du 17 décembre-14 janvier et à la vider de ses idéaux fondamentaux, à savoir la liberté, la démocratie et la participation à l'édification d'une société qui allie l'ouverture à la modernité, à la préservation et à l'attachement à nos spécificités culturelles et civilisationnelles. Et c'est bien ce droit fondamental à la participation, à la proposition et à l'édification d'un avenir commun meilleur que la femme tunisienne est, de nos jours, appelée à consacrer dans la vie quotidienne afin d'accéder effectivement au statut de partenaire à part entière dans la dynamique nationale de progrès et de développement équitablement partagés. Et on ne pourra jamais rendre justice à la femme tunisienne et saluer méritoirement les efforts qu'elle a fournis au cours des différentes époques (lutte nationale, édification de l'Etat moderne, militance pour l'instauration de la démocratie et aujourd'hui opposition farouche à l'obscurantisme et au terrorisme) sans que la société, avec toutes ses composantes politiques et sociales, ne comprenne que les législations qui tirent encore vers l'arrière doivent être révisées de fond en comble. Qu'il s'agisse de l'élimination de toutes les formes de violence à l'égard de la femme, du durcissement des peines sanctionnant le harcèlement sexuel, de l'instauration de l'égalité successorale, de l'annulation de la circulaire en date de 1973 relative au mariage avec un non-musulman, de l'instauration de l'égalité des salaires pour le même emploi, les promesses électorales dont certaines ont été concrétisées (comme la loi contre la violence anti-féminine et l'annulation du mariage du violeur avec sa victime pour échapper à la prison) demeurent au cœur du combat national pour l'émancipation féminine. Faut-il rappeler que ce combat reste toujours d'actualité au regard de l'attachement des forces obscurantistes à remettre en cause les acquis déjà réalisés en faveur des femmes et ceux promis par le président Béji Caïd Essebsi. Les forces éprises de liberté et de démocratie et convaincues de la nécessité de voir les femmes accéder au statut qui leur revient de droit dans l'édification de la Tunisie de demain savent qu'il leur reste beaucoup à faire et sont persuadées que relever le défi démocratique est une responsabilité partagée.